Sulauze s’était vêtu de sombre ce samedi 13 janvier en ce début d’après-midi.

La petite chapelle du Domaine était le théâtre d’un triste hommage rendu au Maître des lieux.

Laurent Fano s’en est allé la semaine dernière. Sa famille et ses amis s’étaient réunis pour un dernier adieu.

Alors que le prêtre officie, mon esprit vagabonde… faisant confiance à ma mémoire, je remonte le temps : fin des années 70 début 80, je demeure à Sulauze, j’avais fait un deal avec Laurent. Je devais m’occuper des toros en échange de mon hébergement et de celui de mes chevaux toreros. J’en mesure aujourd’hui encore le privilège en jetant un œil nostalgique sur mon ancien appartement…

C’était l’époque des VS, pas aussi commodes que les Murube qu’élèvera Christophe plus tard. C’était un début correspondant aux contingences du moment…

L’hommage se voulut discret, élégant, positif, un hymne à la vie, par ses enfants Christophe et sa sœur, ses petits-enfants Caroline et Valentine, la sœur de Laurent…

Sa petite fille Caroline racontera plaisamment « l’histoire de ce Parisien curieux de tout et passionné de la vie, né à Shangaï, venu se marier et vivre en Provence y élever des toros de combat et faire du vin.

La bonté, la générosité et la bienveillance furent soulignées par tous.

La cloche sonna par deux fois et à deux reprises !

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En toile de fond, jouxtant le lieu de la cérémonie, les vignes, les toros, la colline… décor bucolique qui enlevait un peu à la tristesse de l’événement.

Laurent, passionné de biologie, d’œnologie, se prit très vite d’aficion pour la tauromachie et créa dès 1972 la ganadería du Vieux Sulauze avec du bétail (André, Tardieu, Pourquier). Il élimina en 1988 ce premier choix au profit d’un sang nouveau destiné à redorer le blason de la devise (violet, blanc, vert) : origine Conde de la Corte.

Aujourd’hui, Christophe et Juliette ont pris en charge le Domaine, Caroline est vétérinaire. Nous avions vu récemment des images de cette dernière aux côtés de son grand-père, défendre les valeurs de notre culture taurine, de la famille, de nos traditions… lorsqu’un député parisien tenta une percée abolitionniste.

Nul doute que l’œuvre engendrée par Laurent sera pérennisée par ses descendants.

Bon sang ne saurait mentir.

Repose en paix Laurent.

Freddy PORTE torofiesta.com