
Beau temps, trois quarts environ. Cinq novillos de Guadaira bien prĂ©sentĂ©s, la plupart donnant du jeu, en retrait lâultime qui sâest ankylosĂ© Ă force de taper violemment contre les barriĂšres. Un sobrero de Valverde (2) venu remplacer un Guadaira qui sâest brisĂ© le piton gauche contre un burladero. SĂ©rieux, ce remplaçant nâavait rien dâune sĆur de la charitĂ© !
Mario Navas : oreille et saluts.
Nino JuliĂĄn : oreille et deux oreilles.
Samuel NavalĂłn : oreille puis saluts.
La bonne surprise de cette novillada est venue de Nino que lâon avait quittĂ© Ă Istres en nâayant pas vraiment reconnu celui qui une semaine avant sâĂ©tait imposĂ© Ă Mauguio. Mais comme il est dit que dans les toros la vĂ©ritĂ© dâun jour nâest pas forcĂ©ment celle du lendemain, on a retrouvĂ© ce jour avec une grande satisfaction le Nino de la face A du disque ! A la fois, allĂšgre et sĂ©rieux, appliquĂ©, entreprenant, y compris avec les palos, confiant, remarquable de transmission et dâenvie. Câest avec un peu de tout ça et de bien dâautres choses encore quâon aime le voir, aussi gageons que ce triomphe en terres hĂ©raultaises soit venu Ă temps pour le booster moralement en vue de ses prochaines Ă©chĂ©ances.
Avec le sobrero qui Ă©tala un fonds de mansedumbre, piquĂ© Ă bon escient par Gabin, puis quâil banderilla pour deux premiĂšres paires applaudies, Nino fit front avec la muleta face une menace quasi permanente, un effort qui lui valut une rĂ©compense aprĂšs entiĂšre au second essai. Plus tard, il toucha un excellent novillo reçu par larga de rodillas, affichant sa dĂ©cision aprĂšs un puyazo bien dosĂ© de Mathias avec un tercio de banderilles bien exĂ©cutĂ© la plupart du temps. Brindis Ă Elodie Daure suivi de deux cambios au centre, Nino donnant ensuite la distance en enchainant par redondos sans fin mettant en exergue le potentiel de charge de lâutrero. La suite sur le mĂȘme ton des deux cĂŽtĂ©s avant une estocade qui mit tout le monde dâaccord. En revanche, la pĂ©tition de vuelta pour son opposant nâa pas Ă©tĂ© suivie dâeffet par le corps arbitralâŠ
Auparavant, Mario Navas avait rĂ©pondu au coup dâenvoi devant un novillo de belle prestance, discret sous le fer, avec lequel il composa plusieurs mouvements mĂ©ritant la mention. BrindĂ©e Ă lâassemblĂ©e, la faena sera appliquĂ©e et posĂ©e, relevĂ©e par une suite dâinstantanĂ©s du plus bel effet. EntiĂšre au second envoi pour la premiĂšre rĂ©compense. Bon capoteo avec le cuarto, avec notamment des chicuelinas marchĂ©es pour le mener au cheval avec pique trasera puis une seconde cuidĂ©e. AprĂšs un brindis Ă Antoine Capdeville, le bicho y alla de sa vuelta de campana, ce qui ne lâarrangea pas au niveau des forces. Avec lui, Mario construisit toutefois une trasteo agrĂ©able fini par des tandas de uno por uno, toujours avec gestuelle soignĂ©e. Il aurait pu couper une autre oreille, mais lâĂ©pĂ©e sous forme dâune demie attĂ©nua lâimpact de son effort.
Samuel NavalĂłn Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ© dâune flatteuse rĂ©putation, mais il nâa pu ce jour aller totalement au bout de ses intentions. Il brinda aux aficionados une premiĂšre faena intelligente, bien rythmĂ©e, face Ă un adversaire de qualitĂ©, le tout Ă©tant toutefois altĂ©rĂ© par un maniement approximatif des aciers, avec nĂ©anmoins un premier trophĂ©e dans son escarcelle. Samuel nâa pas pu hĂ©las rĂ©ussir le desquite Ă cause dâun Guadaira qui a rencontrĂ© un problĂšme moteur pour avoir tapĂ© fort dans les barriĂšres. Lâankylose ressentie, provoquant pas mal dâaffaissements, ne lâa pas empĂȘchĂ© de poursuivre, Ă lâexcĂšs selon moi. Certes, il devait ĂȘtre bien déçu par sa malchance, mais en prolongeant, NavalĂłn ne pouvait plus quâexposer son pundonor. Ce nâĂ©tait certes dĂ©jĂ pas mal, mais face Ă un adversaire diminuĂ©, lâaffrontement avait perdu beaucoup de son impact. Otra vezâŠ
Matin. Beau temps, soleil et légÚre brise. Six erales de Roland et Rafi Durand bien présentés, inégaux de forces, mais donnant du jeu la plupart, le quinto étant crédité de la vuelta posthume.
Luis Torres : saluts.
AdriĂĄn Monroy : oreille.
Jorge Hurtado : vuelta.
Valentin : silence.
Isaac GalvĂn : deux oreilles.
Dani Artazos : silence.
Luis Torres a ouvert la sĂ©ance en recevant son eral a portagayola, le Biterrois brindant plus tard Ă lâassistance une faena marquĂ©e par la facultĂ© de son adversaire Ă embestir sans relĂąche. A ce jeu, devant cette machine Ă rĂ©pĂ©ter, Luis sâen donna Ă cĆur joie avant que les choses ne deviennent plus approximatives, ferraille comprise.
AdriĂĄn Monroy, de Badajoz, ne tarda pas Ă sâagenouiller pour recevoir un client dont il profita de la noblesse pour enchainer les Ă©changes avec aisance et Ă propos, des dispositions juste attĂ©nuĂ©es par un bĂ©mol avec lâespada qui nâa pas empĂȘchĂ© en fin de compte lâattribution dâune esgourde.
Jorge Hurtado, de Badajoz lui aussi, eut affaire Ă un autre jabonero moins disposĂ© que le premier avec lequel lâExtremeño proposa un peu de tout alors quâil y avait certainement mieux Ă faire. Quelques mouvements mĂ©ritoires toutefois feront place Ă une conclusion en trois fois.
Valentin avait toréé la veille Ă Arles et devait quitter Boujan aprĂšs cette matinale pour rejoindre dans la foulĂ©e Plan dâOrgon. On le voit, le jeune NĂźmois ne chĂŽme pas ! A Boujan, aprĂšs quelques capotazos applaudis, il brinda au conclave un trasteo dĂ©butĂ© par quatre cambios histoire de montrer sa dĂ©termination, Ă©tant toutefois dĂ©sarmĂ© sur le dernier. Plus tard, il essuya une violente voltereta qui ont quelque peu refroidi ses ardeurs sur la fin malgrĂ© un Ă©vident courage, lâĂ©pĂ©e nâarrangeant rien.
Isaac GalvĂn a constituĂ© la bonne surprise de la matinĂ©e. Le Chiclanero a eu Ă lâĂ©vidence fiĂšre allure, soignant ses gestes, telle une larga cordobesa au capote, puis avec la flanelle, sur pas mal de sĂ©ries exĂ©cutĂ©es avec temple et entrega, connectant avec les gradins, au demeurant moyennement garnis pour environ un petit tiers. Mention Ă son adversaire qui par ses charges inlassables lui a permis de se distinguer, Isaac coupant en dĂ©finitive les deux oreilles de la grande porte â aprĂšs deux lames, la premiĂšre transperçante – quâil franchit non sans avoir auparavant invitĂ© dans sa vuelta Bernard Martinez, qui lui apporte un sĂ©rieux soutienâŠ
Dani Artazos sâest signalĂ© au capote face Ă lâultime avant de connaitre une suite plus heurtĂ©e Ă la muleta par faute de dominio. Cependant, le novillero de Valencia a Ă©talĂ© quelques dispositions intĂ©ressantes, mais comme la conclusion nâa certainement pas Ă©tĂ© Ă la hauteur de ses espĂ©rances, il se retira sous le silence.
Un sympathique final pour GalvĂn, certes, au terme dâune novillada somme toute entretenue grĂące aussi Ă lâintĂ©rĂȘt soutenu de la plupart des erales des Durand !!!
Paul Hermé torofiesta.com