Villeneuve de Marsan. Corrida des fêtes. Casi lleno.

Toros de Pagés-Mailhan. 

Adriano, silence après avis et silence après avis;

 Dorian Canton, ovation et saluts et ovation et saluts; 

Solalitooreille et vuelta al ruedo. 

La concurrence des JO n’a pas empêché le public d’être présent nombreux au rendez-vous Villeneuvois, comme les années précédentes. Ce succès populaire pérennise la corrida annuelle locale, elle récompense les bénévoles regroupés désormais autour de Colette Lacomme leur présidente et elle est à mettre en relation avec un cartel 100% français toros et matadors. Le pari est gagnant et nos coletudos sont aussi « bankables » que les autres, comme on dit dans les séries de Netflix.

Le lot de Pagnés Mailhan était bien présenté, raisonnable dans sa conformation en rapport avec la dimension du ruedo et la catégorie des arènes, tous armés pointus, dans le type; le dernier plus fort que ses frères. Au moral les quatre premiers bravitos sous le cheval, ont manqué de force et de chispa par la suite -le troisième transmit un peu plus. Le cinquième brave fit un départ sur les chapeaux de roues mais ne dura pas, le sixième violent à la pique auteur de deux batacazos s’avéra le plus complet. On termina ainsi par le meilleur.

Adriano eut un lot ingrat avec lequel il ne s’accorda pas réellement. Il passait en premier -un handicap toujours- et sa première faena trop souvent décentrée laissa le public indifférent. Une entière légèrement tombée. Par la suite il se montra batailleur face à un animal qui ne rompit jamais. Il le consentit sans réussir à bâtir un trasteo complet qui lui aurait permis de briller. Une entière atravesada et plusieurs descabellos.

Toujours cette volonté de bien faire chez Dorian Canton sous-jacente à ses deux passages. Il était là chez lui puisqu’à proximité de son Béarn et surtout le sable qui lui avait offert généreusement sont alternative après une série d’avatars malheureux. Face au faible second il eut de bons moments à gauche surtout ; l’inanité de l’opposant l’empêcha de valoriser suffisamment cette bonne main gauche. Il tua à l’encuentro et il y eut quelques mouchoirs. Il eut l’occasion de s’exprimer de meilleure façon par la suite car son second toro avait une vraie vibration au début de faena. Il eut alors de bonnes séries conduites dans un bon rythme. Le toro ne durant pas l’affaire tourna court. Echecs successifs à la mort.

Bonne surprise que la présence de Solalito qui est devenu un fils adoptif de la Gascogne. Il s’est comporté de manière décomplexée, avec naturel, connectant rapidement avec les tendidos. Il brilla à la cape optant pour un clacissicisme de bon aloi, il réalisa deux bons quites por delantales puis par Tafalleras. Il banderilla dans les règles menant le tiers avec aisance. A la muleta : une assurance sereine, du temple aussi, sans se faire toucher les trastos, avec une réelle autorité et un engagement véritable. Il tua d’un estoconazo le premier échouant par la suite avec l’acier. Il manqua là l’occasion de sortir de la placita landaise sur les épaules.

Villeneuve de Marsan placita historique rappelons-le puisqu’elle accueillit en son temps les génies andalous : Curro Romero, Rafaël de Paula notamment et le grand Manolo Cortés qui aimait tant ce coin des Landes. Une pensée pour lui qui repose désormais en sa terre natale.

Pierre Vidal    

Photos N. Couffignal