Un quart d’arène ce qui au Puerto fait déjà beaucoup de monde s’est déplacé hier soir pour la novillada sans picadors organisée par l’école taurine de la Galosina. Six erales de Torrealta, bien présentés (Peu- être un peu trop épointés même si cela est toléré par le règlement), tous donnant du jeu et permettant aux apprentis de s’exprimer, pour :
« El Esquisito (E.T. de la Puebla del Rio) une oreille

Angel Perez (E.T. D’Ubrique) une oreille

Javier Ragel (E.T. La Galosina el Puerto) une oreille après avis

Jaime Padilla (E.T la Galosina ) deux oreilles

Olga Casado (E.T. Jose Cubero El Yiyo) deux oreilles

Jorge Hurtado (E.T. Badajoz) deux oreilles

Il revenait à Manuel Luque « El Esquisito » d’ouvrir les débats de cette première novillada non piquée du cycle estival du Puerto de Santa Maria . Il commença par un bon salut capotero par véroniques suivi d’un quite par chicuelinas très serrées d’Angel Perez auquel il répliqua par delantales. Il faut noter que tout au long de la soirée les jeunes ont joué le jeu des quites et répliques auquel les novillos se prêtaient parfaitement. El Esquisito devra dompter la fougue de son adversaire avant de servir à la muleta, tant à gauche qu’à droite de bonnes séries templées et d’une certaine profondeur. La mise à mort se fera en deux temps un pinchazo suivi d’une entière tombée et en avant qui lui valurent toutes fois la première oreille de la soirée.
Angel Perez débute par véroniques auxquelles l’éral répond avec noblesse. Quite par chicuelinas et réplique par tafalleras. La faena débute par de bonnes statuaires alternées d’inversées dans le dos. Par la suite le novillo montre d’excellentes dispositions sur sa corne gauche qu’utilisera bien Perez en donnant de bonnes séries naturelles. Retour à droite pour pour les sempiternelles circulaires inversées qui à mon avis n’apportent rien mais plaisent au public. Le final se fera à genoux, il faut dire qu’Angel Perez est très grand et ce final de rodillas le met à hauteur de l’animal. La mise à mort est compliquée et réduira l’octroi de trophées.
Javier Ragel torée à domicile ce qui lui facilitera bien les choses. Discret au capote il laissera briller Jaime Padilla au quite auquel il ne donnera pas la réplique. Le novillo est le plus léger et le plus faible de la soirée. La faena sera essentiellement d’une a une avec toutefois de bons gestes. Ici les circulaires inversées finales se feront de la main gauche. La mise à mort est pour le moins délicate et l’oreille sera celle de la terre.
Jaime Padilla qui se présente ce soir au Puerto ira en digne Padilla à la porte de la peur attendre son adversaire, La bonne larga cambiada sera suivie d’une série de véroniques fermes à un novillo encasté et noble. Le quite d’Olga Casado se clôturera par un désarmé la réplique de Padilla par chicuelinas est ferme. C’est accoudé aux planches que Jaime entame sa faena. Les premières séries à droites sont templées . A main gauche les choses sont plus compliquées le novillo lorgen les molets et Padilla finit par se faire crocheter sans mal. Il reprend sur le bord droit et termine par de bonnes manoletinas au plus prés. L’estocade est portée en rentrant droit mais résulte contraire et sera un peu longue d’effet, ce qui n’empêchera le jeune jérézano de couper deux oreilles.
Olga Casado est nouvelle venue en terre gaditana et il faut bien dire que cela fait toujours plaisir de voir toréer de nouvelles jeunes filles surtout quand elles allient élégance et courage. Olga ne manque ni de l’un ni de l’autre. 2Légance dans le dessin de ses muletazos bien liés et templés courage lorsque trop souvent bousculée et jetée au sol par un novillo fort et encasté elle se relève pour repartir au combat comme si de rien n’était. Visiblement blessée au poignet droit lors d’une de ses volteretas, la bombe magique bien cornue des rugbymans est de sortie, elle tuera en deux temps et recevra les deux oreilles du courage.
Jorge Hurtado est discret au capote mais commence une faena dominatrice. Son toreo est très classique mais d’une sobre efficacité. Il entreprend le noble Toréalta des deux bords dans un dans un travail bien construit et élégant. Le final permettra dans une circulaire inversée avec changement de main de prolonger la passe à l’infini, ici oui la circulaire inversée apporte quelque chose. Quant à l’estocade ce sera celle de la soirée et vaudra à son auteur les deux oreilles du triomphe mérité.
Ce soir nous avons de nouveau rendez-vous au Puerto pour peut-être découvrir de nouveaux talents et parmi eux un certain Rufo frère de Tomas qui paraît il est prometteur.

Jean Dupin