Madrid, 30 mai. Plein. Temps estival, du vent à partir du troisième. Quatre toros d’Alcurrucén et un de El Cortijillo, deuxième fer des frères Lozano, aux robes variées, inégaux de présentation, mansos au cheval et souvent à la muleta. Celui sorti en troisième fut le plus noble. Un sobrero, sorti en premier, de Juan Manuel Criado, tardo mais aux charges longues.

Daniel Luque : salut et silence.

David Galván : avis et vuelta après pétition et salut après avis.

Victor Hernández : avis et salut et salut.

David Galván remplaçait Manzanares.

« Esmerado », n°23, de 547 kilos , negro listón, né en octobre 2018,  de Juan Manuel Criado fut le toro de la confirmation de Victor Hernández.

Confirmations, d’abord celle officielle, du matador madrilène Victor Hernández. Un jeune torero qui a prouvé, en particulier au dernier, qu’il a énormément de courage, du sitio et qu’il ne peut que progresser. Car au-delà de son attitude il a un bon concept de la tauromachie. Son premier toro, le sobrero de Criado, était reticent au premier abord mais une fois dans la muleta il chargeait avec profondeur. Malheureusement il ne dura que trois ou quatre séries, des séries où l’on put entrevoir le toreo de Victor Hernández. A suivre, on le verra bientôt aux demies finales de la Copa Chenel.

Confirmation aussi que David Galván est devenu un torero de Madrid après son succès d’il y a quelques jours. Le public l’attend et l’a soutenu tout au long de l’après-midi, il s’est même parfois enflamé avec sa gestuelle si torera. En particulier au premier, un toro noble mais aux forces limitées qu’il toréa avec intelligence et bon goût. On lui demanda l’oreille après une demie estocade.

Faena plus compliquée et laborieuse au cinquième, un Alcurrucén qui ne voulait pas charger, où il s’est montré insistant et a même réussi à en extirper une série finale, très applaudie par les Madrilènes. La preuve que grâce à cette San Isidro il a franchi un pas déterminant dans sa carrière.

Confirmation aussi aujourd’hui de la mauvaise passe de la ganaderia d’Alcurrucen qui, après deux corridas à Madrid, s’est surtout distinguée par des comportements de manso dans les différentes phases de la lidia.

Daniel Luque, dont c’était la dernière prestation à cette San Isidro, en a pâti. Malgré tout, sa faena au premier, pour l’aficionado, fut une leçon de lidia par sa construction, la manière dont il lima les aspérités du toro et inventa une faena a priori inimaginable. Cependant le grand public ne l’a pas vu et l’a l’applaudi timidement.  Face au second, il n’y avait même pas une passe à en sortir, avec de sucroît des rafales de vent. Le visage du torero reflétait, à l’issue de la corrida, sa rage de partir de Madrid sans la moindre oreille. On reste sur notre faim de le revoir dans la capitale, si possible avec un toro brave.

Antonio Arevalo