L’extraordinaire tarde de Santander marque un tournant dans une temporada qui ronronnait un peu disons-le. D’abord il faut féliciter le ganadero Marcos qui quelques jours plus tôt s’était complètement planté en présentant la corrida la plus médiocre du cycle pamplonnais. Là ce fut un ensemble d’une noblesse vibrante qui a permis à chacun de s’exprimer.
Les adieux de Ponce ont été particulièrement réussis : l’attitude du torero de Chiva motivé, dominateur et élégant présage d’une grande soirée à Dax. Le retour de Morante en aura surpris beaucoup qui le disaient irrécupérable; à la cape comme à la muleta il a montre qu’il n’avait rien perdu de ses capacités. Enfin Fernando Adrian par son entrega a emballé les tendidos de la capitale cantabrique. Tout cela Charles Figini le décrit fort bien dans sa reseña.
Ainsi la temporada est relancée : les adieux de Ponce n’auront désormais plus rien de compassé ou de convenu, ils célébreront un des toreros qui aura le plus marqué l’aficion de ces trente dernières années. Le retour de Morante de La Puebla (s’il se confirme) à ce niveau va tirer l’ensemble de l’escalafon vers le haut. Ceux qui se la jouaient facile comme Talavante, Manzanares ou même Luque vont devoir mettre le pied sur l’accélérateur. Fernando Adrian va bousculer la jeune garde et susciter une saine émulation chez les prétendants aux premiers rôles comme Borja Jimenez.
Ponce, Morante et Adrian unis dans le triomphe ce soir, trois styles, trois personnalités, trois toreos différents voir opposés, vérifiant l’adage philosophique : « il n’y a pas de vérité vraie ».
PV