Les toros “de Madrid” comme le dit si justement  Charles Figini sont malheureusement souvent de grosses cylindrées sans reprise  ni accélération. Et pourtant ,hier soir les 3ème, 5ème et sixième avaient quelque chose à exprimer  face à deux toreros dont je voudrais dire un mot. Oublions le travail sérieux et plein de maturité de Fernando Robleño avec ses deux toros, très hauts très armés ( comme tout le lot d’El Montecillo)mais sans recours  ni charge franche et dont il tira somme toute ce qu’il y  avait à en tirer, et comme il tua d’une demie efficace son premier, il fut très justement appelé à saluer.

Francisco José Espada a été tout au long de la soirée d’un engagement total, se jouant la vie pour tenter des enchainements quasi impossibles, y réussissant tout de même , plat de corne sous le bras, pointe de piton sur la cuisse, se jetant entre les cornes pour tuer  après 5 manoletinas ultra serrées  et un pecho de libération qui nous fit tous souffler.

Mais ce petit mot est destiné à ce que fit  Javier Cortes à son second, une bête forte, somptueusement armée devant qui , au risque de se faire prendre à chaque fois, il donna des passes de face, relâché, aguantant comme personne, beau et calme, sans forfanterie, modeste et suprêmement torero, et torero” de Madrid”, comme on peut aussi le dire .

L’épée lui enleva tout espoir  de trophée mais , pardonnez-moi d’insister, hier soir j’ai vu un grand torero  et il s’appelle Javier Cortes.

jean François Nevière