Plaza de toros de Las Ventas. 23ème corrida de la Feria de San Isidro. Lleno de ‘no hay billetes’. 23 000 spectateurs. Corrida de la Prensa.
Toros de Victorino Martín,
PACO UREÑA, silence après deux avis, vuelta al ruedo après avis et silence après avis.
BORJA JIMÉNEZ, silence après avis, silence et silence.
Le roi, Felipe VI présidait la corrida en compagnie de Francisco Rivera Ordóñez assesseur artistique.
L’incertitude est une des caractéristiques de la corrida en cela elle est radicalement différente des autres spectacles où se répète –plus ou moins bien- une trame écrite. La tauromachie dépend de l’animal et l’animal est imprévisible dans sa nature à moins de lui prêter des sentiments humains comme le fait Walt Disney. Ainsi un grand événement comme cette corrida de la presse animé par des toros au nom consacré et des hommes motivés peut tourner en… eau de boudin comme ce fut le cas hier soir.
Certes les Victorino avaient fières allures armés jusqu’aux dents de poignards étincelants dans le ruedo madrilène. Mais cette carrosserie de luxe masquait un manque de race général et le manque d’appétence de l’ensemble pour les piques comme pour les capes et muletas. Le premier una alimaña, le second d’une noblesse limitée, le troisième sans rompre, le quatrième soso, le cinquième cherchant les planches, le dernier meilleur sous le peto mais vite éteint. Le bilan on le voit n’est pas terrible. Il y a de mauvaises corridas chez Victorino aussi. Je dis mauvais non pas parce qu’elle n’a pas « servie » mais parce qu’elle a manqué de race; défaut rédhibitoire.
Paco Ureña était décidé c’est un des chéris du 7 et de la capitale en général. Il a payé pour cela et on rend lui rend bien la monnaie de ses souffrances ici. Il s’est mis en danger dès l’entrée en matière face à un premier Victorino qui l’attendait immobile décochant ses coups au passage. Il se fit bousculer à plusieurs reprises et arracher les machos. L’engagement ne payant pas il partit chercher l’épée puis le verdugo qu’il mania laborieusement. Son second patapouf sans force ni race ne lui donna aucune opportunité de briller. Le « chevalier à la triste figure » comme dirait Cervantes accueillit le cinquième avec un capote qui donnait espoir. Il conduisit l’animal au centre mais jamais celui-ci ne se livra regardant les planches entre chaque passe. Paco coupa court à ces manières désobligeantes et connut de nouvelles difficultés à l’épée.
Belle opportunité pour Borja Jimenez un jeune homme plein d’ambition que cette corrida de la prensa. Il tomba sur le seul toro de la tarde que l’on puisse « sauver ». Il le fit peu piquer et l’animal se manifesta par des arrancadas violentes qu’il conduisit avec difficultés lors des premières séries ; mais l’affaire ne dura pas, le toro baissa rapidement et Borja le tua d’une entière desprendida. Le suivant avait moins de caste encore que ses prédécesseurs et Borja malgré ses désirs dut écourter. Le dernier donnait de l’espoir mais il fut durement châtié par El Espartaco (le picador), la lidia de Vicente Varela qui s’en suivit fut mal menée, les capotazos se multipliant, le tiers de banderilles escamoté. En conséquence (?) le toro arrêté, ne se livra jamais et Borja ne put s’accorder avec lui. Deux tiers de lame tombée eurent raison de son adversaire. Tout cela sous les sifflets de despedida et jets de coussins inoportuns.
Otro dia sera !
Pierre Vidal