Il faut se féliciter du succès de la jeunesse à la novillada du Puerto de Santa Maria hier. Il y avait beaucoup de vent et cela a fortement perturbé le spectacle. Mais les trois jeunes garçons ont fait le maximum pour en découdre. Et le public a apprécié. Nous aussi derrière l’écran de Télévision de la chaine CanalSur et il n’y a qu’à voir la quantité impressionnante de gens sur la piste à la fin – beaucoup de jeunes accompagnaient la dernière vuelta de Marco Perez puis la sortie ‘a hombros’ des trois novilleros.
Par les temps qui courent ne boudons pas notre plaisir et apprécions cette jeunesse qui est le futur de la tauromachie. Les novillos de Nunez Del Cuvillo – pas des foudres de guerre bien sûr – mais dans l’exigence de cette arène, ont été de bons collaborateurs et ils avaient un poids souvent égal ou supérieur à 450 Kgs.
Manuel Roman est vraiment petit et cela risque de le pénaliser à la mise à mort. Là il a réussi. Nous l’avions découvert avec plaisir à Arles à Pâques cette année et je dois avouer que ce garçon a une tranquilité, une belle gestuelle et une classe inée avec beaucoup de temple.
Gonzalo Capdevilla – le local de l’étape- à tout fait pour mettre le feux aux gradins et a réussi son pari. C’est décousu et brouillon mais on trouve néanmoins des qualités dans quelques passes. Respectons son enthousiasme et son envie débordante de bien faire. Il y a vraisemblablement une marge de progression.
Avec Marco Perez, c’est autre chose. Du sang bleue…on peut dire ! et une science déjà bien avancée du Toreo. Pétition de deux oreilles sur chacun de ses toros…Mais il n’est pas andalous donc non. Il a réalisé un brindis émouvant à Emilio Munoz qui était dans les gradins (lui qui a aussi été un jeune prodige). Il a un répertoire incroyablement varié, il est courageux et ne lache rien. Sa dernière faena au pire taureau du lot est pleine de technique et avec une fermeté implacable. En fin de faena un arrimón épique et très exposé avec plusieurs circulaires, des passes dans le dos et tout ça avec un vent qui aurait fait peur à plus d’un. Bref respect.
Pas la novillada du siècle bien sûr. Mais un spectacle constamment entretenu, avec de la compétition entre ces trois jeunes novilleros aux styles différents et qui va donner envie au public du Puerto de revenir au Arènes.
C.M