Vic-Fezensac. Quatrième corrida de feria, deux tiers d’arène, temps frais et nuageux, quelques gouttes de pluie, corrida suspendue plus d’une heure. Sept toros de Los Maños, le troisième remplacé par un sobrero du même fer. Un lot très bien présenté, souvent très armés et témoignant d’une forte bravoure. Quatre piques pour les premiers, second et troisième, trois châtiments pour les autres. Toujours très compliqués à la muleta.

Photo Gil Mir

Morenito de Aranda (Rouge foncé et or), au premier, un pinchazo et une entière, vuelta, au deuxième tué en remplacement de Roman, une entière une oreille, au quatrième, une demi-lame, deux oreilles.

Photos R. Tastet

Roman (blanc cassé et argent) gravement blessé au cours du tercio de pique du second.

El Rafi (Bleu marine et or), au troisième, deux pinchazos et une entière, silence ; au cinquième, une entière, silence ; au dernier, deux pinchazos et une demi lame, silence.

Présidence, Marc Amestoy, assesseurs, Jean-Michel Lattes et Hervé Pallas.

Pour terminer cette feria de Vic l’arène a une nouvelle fois été le temple de la pique et de la bravoure avec un corrida de Los Maños où l’on a dénombré vingt et une piques ou rencontres… Les Vicois connaissent bien l’élevage qui par deux fois a remporté la corrida concours. Par moment, on aurait pu se croire revenu dans le concours, surtout avec la présence des deux premiers et ensuite avec « Santacancelas » sorti en quatrième position qui clotura cette série avec un formidable premier châtiment. Un toro exceptionnel que ne laissa pas passer Morenito de Aranda qui finit par écrire une symphonie sur la gauche. Ce fut la rencontre de l’homme et du toro, l’instant magique où tout fonctionne. Récompense pour les deux, deux oreilles pour le torero et une vuelta posthume pour le toro. On avait écrit un chapitre de plus dans le livre des légendes de l’arène de Vic.

Malheureusement ces moments furent perturbés par la très sérieuse blessure de Roman. Le torero Valencien alors qu’il mettait en place son premier adversaire, pour le tercio de pique reçut un violent coup de corne sur le haut de la cuisse gauche. L’accident obligea à la suspension de la course pendant une heure quinze. Un temps nécessaire pour assister le torero puis stabiliser son état général avant de l’évacuer sur l’hôpital de Mont-de-Marsan. Un accident qui rappelait étrangement ce qui s’était passé il y a un an avec Morenito de Aranda.

Les Los Maños demandaient un solide technique que peut être ne possède pas encore El Rafi. Il a passé une très mauvaise journée. Sur ses trois toros il fut obligé de rompre, souvent d’écouter la rencontre comme avec le cinquième. Il essaya bien de se sauver avec le dernier mais malgré toute sa bonne volonté, il ne put résoudre l’équation. Mais El Rafi a montré ses belles qualités et signé quelques belles naturelles d’une lenteur extrême.

Cette course a également montré le respect qui existe entre tous les acteurs de l’arène, Morenito de Aranda refusant à sortir en triomphe par solidarité avec Roman.

Un feria de Vic qui est restée fidèle à sob éthique et a présenté de grande corridas avec un point d’orgue donné par les Dolores Aguirre Ybarra.

Jean-Michel Dussol

Galerie Photo Bertrand Caritey