L’unique oreille pour Alberto Lamelas, mais le Prix à la Combativité à partager par les trois diestros pour leur aptitude à traguer les fortes rafales…
Trois quarts environ, vent violent. Six toros de Saltillo bien présentés, charpentés, avec de la présence et un comportement inégal, plus incertains les trois derniers.
Alberto Lamelas : saluts et oreille.
Damián Castaño : applaudissements et silence.
Tibo Garcia : silence et palmitas.
Avec ce qu’il s’est passé aujourd’hui dans les arènes Louis Thiers, et outre le résultat comptable, il convient, me semble-t-il, de préciser que les acteurs ont évolué dans des conditions météorologiques épouvantables, à savoir des rafales très violentes qui leur ont singulièrement compliqué la tâche. Bravo à eux pour avoir tout de même tenté de donner le maximum…
Alberto Lamelas ouvrit la séance en se signalant au capote et après deux piques sous forme d’exercice d’équilibre, il brinda à l’assistance un premier trasteo marqué par un bel arrimón, surtout à tribord, avant entière tombée au troisième coup. Son deuxième alla au cheval par trois fois, la seconde de loin et la troisième en étant long à se décider. Brindant au public, sa faena a été celle d’un valiente manifestant une haute dose de volonté dans des conditions difficiles, ce qui lui valut d’empocher après espadazo l’unique oreille de cette tarde.
Damián Castaño a écouté les premiers olés dès la réception de son premier au capote, ponctuée par une superbe demie. Après deux piques, il brinda au conclave une faena relevée par plusieurs passages ambidextres appliqués, affichant une conviction qui malheureusement n’a pu être valorisée à cause du maniement discutable des aciers. Ensuite, face à un quinto qui n’avait rien de bueno, le Saltillo allait passablement compliquer la tâche du Salmantinoà la muleta qui s’accrocha autant qu’il le pouvait dans la tourmente. Le Saltillo finit par le contraindre à faire profil bas à l’heure de conclure où Damián multiplia les échecs avec la ferraille jusqu’à entendre le troisième avis fatidique…
Tibo avec le capote de paseo de Tom Garcia
Tibo Garcia se fit applaudir pour servir à son premier plusieurs capotazos dynamiques avant deux puyas suivies d’une belle performance de Thomas Ubeda avec les palos qui s’attira une belle ovation.
Brindis à l’auditoire d’un premier trasteo appliqué sur les deux bords, malheusement conclu sans éclat. Face à l’ultime, les choses ne se sont pas arrangées, son adversaire n’ayant pas les qualités requises pour donner plus de brillant à l’effort consenti, Tibo s’évertuant à tirer du sang d’une pierre avant une conclusion en trois fois.
Mais j’insiste, enhorabuena à la terna pour son abnégation dans la bourrasque…
Matin. Demi-arène. Après le lever du jour, on a assisté à celui de la tempête qui n’allait plus nous lâcher de la journée ! Quatre novillos de Valverde irréprochables de présentation, de tamaño conséquent, exigeants mais toréables, la palme allant au troisième qui eut les honneurs de la vuelta posthume.
Clemente Jaume : saluts et vuelta.
Nino Julián : saluts et vuelta.
Sobresaliente : Pablo Jaramillo.
En préalable, une minute d’applaussiments a été dédiée aux personnalités taurines décédées dans l’année, notamment Pierre Doumenc qui pendant une dizaine d’années avait été président de la Unica.
Les deux compères eurent eux aussi à combattre la trosième corne des toros, ce qui évidemment a compliqué d’autant leur prestation. Les deux ont tout de même relevé le défi du mieux qu’ils le pouvaient et rien que pour ça, ils doivent en être félicités.
Clemente Jaume tira quelques belles véroniques de son premier avant une faena appliquée, mais de portée inégale. Il se fit ensuite ouvrir la taleguilla en s’engageant sur le premier assaut. Son second était celui qui permettait le plus et Clément, qui le reçut a portagayola, se montra entreprenant après deux piques poussées. Faena en demi-teinte, les aciers laissant encore à désirer.
Nino débuta avec un novillo avec lequel il afficha dès l’entame une belle décision, banderillant lui-même avec succès après deux piques, puis brindant aux gradins une faena au cours de laquelle est ressortie son entrega, se faisant lui aussi secouer au moment de porter l’épée. Avec son second, bien piqué en trois fois par Gabin, Nino fit preuve une nouvelle fois de vaillance et de volonté, tout au long d’une faena où il a transmis. Entière trasera avant d’entamer une vuelta applaudie après pétition…
Paul Hermé http://torofiesta.com
(Photos : Daniel Chicot)