MADRID – 29/05/2024- 17° acte taurin de la San Isidro 2024.

Arène pleine, beau temps chaud, 30°.

Toros de Juan Pedro Domecq, 586,578,597,593,672,643 kg, tous de 5 ans et demi, bien présentés de cornes et de trapio, mais, sauf le 5°, avec une caste déficiente pour leur permettre de combattre sans distraction et avec fixité dans la charge.

 2 piques chacun. Le 5°, tout le contraire, le plus lourd de l’après-midi mais de la caste à revendre.

Pour :

Morante de la Puebla, brun et or, sifflets et silence.

Alejandro Talavante, blanc et or, silence et une oreille.

Pablo Aguado, bleu canard et or, silence et silence.

Salut du banderillero Antonio Joao Ferreira au 1°.

 
Le cinquième toro et Alejandro Talavante ont sauvé une après midi très attendue mais très décevante comme le sont souvent les corridas de JP Domecq à Madrid.

Un toro de 672 kg avec force, caste et bravoure face à un torero en pleine maturité qui nous a rappelé ses meilleurs moments d’avant sa mini retraite.



Une faena inspirée de la main gauche, son point fort, mais aussi de la main droite, avec une série finale en semi génuflexion faisant se lever le public de Las Ventas.

 Une faena d’inspiration totale avec des statuaires pour commencer, puis des naturelles liées avec une facilité qui n’appartient qu’à Talavante grâce à sa ceinture extraordinaire, le tout fait avec une alegria et une facilité déconcertante devant une bête, rappelons-le, de 672 Kg avec des cornes impossibles.

Quand Talavante toréé à ce niveau là on ne peut être qu’admiratif. Son style n’appartient qu’à lui, ni castillan, ni andalou.

Dommage que son épée tombée l’ait sans doute privée de la deuxième oreille du toro.



De Morante nous ne dirons rien par respect, à part son quite par véroniques au premier toro d’Aguado. Des véroniques «   de la maison » mais sans plus.



Mais d’Aguado nous dirons le plus grand bien grâce à son travail de cape à chacun de ses deux toros.

Temple et douceur dans les véroniques de réception, chicuelinas artistiques et allurées au quite à son premier toro. Un début de faena « sévilla style » à ce même premier laissait augurer une grande faena. Hélas le toro…

Quant à son dernier toro il y avait bien longtemps que nous n’avions pas vu un Président refusant au matador en piste l’arrêt des piques, et donc faire donner une troisième pique affaiblissant trop le toro. Etrange. Comme si le Président ne voulait pas qu’Aguado puisse triompher juste après le grand succès de Talavante ?

Mais ne soyons pas complotiste…

EXIR