Pampelune : arènes combles, penas plus en voix que jamais et tee-shirts blancs virant au rosé. Six toros de Cebada Gago inégaux de poids (510 à 595 kg) tous cinquenos redoutablement armés dans le style de la maison, mansos donnant plus ou moins de jeu pour :

Juan Leal : silence silence et silence

Roman : oreille et quelques sifflets

Isaac Fonseca blessé en tuant son premier.

Le premier de Juan Leal est le remplaçant du toro qui s’était cassé une corne à l’enciero matinal. Il vient à la pique mais ne s’emploie pas. Roman donne un bon quite par tafaleras.

Très dans son style, l’arlésien entame à genoux au centre par des changées dans le dos. Il continue par deux bonnes séries à droite. Deux bonnes séries naturelles sont conclues par un beau changement de main. Pourtant la connexion ne se fait pas et comme l’émotion ne vient pas du toro, Leal la provoque par son toreo de proximité et de longues circulaires inversées en exposant. Les penas remplacent les cantiques par les olés. On aurait pu entrevoir un succès mais la mise à mort catastrophique fera tout retomber. Il en sera de même pour les deux autre toros tués par Juan Leal.

Son second est un grand manso qui plus est faible il s’effondrera sur le sable à la première passe donnée à genoux qu centre. Leal le toréera donc à mi-hauteur mais le toro sort t^te haute en derrotant, puis peu à peu le toro s’améliore concédant une certaine noblesse et permettant quelques bons dérechazos et naturelles de face. Le final est à genoux avec des desplantes superfétatoires. Nous jetterons un voile pudique sur la suerte suprême.

Au troisième il nous suffirait de reprendre la faena précédente à un mastodonte manso et soso doté d’une armure magnifique, avec le même voile pudique pour le final.

Roman touchera certainement le meilleur toro de l’envoi un manso ayant à la muleta une certaine caste permettant une faena intelligente seulement gâchée par les sorties solitaires en direction des planches à la troisième passe, parfois Roman le garde pour une passe de plus mais en sortie de passe de poitrine, c’est sûr le toro file seul loin du leurre. L’estocade est d’école un estoconazo qui fait rouler l’animal au sol en quelques secondes et vaut à lui seul l’oreille.

Son second est inintéressant manso et soso à souhait, Roman tente bien d’élever le débat mais sans y parvenir faisant preuve d’une agitation inesthétique. La mise à mort et du même toneau que celles de Leal.

Isaac Fonseca ne combattra qu’un toro sa lésion au bras droit s’étant rouverte en portant l’estocade imposant son départ à l’hôpital. Auparavant son toro aura laissé dans deux bonnes rencontres au cheval tout ce qu’il avait dans le ventre. Fonseca enchaîne les passes sans jamais transmettre. Il ne pourra porter qu’un pinchazo profond avant de filer à l’infirmerie. Leal terminera fort mal le travail.

Demain « cartel de lujo  » avec les Victoriano del Rio et une affiche de figuras : Sebastien Castella, Emilio de Justo et Gines Marin.

Jean Dupin