Plaza de toros de Azpeitia. Première de la feria de San Ignacio. Lleno de ‘ »No hay billetes ».
Toros de Loreto Charro, bien presentés de bon jeu: nobles et mobiles. Les meilleurs les seconds et quatrièmes. Le sixième noble mais juste de force.
• MORANTE DE LA PUEBLA, silence et deux oreilles.
• DANIEL LUQUE, ovation et saluts après avis et deux oreilles
JUAN ORTEGA, ovation et saluts après avis et deux oreilles.
Salut des banderilleros Jao Ferreira au premier. Curro Javier au quattème. Ivan Garcia au cinquième.
Brindis de Daniel Luque à Morante de la Puebla (5ème toro).
Sortie en triomphe des trois toreros et de « l’héritier » de la ganaderia.
Daniel Luque reçut en ouverture le trophée de la melleure faena de 2023.
Grands moments sur le sable noir de la zezen plaza d’Azpeitia : trois toreros inspirés nous ont donné la meilleure version de leur art. Le lot de Loreto Charro dont on se souvient avec émotion à Mimizan où l’élevage est venu trois fois a permis à ces talentueux Maestros de briller dans le soir chaud du Guipuskoa. De bonnes présentations pour la plaza, armés correctement, ils ont fait preuve d’une noblesse de bon aloi comme le second et quatrième qui avaient de la transmission; certains montrèrent parfois une bonté excessive comme le sixième. Le premier : garbanzo negro de la fratrie.
On a retrouvé hier, à son second passage, le grand Morante ; Le torero unique, indispensable et ce retour en grâce a donné au public une immense joie. Le génie de La Puebla a fait une prestation miraculeuse face au quatrième de petit gabarit mais encasté et noble -après avoir brillé à la cape face au premier. Il prit la flanelle pour débuter par de splendides ayudados por lo alto, enchaînant ensuite les séries par le bas, avec lenteur et garbo dans un tout petit terrain vers le 7. Final à màs et estoconazo qui libérèrent deux oreilles. On a retrouvé l’icône de la Marisma meiux encore -devant une opposition plus modeste- que lors de son récent passage télévisé à Santander.
La course était lancée (il avait fallu attendre le quatrième) et Daniel Luque qui brinda avec humilité son travail au Maestro, se battit avec ses armes pour sortir lui aussi à hombros. Son adversaire manquant de chispa, il raccourcit les terrains et s’entrega entièrement, se mettant entre les cornes pour lui arracher les passes; ce aà quoi l’animal consentit sous les acclamations. Faena bien construite, de menos à màs, terminée notamment par des naturelles de face « de cartel » et conclut d’une entière desprendida.
Juan Ortega ne pouvait être en reste et ce fut un volet encore différent de ses deux compagnons : « LE » toreo sevillano dans son esthétique, sa lenteur et son engagement aussi. Ortega avait pour cette faena, un poil décousue, un adversaire candide qui convenait parfaitement à ses aspirations esthétiques, régal pour les yeux des amateurs. Une entière en place lui donna le droit de sortir en triomphe.
Tarde comme on n’ose pas EN rêver, qui restera dans les annales de tauromachie en Pays Basque
Pierre Vidal
Photos Gil Mir