Plaza de toros de Valence. Corrida de toros mixte. Cinquième de la Feria de Fallas. Deux toros d’entrée.
Toros de El Capea et Carmen Lorenzo (rejones), Juan Pedro Domecq y novillos de Talavante (3º et 6º),
PABLO HERMOSO DE MENDOZA, palmas et oreille.
MORANTE DE LA PUEBLA, ovation et silence.
NEK ROMERO, oreille et vuelta al ruedo après avis.
José Manuel Mas a été blessé par corne en trébuchant après une pose de banderilles au troisième toro. Il est passé à l’infirmerie puis conduit à l’hôpital.
Véritable patchwork taurin, le montage de cette corrida (?) ne valut que par l’entrega du jeune Neck Romero. Il eut la chance de tomber sur un excellent novillo de Talavante, combatif, mobile, spectaculaire, sans danger. Le second toro de Capea est à louer aussi pour la race et la continuité qu’il a montrées au cheval. Noble mais fade le premier Juan Pedro, éteint le second.
Les adieux de Pablo Hermoso de Mendoza se présentent comme un pensum que l’on va imposer au public durant toute la saison après ses succès mexicains. Certes on ne discute pas le talent de celui qui a révolutionné le rejoneo mais il ne surprend plus personne, sa cavalerie n’a plus le brio des précédentes et lui n’a pas la rage de triompher qui l’animait. C’est devant un public respectueux mais distant qu’il évolua sans jamais forcer son talent même si la sortie de « Berlin » au second passage releva le niveau. Deux rejons traseros, le second lui assurant un succès mitigé pour cette despedida fallera.
Des intentions chez Morante de la Puebla qui brilla à la cape à son premier passage avec des véroniques de sous les fagots et une média de « cartel ». Les fans se prenaient à rêver mais leurs désirs tourna court; le toro baissant rapidement; la faena bien débutée en gagnant le centre ne transmis que peu de chose : sans véritable poids ni continuité malgré quelques détails plaisants. Le second Juan Pedro sortit noble lui aussi mais ne dura pas, prenant deux piques en se défendant. El de la Puebla abrégea avec sagesse: rien ne sert de perdre son temps…
C’est en réalité la fraîcheur, la détermination du jeune Neck Romero qui releva la tarde. Il passait pourtant après deux icônes congelées ce jour-là. Sans complexe il fit preuve d’une grande variété au capote alternant des chiculelinas apprêtées, des tafalleras et cordobesinas –rarement données, ces dernières- avec talent rématant avec de spectaculaires revoleras. Plus d’agilité que de sentiment diront certains mais il sut connecter avec le public. La première faena donnée des deux bords dans de longues séries par le bas emporta l’adhésion. Il tua d’une entière desprendida et ne put couper qu’une oreille. Face au dernier, retors et querencioso, il donna tout terminant à genoux dans les tablas. Une autre épée desprendida, il aurait pu couper un nouveau trophée si le toro ne s’était relevé à trois reprises: adieux veaux, vaches, cochons, puerta grande… c’est la loi du genre. Fluctuat Neck mergitur, comme disent les forts en thème: sans triompher Neck n’aura pas sombré…. il a m^me laissé une bonne impression..
Pierre Vidal