7 de Julio San Fermin ! Dans quelques heures, à 8 heures précises dimanche, les fauves quitteront les corrals, monteront la côte de Santo Domingo, 280 mètres, où quelques insensés vont se plaquer sur les murs, ils traverseront à toute birzingue Plaza del Ayuntamiento, 100 mètres, pour se vautrer dans la courbe de Mercaderes, puis au milieu de la foule hurlante dans la longue rue Estafeta, les mozos habiles et courageux entameront leurs courses, ils arriveront en vue du coso au tramo de telefonica avant de pénétrer dans l’arène dans le rétrécissement le plus périlleux et de terminer dans les corrals de la Misericordia. 848,6 mètres de parcours.

C’est un spectacle unique au monde que l’encierro de Pampelune. Sa massification est devenue problématique. On a tenté de limiter le danger : les trottoirs d’Estafetta ont disparu, les cabestros sont mieux dressé et les dobladors sont de grands professionnels. Résultat il y a moins de blessures par corne et moins de drames. L’encierro, phénomène mondial désormais, n’a rien à voir avec les photos anciennes où les coureurs clairsemés pouvaient se livrer aux cornes sans être gêné par la multitude souvent ignorante des règles de cette tradition dangereuse.

Joseba Asiron, maire de Pampelune EFE

L’encierro précède la corrida. Autrement dit pas d’encierros sans corridas comme certains l’avaient préconisé car à, Pampelune même, les toros sont contestés fortement. Ecoutons le maire Joseba Asiron Bildu (Nationaliste Basque, extrême gauche). Il n’esquive pas le débat dans une rencontre avec el Mulndo : ” les fêtes seront-elles conçues sans taureaux, sans course de taureaux, c’est la grande question qui devra probablement se poser dans la société dans les décennies à venir. Je ne le vois pas encore. Je vois le débat mondial, oui ou non, mais je ne vois pas le débat sur ce que nous faisons avec les Sanfermines et il doit exister, mais il doit exister dans la rue. Ce que je peux garantir : Aucun maire ou maire d’un quelconque parti ne viendra suspendre les corridas et les corridas à Pampelune par décret. Cela n’arrivera pas.”

Pas d’interdiction brutale donc mais un lent déclin de la tauromachie dans la capitale de la Navarre si l’on entend bien le maire. Hélàs pour lui ce recul est démenti par les faits puisque cette année encore sur 7 corridas il y aura 7 pleins plus une novillada et une course de rejoneo pleines elles aussi. Au total c’est autour de 200 000 spectateurs que reçoivent les arènes chaque féria. Précisons aussi que la Casa de Misericordia, qui oranise la feria taurine, a su tisser des liens avec la jeunesse et les tarifs des gradas de sol sont bradés pour les peñas où se retrouvent les jeunes pamplonnais.

Le chipunazo, dimanche midi.

A Pampelune la fête est structurée autour du toro avec l’encerillo le soir, l’encierro Txiki pour les petits, le sorteo où se retrouve la gentry locale, la visite des corrals du Gas qui valent le détour en début de féria et le passe-calle de la Pamplonesa qui conduit en musique les festayres aux arènes ; Le toro donne son âme à cette fête unique, sans lui elle n’existerait pas.

Pierre Vidal