par Antonio Arévalo


Novillada trop longue, près de trois heures et public restreint, ce qui interroge une nouvelle fois sur l’aficion de Bilbao. Malgré cela, de bonnes notes, des novilleros avec peu de bagages et de belles intentions.

En particulier Aaron Palacio, novillero d’Aragon qui n’a même pas une dizaine de novilladas au compteur mais qui a plû par sa personnalité. Il torée avec du goût à la cape et même s’il s’était fait blesser d’un coup à la cheville lors d’un quite au premier novillo de l’après-midi, ce qui l’a parfois handicapé, il a prouvé qu’il a un large répertoire et le sens du temple. En particulier à la muleta où il a pu, surtout face au noble premier de José Cruz, se distinguer dans de très belles naturelles qui ont séduit les aficionados. Il prolongea en excès sa faena, ce qui rendit plus difficile la réalisation de la mise à mort et l’empêcha de couper une oreille, ce qu’il obtint du cinquième. Un novillo qu’il reçut à genoux à la porte des torils puis lui endiguer juste après des farols à genoux. Son toro était compliqué, gardait la tête haute et le meilleur moment de sa prestation fut la série de manoletinas finales, avec beaucoup de personnalité. Un torero intéressant et dont il faudra suivre l’évolution.

Tout comme Javier Zulueta, novillero sévillan apodéré par la casa Pagés, fils de l’alguazil de la Maestranza et dont le maestro n’est autre que Luis de Pauloba. On a pu le voir toréer à son premier très lentement et avec ce goût exquis des toreros des rives du Guadalquivir. Des détails, des instants qui lui auraient peut-être permis de couper l’oreille s’il avait été plus habile à l’épée, ce qui est son point faible. Il faudra vraiment qu’il trouve une solution car cela pourrait lui porter préjudice dans l’avenir.


Jarocho coupa une oreille au premier de José Cruz, un sobrero avec de la noblesse et de la mobilité des deux cornes. Le torero de Burgos profita de ses qualités pour enchaîner les passes, les séries, mais sans être vraiment transcendant et toujours un peu froid. Il lui manque un peu plus de rage, de hargne, il torée bien, il a le métier, il est prêt pour l’alternative, qu’il prendra dans une dizaine de jours, mais l’émotion est
rarement au rendez-vous. Peut-être que le toro de quatre ans le motivera davantage. Bilbao, 19 août. 6 novillos de José Cruz bien présentés, homogènes, dont un sobrero sorti en premier de grande qualité, tout comme le second. Le reste fut dans l’ensemble noble à l’exception du sixième, vite éteint à la muleta.

Jarocho oreille et silence après avis.
Aaron Palacio salut après avis et oreille.
Javier Zulueta palmas et silence

Photos De Marchi (envoyé spécial)