PLAZA DE TOROS DE PAMPLONA- mardi 9 juillet 2024. Cinquième rendez-vous de la feria.
Temps couvert, 24 degrés Celsius, arènes combles de gens vêtus de rouge et blanc.
6 toros de Victoriano del Rio de présentation variée mais tous de cornes comme il se doit dans la capitale de la Navarre. Le cinquième le plus complet, un toro brave. Les autres avec des aspérités rendant difficile le « toreo bueno », quoique les avis peuvent être partagés.


SEBASTIEN CASTELLA, costume san ferminero, silence après avis et silence après deux avis.


EMILIO DE JUSTO, olive et or, silence après avis et deux oreilles.


GINES MARIN, moutarde et or, oreille et silence.


Des fêtes de Pampelune on a déjà tout dit et tout écrit depuis bientôt un siècle, « Le soleil se lève aussi » d’Ernest Hemingway en témoigne. Sur le plan taureaumachique il y a les pour, il y a les contre. Les pour se régalent de la visite des toros aux corrals du Gas, des encierros, des apartados publics, de la présentation irréprochable des toros, et du courage dont font preuve les toreros de venir affronter de tels fauves. Les contre ne supportent pas le vacarme et le manque de respect des Peñas pour le drame qui se joue en piste, confondant une corrida de toros avec un match de football.
Mais aucun matador refuse de venir à Pampelune à part le Pharaon de Camas venu une fois mais pas deux après la bronca reçue. C’est que le silence de Séville rencontre son symétrique à Pampelune. Certes le cachet qu’ils reçoivent tient compte de « l’exception pamplonaise » par une augmentation moyenne de 20% pour les vedettes, mais cela n’explique pas tout. En fait les figures adorent l’ambiance des fêtes et ils ne sont jamais distraits par le public, concentrés qu’ils sont dans le combat avec leur opposant aux cornes démesurées.


Il y a les toreros pour Pampelune, qui savent et veulent se connecter avec le tendido sol pour obtenir un grand triomphe. Pour cela il faut se mettre à genoux dès le début de la faena, si possible au centre de la piste, et enchainer les passes sans se poser trop de questions sur l’académisme de la taureaumachie.
Et puis il y a les autres, ceux qui viennent toréer pour faire ce qu’lls savent faire, du bon ouvrage comme s’ils étaient dans une arène de première catégorie « normale ». Les trois matadors de cet après-midi faisaient justement partie de cette catégorie. Aucune concession au public, tout pour une taureaumachie authentique avec des toros d’un élevage réputé. Merci à eux.


SEBASTIEN CASTELLA nous a paru comme il est un peu cette saison, moins décidé, moins allègre, moins dominateur, un peu comme si son retour gagnant de l’an passé lui avait inconsciemment suffi. Il « fait le métier » cette année, certes bien, mais sans envie de triomphe. Ses échecs à l’épée ont gâché un succès d’estime pour ses deux faenas de vétéran à deux toros dont un, le quatrième, le crocheta heureusement sans gravité.


EMILIO DE JUSTO a lui envie de triompher, il aurait pu le faire à son premier toro après une série initianale sensationnelle par naturelles de la main droite, mettant en évidence une complète domination. l’épée…
Mais il le fit à son second toro, brave et collaborateur des deux cornes. A ce toro Emilio a fait un grand travail des deux mains, toujours dans le terrain du toro, toujours centré, terminé par une série de doblones de haute volée. Après très forte pétition deux oreilles tombèrent de la présidence, tenue par…une femme, conseillère municipale de la ville, comme de tradition. Emilio de Justo est en train de se hisser progressivement tout en haut de la profession par la qualité de son travail.


GINES MARIN est apparu très concentré et volontaire, arrivant à couper une oreille à son premier opposant après des bonnes séries de naturelles et une grande épée. A son second, le sixième donc, il ne put rien, le toro ne voulant rien, sans doute trop lourd et trop âgé. 620 Kg et cinq ans.


Mais c’était l’après-midi d’Emilio….
EXIR