Istres. Samedi matin, 15 juin, demie entrée, temps couvert mais température agréable, une heure quarante de spectacle. Quatre novillos de Juan Pedro Domecq, bien présentés, tous une pique prise avec bravoure et nobles à la muleta.

Nino Julian (violet et azabache), au premier, trois pinchazos, une entière et deux descabellos, un avis, salut ; au troisième, un pinchazo, une demi lame, une entière, cinq descabellos, avis, silence.

Marco Perez (rose et or souligné de noir), au deuxième, une entière, deux oreilles ; au dernier, trois pinchazos, une entière, avis silence.

Animation musicale, Chicuelo II, Gilles Raoux parmi les assesseurs.

Nino Julian

Marco Perez

La rencontre du baroque et du classique… on pourrait par cette phrase résumer la novillada de la feria d’Istres. Elle s’est jouée avec quatre merveilleux novillos de Juan Pedro Domecq, certains relativement lourds. Nino Julian ouvrait les hostilités… Le baroque depuis ses premiers pas en novillada sans picadors, ce garçon a compensé son manque de technique taurine par le courage et la volonté. Mais un jour, a-t-il pensé que la corrida est aussi une affaire de style et de bon goût. Son courage lui a fait poser les banderilles, mais il revenait en marchant comme un soldat tapant les pieds. Il a pourtant signé quelques belles véroniques et vinrent comme par hasard deux ou trois jolies trincheras. Le reste n’était que chaos et brouillon ajoutons à cela deux mises à mort calamiteuses et l’on a retrouvé le Nino des débuts qui pourtant avait fait de très gros progrès. Le poids de la course était sûrement trop lourd, car Marco Perez est l’étoile montante chez les novilleros.

Avec lui on a trouvé un garçon très classique toréant avec calme et précision. Après être entré pour une grande série de véroniques, on le retrouve dans des derechazos après une folle passe changée dans le dos. Il y aura même un moment où il semble arrêter le temps avec d’interminables naturelles très lentes et basses comme caressant le sable. Ajoutons un coup d’épée et tout cela lui vaudra sans conteste les deux oreilles. Il fut encore très classique lors de sa deuxième sortie, malheureusement elle se termina par un échec à la mort.

En plus de ces deux trophées, Marco Perez remporta le prix de la ville d’Istres. Alors que Nino Julian effondré quittait les arènes au bord des larmes. Il savait qu’en cette matinée il avait perdu beaucoup. Marco, en triomphe, visage barré par un large sourire avait gagné une nouvelle étape dans sa suprématie de jeune torero.

Jean-Michel Dussol

Photographies Bruno Lasnier.

https://feria.tv/video/4408/istres-marco-perez-simpose-dans-son-mano-a-mano-avec-nino-julian/