PLAZA DE TOROS DE PAMPLONA- Samedi 13 Juillet 2024 . Neuvième et avant-dernière de SAN-FERMIN.

Six toros de la Finca de LANZAHITA tous dans le type de la Ganaderia redoutée d’ESCOLAR GIL : Cornes redoutables soit hautes soit très larges, quelques fois les deux

Entre 540 et 595 Kilos

Temps : » L’air est pur, le ciel admirable »

Plus un strapontin. Décidément une idée de bien mauvais goût d’envisager une San-Fermin sans toro !

Au cartel :

Rafael Rubio, RAFAELILLO : somptueusement vêtu : cape de paseo rouge et or habit bleu nuit et or.

Noé Gomez del Pilar : bleu pâle et or, parements azabache

Juan de Castilla :  se présentait à Pamplona en blanc et or.

Le premier cardeno bragado très clair reçu comme il se doit par une larga sans risque de Rafaelillo. Il y a juste cinq ans la réception en cette même place d’un toro de Miura faillit lui coûter la vie. Il en a tiré les leçons. Un toro qui semblait être étonnamment simple. Noble, humiliant, la tête toujours dans la muleta après deux piques médiocres. C’est peu dire que le torero l’a négligé donnant des grands coups de muleta en tout sens pour faire croire à…je ne sais quoi. Une bonne estocade et mort sans combat d’un toro brave. De la belle ouvrage puisque la présidente lui attribua une oreille que personne n’avait demandée. Le maestro se pose moins de question (quoique…) fait sa vuelta. Il a le sourire et on le comprend.

Le second negro entrepelado a des cornes terribles (corniveleto) : Gomez del Pilar est un habitué. Il sait sur les deux bords donner des passes de très bon goût à ce toro qui sur le coté gauche devient vite très retord. Une épée un peu tendida et une mort un peu lente le privent  d’un trophée.

Le troisième, 595 kilos, nommé Escribano. Forcément je comptais sur lui. Impossible qu’il déçoive ; deux piques catastrophiques comme toutes les piques de la soirée à l’exception du sixième, mais je crois qu’un péché mortel à Céret ou à Vic est véniel et vite absout à Pampelune.JUAN DE CASTILLA, Colombien de Medellin d’origine s’est précipité sur ce toro comme un mort de faim. Impossible de ne pas penser à César RINCON ! A chacun son époque ce jeune homme a offert ce que la tauromachie a de meilleur : la science du toro, le calme et un courage sans limite. Avec un courage insensé il avait, comme il faut le faire ici, cité ce toro qu’il connaissait bien insuffisamment à genoux au centre. Ce jeune homme est accompagné d’une quadrilla, à mes yeux, très insuffisante.

Il coupe une oreille. Difficile de lui attribuer le même poids que l’oreille attribuée au chef de lidia quelques minutes avant.

Quatrième et cinquième n’ajouteront rien à la gloire ni de Rafaelillo ni de Noé…Trop facile de parler de naufrage ! Vraiment trop compliqués et dangereux.

Bien sûr notre petit Colombien voulait sa puerta grande, il y mit toute sa volonté, son savoir faire et son envie, on y a cru jusqu’à la mise à mort, mais face à un ennemi aussi effrayant, des cornes aussi hautes que larges, la tâche était surhumaine. Il fallut donc plusieurs épées. Il fut acclamé et j’en suis heureux.

Merci Maestro qui avait eu des mots émouvants en bridant son deuxième à son pays pour l’instant sans toros et en nous disant à nous Français et Espagnols son amour et sa reconnaissance.

Ch. FIGINI