Valencia, 3ème festejo de Fallas, novillada pour El Niño de las Monjas, Jarocho, Javier Zulueta.
Ricardo Gallardo avait envoyé un lot très sérieux de novillos, bien faits, bien armés, assez semblables au physique sauf le 1 et le 2.Cinq Noirs , Un castaño
Tous nobles , plus compliqué le 5ème.
Pour le Niño de las Monjas ( blanc et argent): ovation et silence après avis.
Jarocho( Violet et or): Oreille( de poids) et vuelta après avis.
Javier Zulueta( Bleu ciel et or):Silence après avis et silence.
Petite affluence, environ 4000 personnes .
Le “petit des bonnes soeurs” , sous le regard des nonnes de sainte Marie des Désemparés dans les gradins , avait mis tous ses rêves dans sa venue, et il commença par une porta gayola en guise de réception offerte au premier Fuente Ymbro de 480 kg, rond, bas , lent et dur à manoeuvrer, mais noble auquel le novillero local s’arrima sans toutefois jamais émouvoir le conclave.Il perd l’oreille à cause de ses deux premiers échecs aux aciers. Le quatrième, bel animal plus fin plus vif pousse bien à la seule pique qu’il reçoit. Le Niño lui fait un quite par chicuelinas et tafalleras, trébuche et manque de se faire accrocher.
A la muelta c’est aux medios qu’il cite son adversaire à genoux, c’est tendu, bien exécuté grâce à la grande noblesse du novillo. Le torero pour monter son envie, son désir de réussir, abuse des coups de mentons vers le public. Le toro lui, reste noble et constant dans ses charges jusqu’au bout et sera applaudi à l’arrastre tandis que deux avis retentiront et que le novillero retournera modestement au callejon sous le silence accablant.
Jarocho n’était pas là pour rien et ce n’est pas l’xtrêm gravite de sa blessure de l’an passé qui lui a mis le moral en berne. Il faut le dire , ce garçon a tout dit à ses deux novillos il leur a appris le chemin où il voulait les faire passer, en doucuer, avec une douce autorité et un goût parfait. A son premieril fut énorme, posant les banderilles sans tricher et son quiebro à la troisième paire fit se lever le public. Muletero de classe il construisit une faena harmonieuse sur les deux cornes. Fernando Robleño a raison de conseillier ce torero de grand avenir. Pourquoi, même dans une arène de 1ère, ne pas avoir donné d’emblée les deux oreilles à ce magnifique moment de force, de concision de refus de toute vulgarité?
A son second, le 5ème qui démentait la légende du “no hay quinto malo”, si si il y a des mauvais cinquièmes, la preuve celui- ci! de nouveau Jarocho comme son père naguère, pose bien les trois paires de banderilles, tente d’améliorer ce novillo compliqué, distrait ,qui cherche à fuir ou à marcher un peu en crabe, force le toro à rester dans sa muleta, et l’estoque d’une belle épée contraire, malheureusement lente d’effet.
Très belle ovation avec petite pétition d’oreille, Vuelta al ruedo très fêtée.
De Zulueta, ( oui oui il est bien le fils de l’alguacilillo de Las Ventas) on dira tout le bien que l’on pense de sa maitrise et de sa douceur, autant avec la cape qu’avec la muleta. Il est réfléchi , classique et élégant, ne cède pas aux démonstartions vulgaires, c’est très bien exécuté tout cela… mais autant à son premier qu’au sixième il tue mal, multiplie les pinchazos ou les descabellos, mais cela peut se corriger avec le temps.
Poids moyen des novillos: 470 kg.
El Soro nous a comme toujours joué de la trompette.
Jean François Nevière.