« Depuis que les cartels de Bayonne ont été publiés, je ne cesse de recevoir des messages d’amis, de professionnels et d’aficionados qui ne comprennent pas mon absence. Bayonne est une de mes arènes fétiches, où j’ai signé dans les dernières années certains des triomphes les plus importants de ma carrière. On me dit aussi que court la rumeur selon laquelle mes prétentions artistiques et économiques étaient excessives, après mes trois grandes portes consécutives au cours des trois dernières saisons.
Je me sens donc obligé de préciser publiquement qu’à aucun moment la direction des arènes de Bayonne n’a pris contact avec moi pour évoquer un quelconque engagement et donc il n’a existé aucune négociation. Pas une seule conversation ou contact avec mon apoderado, effaçant ainsi un triomphe de trois oreilles lors de la dernière féria avec Andres Roca Rey, ou les quatre sorties en triomphe sur les cinq corridas que j’ai eu à toréer à Bayonne.
La tauromachie est basée sur des règles non écrites morales et éthiques. Et on dit souvent que c’est en France que cette belle idée est la mieux défendue. Au-delà des intérêts particuliers, je crains, au regard de l’avenir, que ces situations, aussi courantes qu’injustes dans le monde de la tauromachie, deviennent de plus en plus fréquentes dans mon pays, qui était il y a peu un exemple de légitimité et d’indépendance pour tous.
On ne peut que constater hélas que Bayonne n’est pas la seule arène française où la mémoire perd ses plus élémentaires valeurs. Beaucoup d’aficionados, je le sais, partagent cette inquiétude. Je veux remercier ici tous ceux qui, ces dernières heures, m’ont manifesté leur soutien et leur amitié, et j’espère les retrouver au plus vite dans une arène ». Juan Leal
Gabriela Mayor a remporté le IIe Bolsín du « CT El Campo » de Vauvert…Parrainée par le matador Thomas Joubert revenu de Madrid après sa corrida de la veille, cette manifestation a bénéficié d’une météo enfin clémente et s’est déroulée en matinée devant environ 200 personnes.
Avec une présidence qui a officié matin et tarde, composée de Rodolphe Rubio dans le fauteuil présidentiel entouré de Mrs Robert Matteonai et Bernard Yacinthe, la séance a débuté sur le coup de 11h par une intervention en piste du président du CT El Campo Patrick Brincogne, assisté de Thomas Joubert et Mr Rubio.
C’était alors parti pour le combat en doublettes de quatre becerritos de François André avec par ordre de sortie Clovis Germain/Manuel Fuentes, Baptiste Angosto/Gabriela Mayor, Matías/Luis Torres puis Mathis Masseguer/Santiago Lopez Ortega.
Clovis Germain
Manuel Fuentes Baptiste Angosto
Gabriela Mayor
Matías
Luis Torres
Mathis Messeguer
A chaque fois, les deux aspirants sont passés en alternance avec capote puis muleta, et pour la plupart ont étalé une belle détermination face à un bétail inégal, parfois juste de forces.
A l’issue des quatre passages, le jury a délivré son verdict sur le parvis, Thomas Joubert dévoilant les noms des trois jeunes invités à revenir l’après-midi pour disputer la finale de ce bolsín : Santiago Lopez Ortega, Manuel Fuentes et Gabriela Mayor.
Toujours avec du bétail de François André, au demeurant un peu plus consistant, Santi Lopez, mexicain de l’école taurine d’Anchuelo, a démarré par bon capoteo avant de partager les banderilles avec plus ou moins de réussite avec Manuel Fuentes. A la muleta, face à un adversaire aux forces limitées, son trasteo a été irrrégulier, avec toutefois quelques passages méritoires à gauche, mais sans vraiment transmettre. Entière trasera et vuelta.
Manuel Fuentes a ensuite pris le relais en affichant une belle détermination, au point d’aller accueillir son opposant a portagayola. Re-partage des palos avec Lopez en mode échange de bons procédés, les deux saluant, puis faena volontaire mais inégale, à laquelle il manqua un peu d’alegría. Épée basse au second envoi, vuelta.
Ne restait plus alors à Gabriela qu’à fermer le ban, ce à quoi elle s’employa bien drivée par son paternel, l’ex-matador Pepe Moya. La jeune torera de Tarazona de Aragón a certes eu la chance de tomber sur le novillo le plus malléable, encore fallait-il s’en sortir avec panache, ce qu’elle parvint à faire sur plusieurs mouvements au goût de l’assistance. Entière tombée, oreille.
Vuelta al ruedo pour ce dernier becerro…
Patrick Brincogne avec Frédéric et Bastien Lautier. A l’issue de la course, les trois finalistes ont retrouvé le podium, entourés des organisateurs et présidents de clubs de la coordination. Comme le matin, Thomas a annoncé le résultat :Prix d’El Campo pour le troisième : Manuel Fuentes.Prix Henri Fabre pour le second : Santiago Lopez Ortega.Prix Robert Laurent récompensant la lauréate : Gabriela Mayor.Bravo aux trois aspirants, et plus généralement, à tous les particpants.
La soirée s’est ensuite prolongée avec notamment le tirage de la tombola puis la conclusion du président remerciant tous ceux qui ont contribué au succès de cete journée, toreros et éleveurs, membres des clubs taurins, areneros, bénévoles et aficionados. Avec le souhait que le Campo puisse organiser l’an prochain le troisième bolsín, une initiative importante envers les jeunes désireux de se lancer dans l’aventure du toreo. Enhorabuena a todos !!!
La corrida de rejon de JEREZ a connu un bon succès populaire avec quatre cinquièmes d’arène : le dimanche semble être une bonne date pour les amateurs de chevaux et le campo a de nouveau fait le déplacement cette année.
Six toros de BOHORQUEZ correctement présentés (de 510 à 570 kg) correctement épointés, le premier outrageusement, les suivants décastés dans l’ensemble. Du jeu les deux premiers, passables les trois suivant, imbuvables le dernier, le pire manso que la terre ait porté.
Pour : Andy CARTEGENA une oreille et deux oreilles
Diego VENTURA deux oreilles et une oreille
Lea VINCENS une oreille et silence
Le premier de CARTAGENA est un gentil toro qui bien que de peu de caste poursuit bien le cheval et supporte un premier rejon de châtiment sans défaillir. Andy prend le second mais comprend bien vite que l’animal ne supportera pas un châtiment supplémentaire. La première banderille est posée de face et le toro suit bien dans les flancs du cheval les cornes à quelques millimètres mais ce sera tout : cette poursuite a eu raison de ses forces, la distance est considérablement réduite.
Les poses et les changements de chevaux se succèdent mais sans vraiment d’émotion purement taurine. L’émotion est dans le spectacle équestre et la présentation de montures superbes et remarquablement dressées, en particulier un magnifique cheval de robe perle foncé aux crins libres d’une longueur spectaculaire: une véritable estampe. Mais le spectacle est loin du toro. Andy torée le public plus que l’animal qui n’en peut plus… JEREZ est la ville du cheval et ce que nous voyons dans l’arène s’approche plus d’une démonstration de l’école royale que d’une corrida de rejon. Le public cependant conquis réclamera et obtiendra une oreille.
Au second toro de CARTAGENA nous ne sommes plus à l’école royale mais chez Alexis GRUSS ou peut être au cirque AMAR : de toro il n’est plus question, il est absent. Le numéro équestre est parfait mais où est la course de toro ? Nous en avons vu plus hier au concours d’acosso y deribo. Mais cela plait au public qui conquis par la démonstration équestre réclame et obtient deux oreilles malgré une mise à mort en deux temps.
Diego VENTURA, pour le moins, est torero et il le démontrera à son premier toro tirant le meilleur parti d’un animal décasté mais faisant preuve de noblesse et d’une certaine mobilité. Les changements de terrain sont précis, les poses efficaces et ses poses à deux mains après avoir retiré la bride de son cheval particulièrement impressionnantes. Malheureusement et comme souvent dans le rejoneo le toro s’arrête et les dernières poses se font à toro immobile. Le toro est largement alourdi par des paires pléthoriques et la mise à mort d’un rejon fulgurant au deuxième essai provoquera la pétition de deux oreilles.
Son deuxième le plus léger du lot raccourcira la distance dès la première banderille et c’est à un toro quasi statique que seront posées les suivantes. Le rejoneador faisant preuve de beaucoup de mérite pour arriver toutefois sortir l’animal de son refuge le long des planches. La mise à mort se fera en trois temps et cela n’empêchera pas VENTURA de couper une oreille supplémentaire. Il faut dire que depuis l’an dernier il est la coqueluche de Jerez et qu’à la fin de sa prestation beaucoup de spectateurs sont sortis des arènes.
Léa VINCENS a été la plus mal servie au tirage au sort. Son premier se résume à cinq cent cinquante kilos de graisse décastée, Totalement endormi à la sortie des chiqueros, l’animal se réveille un peu à la pose du premier rejon de châtiment; réveil de courte durée. Léa est un très élégante cavalière mais cela ne suffit pas quand il n’y a pas de toros . La première banderille est posée à la croupe la seconde à peu près de face, le toro voulait se bouger, le reste à toro arrêté comme bien évidemment la mise à mort en deux temps.
Le calvaire de Lea ne faisant que commencer son dernier adversaire est une catastrophe ambulante. Elle l’attend à la porte du toril voulant sa part de triomphe, mais à peine avance-t-elle à droite que l’animal fuit à gauche. Un péon le cite au capote le toro part dans l’autre sens : plus manso que ça il n’y a pas. Impossible de le bouger et pourtant Léa tente tout mais rien à faire. Le toro sortira sous les huées et Léa dans un silence respectueux, elle à pied laissant ses deux compagnons de cartels sortir par la grande porte.
A noter: le comportement détestable des peones de Léa, se trouvant seuls à crier et siffler en se cachant la bouche pour réclamer une oreille à ce dernier toro, en l’occurrence, ils ne valaient guère mieux que lui. Voilà pour la première d’abono de JEREZ il y a des progrès à faire pour redonner ses lettres de noblesse à la corrida de rejon qui est, rappelons-le, née dans ces arènes. Espérons que les corridas de vendredi et samedi nous réserveront d’agréables surprises.
Pedro Rufo remporte le vingt-huitième bolsin de Bougue au terme d’un longue journée de lutte. Avec Julio Romero et Raùl Jerez il était issu d’une matinée de qualification face à des vaches de très grande classe du Camino de Santiago, avec une dernière revenant quatre fois contre le cheval après de longs galops d’alegria depuis le centre de la piste. Elle ne fut pas la seule à témoigner d’un semblable comportement. Une matinée où l’on a pu apprécier Carlos Tirado (La Algaba), où l’on a applaudi Jaime Padilla de Sanlucar, où Hadrien Lucq a démontré de la finesse de son style. Un bolsin qui qualifiait trois garçons déjà très torero… Julio Romero, Raùl Jerez et un certain Pedro Rufo… dont tous les aficionados connaissent bien le frère: le torero Tomàs Rufo
Julio Romero (blanc et or), au premier, une entière, salut ; au deuxième, un pinchazo, une entière, salut.
Raùl Jerez (bleu pétard et or) ; au deuxième, trois pinchazos, deux demi-lame et cinq descabellos, avis ; silence.
Pedro Romero (bleu ciel et or), au troisième, quatre pinchazos une demi-lame, trois descabellos, avis, silence ; au dernier, deux entière dont une a recibir, salut.
Le soir ces trois garçons avaient revêtu leur costume de lumière pour retrouver des erales, lourds et mobiles du Camino de Santiago.
Julio Romero ouvrait les hostilités avec un solide et imposant Camino auquel il servait un tercio de cape sans vraie domination. En fait ce grand novillo, il ne savait pas lui imposer sa loi se contentant trop souvent de passes sans fondement. Par la suite avec un autre grand novillo, malgré un peu moins de classe, il fut souvent débordé et jamais ne s’imposera, même à gauche où il signa de fort belles passes.
Raùl Jerez fut très moyen à la cape et souvent en difficulté. Cet eral n’était guère commode sans charges très franches. A droite ou à gauche le garçon n’a jamais trouvé la bonne distance. Après une mise à mort calamiteuse il est contraint de quitter le concours.
Pedro Rufo, dès le matin avait démontré une grande aisance et avait séduit l’arène. Malgré un adversaire faible qu’il eut tendance a toréer avec une muleta trop basse, il signe une faena faite de détails sur les deux mains. En fait on le retrouvera totalement torero à sa seconde sortie tout d’abord dans une excellent tercio de cape où il sut ralentir et arrêter son adversaire. Dans sa faena, de beaux gestes sur les deux mains même si parfois il étouffait son toro. Mais dans l’ensemble une bonne lidia de ce toro parfois compliqué. Mais Pedro Rufo savait où il allait et il finit par s’imposer.
Si cette novillada a procuré d’excellents moment, par contre elle a montré trois novilleros qui doivent encore apprendre à tuer. Pedro Rufo est désormais adoubé pour partir sur les traces de son frère. Une dualité à suivre… !
Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. Novillada. 7.598 spectateurs.
Novillos de Los Maños,
JORGE MOLINA, saluts après deux avis et saluts après deux avis
ÁLVARO BURDIEL, salut après avis et saluts après avis
VÍCTOR CERRATO, palmas et saluts après deux avis
Bonne novillada de Los Maños dans l’ensemble (3ème et 6ème applaudis à l’arrastre) avec un sixième spectaculaire avec lequel Victor Cerrato a eu de bons moments. Hélas il a mal tué mais il a été tout de même appelé à saluer. Bonnes sensations laissés aussi par Burdiel et Molina