Plaza de toros de Aire Sur L’Adour. Corrida des fêtes. Près de 2/3 d’entrée.
Toros de Peñajara.
MORENITO DE ARANDA, vuelta al ruedo, oreille et ovation.
JESÚS ENRIQUE COLOMBO, silence et oreille.
DORIAN CANTON, blessure. Le torero français a été blessé grièvement au visage par le troisième toro de Peñajara. La blessure est intervenue alors qu’il avait porté l’estocade. Le toro la pris à terre et la ui a nfligé un coup de corne sur la joue droite. Le toreo a beaucoup saigné et il a reçu de premiers soins à l’infirmerie des arènes puis il a été transporté à l’hôpital de Mont-de-Marsan. Il va bien et la blessure ne serait que d’une profondeur limitée malgré sa dimension importante de la plaie.
La corrida a du être interrompue pendant plusieures dizaines de minutes afin de mettrev un autre service médical.
Paseo retardé de 10 minutes en raison de l’affluence aux guichets.
On a joué le paso-doble d’Ivan Fandiño au quatrième toro en souvenir du grand torero basqué décédé sur cette même piste.
Grande entrée aux arènes Maurice Lauche avec de nombreux jeunes sur les tendidos, cela réjouira tous les aficionados du sud-ouest que ce succès populaire. Beaucoup démotions aussi tout au long de cette tarde: dramatiques avec la blessure de Dorian mais aussi esthétiques avec le toreo de Morenito ou plus joyeuses avec les tiers de banderilles de Colombo.
Le lot de Peñajara était bien présenté avec des robes spectaculaires comme les premiers sardos et un dernier berrendo. Un lot cependant inégal, le sixième étant le plus sérieux. Ils ont donné un jeu varié, souvent nobles mais manquant un poil de force et de transmission. Le premier a pris trois piques n’était-ce pas trop ? Le second est allé à menos. Le troisième a rompu mais s’est défendu avec violence, Le cinquième s’est cassé une pâte avant, pendant la faena. Le sixième âpre.
Très décidé, soignant tous les détails de la lidia Morenito de Aranda a justifié son titre de triomphateur de la féria Vicoise. Engagé à la cape comme à la muleta, il possède cette faculté rare d’être à la fois un torero dominateur, capable, mais avec une note artistique qui donne une dimension supplémentaire à son toreo. C’est de plus un chef de lidia sur lequel on peut compter. Ce qui n’a pas fonctionné hier pour lui c’est l’épée qui l’a empêché de signer un succès plus net. Il y eut une ptéition minoritaire lors du toro d’ouverture qu’il tua en deux temps et au dernier après un effort remarquable, il eut une conclusion pénible multipliant les échecs à l’épée comme au descabello.
On vit du Colombo tel qu’en lui-même, c’est à dire explosif aux banderilles, varié à la cape; ces premières impressions positives gommées en partie par une muleta brusque et trop hasardeuse. Il tua mal son premier et cet échec anéantirent ses efforts. Au cinquième il fut l’auteur d’un tiers de banderilles qui alla à mas; la dernière paire mettant le public debout. La faena connut de bons moments. Il tua d’une entière très fêtée et coupa logiquement un trophée qui fut très fêté.
Dorian avant sa blessure avait été mis en difficulté à deux reprises. Le torero d’Asson était bien revenu dans la faena malgré ces alertes. On a pu voir ses ambitions: la prise de risque, toréant au millimètre, sur le fil, avec le désir de s’inscrire dans une voie classique. Ce concept est louable, il exige de s’exposer et demande une maturité que le jeune homme est capable d’atteindre. Bien qu’elle fut heurtée, parfois mouvementée, sa faena plut au public aturin et l’estocade en place qu’il porta aurait pu lui valoir un trophée s’il n’y avait eu le coup de corne à terre. Ce sont les aléas de cette dure vocation.
Pierre Vidal
Photos Roland Costedoat