Quelle belle idée que de faire ce concours de ganaderias portugaises ! Elles sont plupart méconnues voir inédites en France -à part Veiga Teixera et Palha. Il y a une très ancienne tradition ganadera en pays lusitanien et la bravoure y est particulièrement recherchée. Le spectacle à la portugaise -tourada- qui a disparu ou presque de nos ruedos français après avoir connu des heures de succès reste populaire au Portugal et jusqu’aux îles Açores il est soigné. Il a même un écho international puisqu’il existe dans le sud des Etats Unis, au Texas mais aussi en Californie. Le Portugal a d’ailleurs eu plusieurs toreros -à a mode espagnole- de réputation mondiale comme Victor Mendes et avant lui Mario Coelho; aujourd’hui Jao Ferreira dans la cuadrilla de Morante est un des meilleurs subalternes du circuit. On ne compte pas ses grands cavaliers lusitaniens dont l’immortel Jao Moura qui fut le prédécesseur de Mendoza. C’est dire si le pays est une terre taurine bien qu’on n’y tue pas les toros en public ce qui est frustrant pour les nombreux aficionados locaux.
Il est juste de dire un mot du trio qui va affronter à Orthez ces six « redoutables ». D’abord Sergio Florés qui est devenu le meilleur représentant de la toreria mexicaine. Dans ces mêmes arènes face au cinquième Dolorés Aguirre il y a deux ans, il fut l’auteur d’une des faenas les plus profondes, sincères vues de toute ma carrière, Hélas ! Il ne l’avait pas rématée à l’épée. Il vient de couper une grosse oreille à Céret. Il a de randes ambitions européennes, il retourne à Orthez très motivé. Gomez del Pilar: on ne présente pas ce jeune matador qui est confirmé maintenant et qui a choisi avec courage la voie étroite des corridas dures sans rechigner et en y triomphant souvent. Enfin tous nos espoirs vont à Luis Gerpe, méconnu chez nous, mais solide, capable et qui lui non plus ne rechigne pas non plus aux rendez vous à risques. C’est un mort de faim. Voila donc un trio dans lequel on peut avoir confaince.
Nous avons présenté ici la novillada de Barcial il y a quelques jours. Ce retour matinal en France des ultimes descendant de la branche Vega Villar nous ravit et on peut dire que dans l’ensemble la journée Orthézienne, cette année encore, a belle allure.
Pierre Vidal