PLAZA DE TOROS DE PAMPLONA _ Dimanche 14 Juillet 2024 ; Dixième et dernière du cycle de. San Fermin.

6 toros de MIURA (Zahariche – Andalousie) entre 555 et 650 Kilos. Tous très armés, longs comme des trains de marchandises, de comportements variés. Un sobrero de Cebada Gago pour remplacer l’énorme second qui fut remplacé (corne droite cassée)

Temps : Très chaud

Dernier lleno du cycle.

Pour : Antonio FERRERA : 27 ans d’alternative. Violine pâle et or. Silence et silence

             Manuel ESCRIBANO : 20 ans d’alternative . Sang de toro et or. Silence et oreille

             Enrique COLOMBO : 7 ans d’alternative, Vénézuélien d’origine .Bleu nuit et or. Oreille et deux oreilles

Antonio n’a pas perdu son style ni en bien ni en mal. IL n’hésite toujours pas à affronter les toros les plus compliqués, mais il continue de les traiter à sa façon et dans son style baroque très affirmé. Et en termes de difficultés il fut servi puisqu’aussi bien le premier que le quatrième (620 et 640 KG) n’était toréable. Le quatrième fit illusion lors de sa première rencontre au cheval. Ensuite ce ne furent que coups de tête violents et comportements inattendus. Le plus souvent les deux arrêtés, cherchant des querencias improbables. Les deux épées, basses et la première atravesada eurent l’avantage d’être efficaces.

Manuel Escribano : a gardé après 20 ans d’alternative son sourire de gamin. Il partit, c’est pratiquement devenu une habitude à « portagayola », il eut le temps de se relever et  de voir cet adversaire effrayant de puissance et de cornes heurter le burladero . Corne cassée à la base. Le sobrero de Cebada Gago semblait plus fréquentable, malheureusement dès la première pique on découvrit un MANSO d’école qui passa son temps à chercher des issues à ce combat qui ne le concernait pas. Le maestro partagea les banderilles avec Enrique COLOMBO . Deux bons spécialistes qui firent le boulot et puis …plus rien. Il dut s’engager à la mort, l’épée était trasera et tendida mais le plat de la corne avait touché sans dommage la poitrine du maestro qui s’en tira sans mal. Un descabello.

A son second, il repartit à portagayola mais le toro (le plus « petit du lot, 555Kg) le négligea, il dut aller le chercher auprès des planches pour lui administrer quelques passes à genoux.  Il ne partagea pas les banderilles avec une troisième paire toujours aussi tendue à « violin » et contre les planches.Il brinda au public et attendit son adversaire au centre, deux « cambiadas » très méritoires et les gradins l’accompagnèrent dans une faena de bon goût malgré les réticences de l’animal. Une estocade efficace et une oreille qui le combla de joie.

En termes d’enthousiasme, de volonté et de courage le jeune Venezuelien n’a rien à envier à personne. Son envie de triompher était évidente, une belle démonstration à la cape, une belle première pique, une deuxième plus anecdotique. Il partagea les banderilles avec Manuel Escribano. Un toro qui sans être un bonbon était beaucoup plus accessible et qui assez rapidement accepta de baisser la tête. Le jeune Vénézuélien ne laissa pas passer et malgré un comportement changeant en cours de lidia réussit de bons enchaînements des deux côtés. Une entière d’effet immédiat lui assura la première oreille.

Ce torero valiente reçut le plus impressionnant du lot, un cardeño, salpicado de 650 Kilos avec un enthousiasme étonnant. Sa fougue ne le lâcha pas pendant toute une faena vibrante, risquée, mais à un toro finalement plus toréable que ses frères. Tout ce qu’on pourra reprocher au jeune homme c’est d’avoir un peu toréé les étagères…. Une estocade d’un engagement total et d’une efficacité spectaculaire lui valut le triomphe ( 2 Oreilles)qu’il avait tant voulu et qui nous l’espérons lui ouvrira bien des portes en Espagne et chez nous.

Les sorties par la grande porte à PAMPLONA sont très spectaculaires et en même temps organisées et protégées des enthousiasmes excessifs.

Ch. Figini