Mois : septembre 2024 Page 6 sur 11

INDULTO : ON REFLECHIT… avec JY Bloin

Nouveaux indultos hier en Espagne. J’en ai repĂ©rĂ© deux dont un par Talavante qui au coupĂ© deux oreilles et la queue symboliques Ă  Villanueva del Arzobispo d’un toro de Capea. Si mes comptes sont bons il n’y a eu que trois indultos en France depuis le dĂ©but de la temporada, dont un seul, Ă  BĂ©ziers avec un toro de MargĂ©, a fait polĂ©mique. Ailleurs le mouchoir orange -dont tous les prĂ©sidents sont dotĂ©s en montant au palco- est tombĂ© sans que personne ne critique cette “chĂ»te”. On voit donc du point de vue quantitatif que le dĂ©bat reste trĂšs thĂ©orique car -sous rĂ©serve d’inventaire-, le nombre d’indultos ne semble pas avoir augmenrĂ© ni en France ni en Espagne. C’est un chiffre stable et infinitĂ©sable si on le compare aux nombre de toros lidiĂ©s (en hausse cette annĂ©e). Moins de 0?5% pour donner un order d’idĂ©e et quasi inexistant dans les arĂšnes de 1Ăšre catĂ©gorie NĂ©anmoins puisque la discussion existe poursuivons-lĂ  dans un esprit d’ouverture et de tolĂ©rance avec cet excellent article de notre ami Jean Yves Bloin sur son site facealacorne.fr.

PV

Cobradiezmos, toro de Victorino Martin, n°37 lidié à Séville, par Manuel Escribano, le 13 avril 2016. ©JYB archives

En 25 annĂ©es d’aficion, j’ai assistĂ© Ă  une trentaine d’indultos. Pour la plupart ils ont Ă©tĂ© contestĂ©s mĂȘme s’ils ont procurĂ© beaucoup d’émotions au public qui s’est enthousiasmĂ©: l’exemple le plus typique est celui du toro de ParladĂ© graciĂ© Ă  NĂźmes alors qu’il avait sautĂ© au callejon et Ă©tĂ© mĂ©nagĂ© Ă  la pique, mais la gestuelle de Jose Tomas Ă  ce toro avait emportĂ© la dĂ©cision d’un palco gĂ©nĂ©reux.

Jose Tomas entame un pecho devant Ingrato n°31 de Parladé à Nßmes le 16 septembre 2012. ©JYB archives

A la rĂ©flexion, le seul Indulto qui m’ait semblĂ© justifiĂ© a Ă©tĂ© celui de Cobradiezmos, n° 37 de Victorino Martin indultĂ© en 2016 Ă  SĂ©ville aprĂšs sa lidia par manuel Escribano. D’ailleurs, la principale justification de cet indulto est que nombre de ses fils ont Ă©tĂ© brillants et rĂ©compensĂ©s (oreilles, vueltas) ces derniĂšres annĂ©es.

Mais plusieurs Ă©lĂ©ments rĂ©cents viennent remettre la question de la grĂące du toro sur le tapis de la discussion: il y a d’abord eu ce communiquĂ© de la FĂ©dĂ©ration des SociĂ©tĂ©s Taurines de France sous la plume de Daniel Garipuy:

Les indultos et la mort de la corrida.

Le RTMF mentionne l’indulto dans 2 articles, le 73-10 et surtout le 84 : “la grĂące peut ĂȘtre accordĂ©e si le taureau a eu un excellent comportement dans les trois tiers“. L’ancienne mouture prĂ©cisait “notamment en prenant les piques avec style et bravoure“.

Au-delà des aspects réglementaires la multiplication des indultos en Espagne (mais aucun dans les arÚnes de premiÚre catégorie) et malheureusement presque partout en France pose un problÚme majeur.

Sans la mise Ă  mort le rite et le sens profond de la corrida sont perdus

La seule justification de l’indulto doit demeurer celle de prĂ©server comme reproducteur un taureau absolument exceptionnel tout au long des trois tiers, un taureau puissant, brave, mobile, encastĂ©. La grĂące doit ĂȘtre rarissime Ă  l’inverse des excĂšs actuels qui ouvrent la voie, mĂȘme si leurs auteurs n’en ont pas conscience, Ă  une corrida qui dĂ©pourvue de la suerte suprĂȘme n’en serait plus une.

Nous devons dĂ©noncer avec vigueur les excĂšs actuels. C’est un combat essentiel Ă  mener sans concession, en sachant qu’il va Ă  l’encontre des intĂ©rĂȘts des matadors, des Ă©leveurs et des empresas.

Une proposition simple permettrait vraisemblablement de limiter le nombre des indultos : en l’absence de mise Ă  mort, puisque la lidia n’est pas allĂ©e jusqu’au bout, pas de trophĂ©es pour les matadors hormis une vuelta al ruedo.

Daniel Garipuy

J’aime beaucoup la proposition finale de Daniel Garipuy: pas de trophĂ©es pour le torero: certes il s’est montrĂ© a gusto avec un grand toro, mais la grĂące est accordĂ©e aux qualitĂ©s du toro et non Ă  celles du torero. Mais revenons Ă  la base, c’est Ă  dire au rĂšglement taurin. Il aborde la question dans 2 articles qui ont Ă©tĂ© modifiĂ©s dans la nouvelle version qui vient d’ĂȘtre publiĂ©e et qui est analysĂ©e par l’excellent site tertulias.fr:

Article 72 Alinéa 10

Ancien rĂšglement : Aucun toro ne pourra obtenir la vuelta al ruedo (tour de piste post mortem) ou l’indulto (grĂące du prĂ©sident) s’il n’a pas fait preuve d’une bravoure suffisante Ă  la pique.

Cobradiezmos, n°37 de Victorino Martin, poussant sous la pique de Chicharro, picador d’Escribano, Ă  SĂ©ville, le 13 avril 2016. ©JYB archives

Nouveau rĂšglement : Pour obtenir les honneurs de la vuelta posthume ou l’indulto (grĂące), le taureau devra avoir dĂ©montrĂ© sa bravoure lors des trois tiers.

Commentaire (de tertulias) : RĂ©Ă©quilibrage entre les trois tiers pour accorder une vuelta ou indulto. Le toro ne pourra faire la vuelta ou obtenir la grĂące sans dĂ©montrer sa bravoure lors des deux derniers. Comment dĂ©finit-on et mesure-t-on la bravoure au second et troisiĂšme tiers?

Rajoutons Ă  ce commentaire: Le problĂšme des indultos Ă  rĂ©pĂ©tition est d’abord que le public qui crie ou agite ses mouchoirs a oubliĂ© ce qui s’est passĂ© au premier voire au deuxiĂšme tiers. C’est l’honneur des prĂ©sidents de rĂ©sister Ă  cette pression, mĂȘme si certains ont avouĂ© avoir cĂ©dĂ© par crainte d’un dĂ©ferlement de violence.

Article 85

Ancien rĂšglement : Lorsqu’un animal aura mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre graciĂ© en raison de son excellent comportement dans toutes les phases du combat sans exception, notamment en prenant les piques avec style et bravoure, le PrĂ©sident pourra dans les circonstances qui suivent, accorder cette grĂące afin que l’animal puisse ĂȘtre utilisĂ© comme semental aprĂšs les soins nĂ©cessitĂ©s par son Ă©tat physique et ses blessures, et participer ainsi Ă  la prĂ©servation et l’amĂ©lioration de la race et de la caste de l’espĂšce.(
).

Nouveau rĂšglement : Lorsqu’un taureau a mĂ©ritĂ©Ì la grĂące en raison de son excellent comportement dans les trois tiers de la lidia, le PrĂ©sident peut l’accorder afin qu’il puisse ĂȘtre utilisĂ© comme reproducteur et participer ainsi Ă  l’amĂ©lioration de l’espĂšce. (
).

Naturelle de Manuel Escribano à Cobradiezmos, n°37 de Victorino Martin, à Séville le 13 avril 2016. ©JYB archives

On peut contester ce nouveau rĂšglement trop imprĂ©cis mĂȘme s’il mentionne le comportement dans les 3 tiers. LĂ  encore c’est le rĂŽle du torero qui devient primordial, d’autant qu’il participe ou provoque la demande de grĂące, au dĂ©triment de la bravoure et de la caste du toro. Rappelons aussi que l’usage veut que l’avis de l’éleveur soit demandĂ© avant de sortir le mouchoir orange. On a vu des Ă©leveurs demander l’indulto pour prĂ©server une lignĂ©e qui allait disparaĂźtre de leur Ă©levage (MargĂ© Ă  BĂ©ziers cette annĂ©e); mais on en a vus aussi refuser l’indulto, car le toro graciĂ© n’apportait rien comme semental Ă  leur Ă©levage; on en a vus aussi qui aprĂšs le retour du toro Ă  la ganaderia, le faisaient discrĂštement conduire Ă  l’abattoir car l’indulto, synonyme de publicitĂ©, permet d’augmenter ses prix pour la temporada suivante..

Reste que d’autres discussions sont dans l’air et d’autres propositions s’installent: le nouveau projet de rĂšglement rĂ©gional de Castilla y Leon fait preuve d’originalitĂ©:

Une nouveautĂ© concernant l’indulto est proposĂ©e. Lorsque la grĂące est demandĂ©e, le prĂ©sident suspend le temps de la faena et demande l’entrĂ©e du picador de turno. Le toro reviendra alors au cheval et le prĂ©sident dĂ©cidera de sortir ou non le mouchoir orange.

C’est remettre la bravoure et la caste au centre de la dĂ©cision d’indulto ce qui va dans le bon sens (avec un seul inconvĂ©nient rallonger encore la durĂ©e des corridas, mais dans ce contexte, il n’a que peu de poids..)

A suivre


J.Y. Bloin in http://facealacorne.fr

Albacete, Villaseca, Arganda, Navalcarnero

ArĂšnes d’Albacete . DeuxiĂšme de la fĂ©ria. Environ deux tiers.

Novillos de Montealto,

MANUEL CABALLERO , oreille et oreille

SAMUEL NAVALÓN , deux oreilles et oreille

JAVIER ZULUETA , silence et silence aprĂšs deux avertissements

ArĂšnes de Villaseca de la Sagra , TolĂšde – DĂ©fi d’Ă©levages. Novillada. Avant-derniĂšre de l’Alfarero de Oro 2024. Plus des trois quarts d’entrĂ©e.

.Novillos, par ordre de combat, de Barcial, El Añadío (4e bis), Partido de Resina, Saltillo, Conde de la Corte et Concha y Sierra,

EDUARDO NEYRA , silence aprĂšs avertissement et silence

MARIO ARRUZA , silence et silence aprĂšs avertissement

EMILIANO OSORNIO , ovation et ovation

Prix du meilleur picador Ă  Juan Melgar au sixiĂšme toro

ArĂšnes d’ Arganda del Rey , Madrid – PremiĂšre de la fĂ©ria. Complet.

Novillos d’ Adelaida RodrĂ­guez, avec une bonne prĂ©sentation et un jeu gĂ©nĂ©ralement terne, manquant de race et de transmission.

SERGIO SÁNCHEZ , applaudissements et silence aprÚs deux avertissements

BRUNO ALOI , ovation et ovation

CID DE MARÍA , silence et silence

ArĂšnes de Navalcarnero , Madrid – PremiĂšre de la fĂ©ria. Complet.

Taureaux Flor de Jara , avec une prĂ©sentation variĂ©e et un jeu variĂ©, le 3 Ăšme, applaudi dĂ  l’arastre.

DIEGO VENTURA , deux oreilles et deux oreilles et une queue

ROMÁN , oreille et silence

DAVID DE MIRANDA , ovation et ovation

Eauze, samedi…

Voici le programme de la journée taurine du samedi 14 septembre 2024 à Eauze

9h petit déjeuner gascon

11h novillada sp du Lartet pour Goncalvo Alves et Pablo Hernandez

13h repas de l’aficion

17h corrida 6 toros de PagĂšs Mailhan pour Dorian Canton, El Rafi et Yon Lamothe.

20h Repas moules-frites

Locations salle Marpoy Ă  la mairie d’ Eauze Ă  partir du 2 septembre de 9h Ă  18h

Renseignements et réservations au 06.80.06.38.38 ou sur le site de la mairie d Eauze.

Dax : Luque dans son jardin

Plaza de toros de Dax – DerniĂšre de temporada. Casi lleno. Mano a mano.

Toros de Jandilla.

SEBASTIÁN CASTELLA, silence, palmas aprÚs avis et palmas aprÚs deux avis

DANIEL LUQUE, oreille, deux oreilles aprĂšs avis et ovation. 

Ivån García a salué au second.

Sobresaliente Miguel Angel Garcia.

Terne corrida de Jandilla dont Daniel Luque a su exploiter avec habiletĂ© les cĂŽtĂ©s positifs. Le torero de Gerena plĂ©biscitĂ© par le public a renouvelĂ© son crĂ©dit dans la citĂ© thermal et il a pris un net avantage sur SĂ©bastien Castella maladroit Ă  l’épĂ©e, dans ce qui Ă©tait une des affiches les plus attrayantes de la saison.

Correctement prĂ©sentĂ© le lot de Jandilla, dans le type, avec un trapio conforme et des dĂ©fenses sĂ©rieuses sans excĂšs. Nobles dans l’ensemble mais souvent juste de force, ils ont Ă©tĂ© modestes sous le cheval bien que causant deux batacazos -liĂ©s plus au dĂ©sĂ©quilibre du cheval, qu’à l’engagement rĂ©el du cornu. Par la suite ils ont fait preuve de bontĂ© pour le premier soso et juste de force, le second plus encastĂ©, le troisiĂšme manquant de transmission, le quatriĂšme plus complet, le cinquiĂšme violent et compliquĂ©, le dernier dĂ©castĂ© et vite Ă©teint.

SĂ©bastien Castella plongĂ© en plein marathon avec un nombre important de dates Ă  honorer n’était pas hier dans son assiette. Il n’eut donc pas son rendement habituel. Souvent accrochĂ© par le premier qui semblait sans difficultĂ©s majeures, il ne put faire preuve de cette autoritĂ© et de ce goĂ»t de la perfection qui sont sa marque de fabrique.

Ses dĂ©boires Ă  l’épĂ©e dĂ©butĂšrent avec ce tambour-major: deux pinchazos et une entiĂšre tombĂ©e. Il ne s’accorda pas non plus avec le suivant qui manquait de chispa et de force. Distant, froid son travail n’eut pas d’écho sur les Ă©tagĂšres : trois pinchazos et un descabello. On retrouva le SĂ©bastien que l’on aime face au cinquiĂšme, violent, rĂ©servĂ© et se livrant qu’avec parcimonie. Le bitterois se retroussa et tenta, avec une rĂ©elle entrega, d’entreprendre le Jandilla sur les deux bords. Il imposa sa loi avec difficultĂ© et tua d’un bajonazo et d’un descabello aprĂšs avoir entendu les deux avis, Ă©chappant de justesse Ă  la correctionnelle


TrĂšs Ă  son aise Daniel Luque devant un public conquis d’avance. Il fit tout pour satisfaire ce conclave acquis Ă  sa cause en grand professionnel qu’il est. Il fut pour cela aidĂ© par le sorteo, hĂ©ritant des deux meilleurs du lot : le second (sobrero) qu’il tua d’une entiĂšre desprendida et le quatriĂšme surtout avec lequel il s’accoupla parfaitement, construisant une faena qui ira de menos Ă  mĂ s.

Le final encimiste, engagĂ© et original fit rugir les tendidos enthousiastes. Il tira tout ce qui Ă©tait possible de son adversaire captĂ© par sa muleta prĂ©cise et Ă©lĂ©gante. Une demie-Ă©pĂ©e en place et malgrĂ© quelques rĂ©serves prĂ©sidentielles le second mouchoir finit par tomber consacrant les bonnes maniĂšres du torero de Gerena. Il abrĂ©gea face au dernier qui ne valait pas tripettes concluant d’une entiĂšre habile.

Ainsi s’achĂšve une temporada dacquoise qui fera date : on se souviendra longtemps en effet de la corrida de Santiago Domecq donnĂ©e pendant les fĂȘtes et de celle de Robert MargĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e samedi.  Â« Merci Robert Â» c’est ce qu’une main anonyme avait Ă©crit sur une banderole pendue aux gradas de sol dimanche. Oui merci !

Pierre Vidal

Photos Bruno Lasnier

Arles, sérieuse et ùpre corrida de Valverde

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 L’unique oreille pour Colombo au terme d’une corrida sĂ©rieuse et Ăąpre…Ciel couvert, la pluie ayant finalement Ă©pargnĂ© les dĂ©bats. Un tiers environ.Une minute d’applaudissements a Ă©tĂ© observĂ©e Ă  la mĂ©moire de l’arenero Jacques Gracia, ainsi que pour tous les professionnels et aficionados qui nous ont quittĂ©s cette annĂ©e.Six toros de Valverde bien prĂ©sentĂ©s, dans le type, formant un lot sĂ©rieux, exigeant, variĂ© au mental.Juan de Castilla : applaudissements et silence.JesĂșs Enrique Colombo : vuelta et oreille.Maxime Solera : saluts et vuelta.Les gradins, particuliĂšrement bien remplis la veille, ont laissĂ© place ce jour Ă  une vision plutĂŽt squelettique ! Un bien singulier contraste
 Et pourtant, il y avait des toros !

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Juan de Castilla brinda une premiĂšre faena Ă  l’assistance aprĂšs deux piques applaudies, la seconde de loin, puis un dĂ©but arrodillado au centre en donnant la distance. Face Ă  un toro bien dĂ©cidĂ© Ă  ne pas se laisser dominer, le Colombien y parvint tout de mĂȘme petit Ă  petit, notamment Ă  bĂąbord, mais le tout a Ă©tĂ© totalement rĂ©duit Ă  nĂ©ant aprĂšs entiĂšre au second envoi, suivie d’un chapelet de descabellos (9 !). Une bien belle occasion de se distinguer venait de s’envoler ! Le quatriĂšme, au demeurant superbe, eut quelques difficultĂ©s Ă  tenir la distance ce qui fit qu’à la faena, le labeur de Juan n’a pas Ă©tĂ© valorisĂ© comme il aurait pu l’ĂȘtre, la ferraille n’arrangeant rien. Sans pouvoir parvenir Ă  ses fins, Juan de Castilla aura toutefois laissĂ© une bonne impression pour son abnĂ©gation. Mais c’est vrai aussi que les toros, il faut les tuer, et bien de prĂ©fĂ©rence
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JesĂșs Enrique Colombo a eu lui aussi ses mĂ©rites. Dans son style bouillonnant, un jeune diestro complet dans les trois tercios qui ne plaint pas sa peine. Avec son premier, reçu par larga de rodillas puis plus tard piquĂ© en deux fois sans grande rĂ©ussite, le VĂ©nĂ©zuĂ©lien se fit remarquer sur un quite par zapopinas avant d’assurer un second tercio enlevĂ© bien soutenu par les tendidos. La faena brindĂ©e au respectable s’étira par mouvements mĂ©ritoires, mais la conclusion par pinchazo puis une seconde entrĂ©e a matar aprĂšs avoir jetĂ© la muleta au sol, et enfin une entiĂšre rĂ©ussie, a fait quelque peu retomber la note, la pĂ©tition n’étant pas suivie d’effet. JesĂșs eut ensuite affaire Ă  un quinto charpentĂ© qui s’avĂ©ra assez rapidement violent, notamment aux banderilles. A la muleta, aprĂšs brindis au public, son trasteo a Ă©tĂ© abordĂ© avec une certaine prudence, et il y avait de quoi ! Le danger Ă©tait permanent et face Ă  l’ñpretĂ© de son opposant, il dut se rĂ©soudre Ă  conclure, ce qu’il fit en se jetant sans retenue, avec Ă  la clĂ© un choc trĂšs violent dans le buffet ! JesĂșs tomba raide sur le sable, un peu plus tard le Valverde en fit de mĂȘme au grand soulagement gĂ©nĂ©ral !  Pour cet acte de vaillance diversement apprĂ©ciĂ©, il reçut la seule oreille de la tarde quelque peu contestĂ©e par une partie des Ă©tagĂšres. De lĂ , il passa Ă  l’infirmerie, d’oĂč il ressortit un peu plus tard, apparemment sans trop de dĂ©gĂąts. Mais quel valiente ! Et pas que

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Pour Maxime Solera, le challenge n’était pas mince dans la mesure oĂč le FossĂ©en n’avait pas touchĂ© le moindre toro en public depuis l’annĂ©e derniĂšre ! Compte tenu de ce contexte, on peut dire que sans triompher, il a fait bonne figure. Son premier avait un fonds de noblesse, mais aussi de mansedumbre, que Maxime a exploitĂ© par bribes avec succĂšs, mais hĂ©las, un bajonazo est venu tiĂ©dir l’effet produit. Avec l’ultime, il fit encore un bel effort. A noter qu’il alla Ă  quatre reprises au cheval, la quatriĂšme rencontre en partant de loin Ă©tant la meilleure de l’aprĂšs-midi oĂč il y eut un peu de tout dans ce domaine. Ensuite, Thomas Ubeda salua au second tercio puis aprĂšs un brindis Ă  l’auditoire, Maxime s’est arrimĂ©, faisant fi du danger, le bicho Ă©tant davantage dotĂ© de sentido que de bonnes intentions, ayant en outre tendance Ă  fuir sur la fin. AprĂšs une estocade tombĂ©e, la pĂ©tition enfla, mais l’oreille n’a pas Ă©tĂ© accordĂ©e, Maxime concluant sa tarde par une vuelta bien chaleureuse
 alors que tombaient les premiĂšres gouttes !En dĂ©finitive, la course est restĂ©e sĂ©rieuse de bout en bout, Ăąpre pour les hommes face Ă  des toros somme toute fidĂšles Ă  leur rĂ©putation. Bien sĂ»r, il y eut un peu de tout, mais surtout face Ă  eux trois valientes venus se la jouer, et rien que pour ça, ça mĂ©rite selon moi le respect

Paul Hermé http://torofiesta.com

Barbastro: triomphe des Camino et de El Galo

Barbastro (Huesca) España –

Toros de Camino de Santiago

SerafĂ­n MarĂ­n, palmas et ovation;

Imanol SĂĄnchez, oreille et deux oreilles;

AndrĂ© Lagravere ‘El Galo’, oreille et deux oreilles.

Dans les ruedos de dimanche

ArĂšnes de Valladolid – DerniĂšre de la FĂ©ria de la Vierge de San Lorenzo 2024. Trois quarts.

Toros d’Antonio Bañuelos (4e bis), avec une bonne prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale le sobrero quatriĂšme de l’aprĂšs- midi, appelĂ© ‘Convocado’, rĂ©compensĂ© par un tour de piste.

EL FANDI , ovation aprĂšs avertissement et deux oreilles

MANUEL ESCRIBANO , oreille et ovation

ISMAEL MARTÍN , deux oreilles et une oreille

ArĂšnes d’Albacete . PremiĂšre de la fĂ©ria

Taureaux de Samuel Flores (2Ăšme, 3Ăšme et 5Ăšme) et Isabel Flores (1Ăšre, 4Ăšme et 6Ăšme).

ANDRÉS PALACIOS, ovation et silence

DAVID GALVÁN , blessé et silence

ISAAC FONSECA , oreille et silence

ArĂšnes de Calasparra , Murcie – DerniĂšre de la FĂ©ria du Riz 2024 Presque plein.

Taureaux Francisco Galache.

JORGE MOLINA , ovation et ovation

JOSÉ MARÍA TRIGUEROS, oreille et silence

DIEGO BASTOS , retour sur le ring et silence

ArĂšnes de Navaluenga , Ávila – DeuxiĂšme de la fĂ©ria.
Taureaux de Montalvo.

CAYETANO , applaudissements et oreille

GINÉS MARÍN, deux oreilles et deux oreilles et queue

JAROCHO, deux oreilles et oreille

ArÚnes de Santoña , Cantabrie . Plein.

Taureaux de Torrealta.

ROMÁN, ovation et applaudissements.

ANDRÉS ROCA REY, oreille et deux oreilles.

JOAQUÍN GALDÓS, ovation et deux oreilles

ArÚnes de Villanueva del Arzobispo, Jaén . Corrida.

Toros de Montalvo (1er) et El Capea , avec une prĂ©sentation variĂ©e et un bon jeu en gĂ©nĂ©ral, le cinquiĂšme de l’aprĂšs-midi, nommĂ© « Botinero », numĂ©ro 12, indulto.

CURRO DÍAZ, oreille et deux oreilles

TALAVANTE , ovation et deux oreilles et queue symboliques

JUAN ORTEGA , ovation et ovation

ArĂšnes Don Benito , EstrĂ©madure . Corrida . Trois quarts d’entrĂ©e.

Taureaux Soto de la Fuente (1er et 5Ăšme) pour rejones et Virgen MarĂ­a, bien prĂ©sentĂ©s et variĂ©s dans le jeu dans l’ensemble.
DIEGO VENTURA, oreille et deux oreilles.

ANTONIO FERRERA, ovation et deux oreilles.

MIGUEL ÁNGEL PERERA, ovation et ovation.

Andorra (Teruel)

Taureaux de Hnos Cambronell pour

SĂĄnchez Vara , oreille et silence ;

Javier Castaño , paumes et silence

Diego Peseiro, qui prenait l’alternative deux vueltas dans les deux cas.

Peralta (Navarre)

Taureaux de Pedraza de Yeltes pour

ValentĂ­n Hoyos , silence et oreille ;
Fabio Jiménez, oreille et oreille ;
Cristiano Torres, oreille et silence

Ondara (Alicante)

Novillos Albarreal pour

Santiago EsplĂĄ, oreille et oreille ;
Nek Romero, silence et ovation ;

Alejandro Chicarro ; deux oreilles et une oreille.

Arles: la matinale

Arles. Dimanche matinale. Novillada sans picadors.

Erales de Jacques Giraud. Le sixiĂšme vuelta al ruedo avec les ganaderos et de Mathieu Sauvaire.

Juan Alberto Torrijos: Oreille. 

Hugo Casado: Ovation et saluts. 

Ruiz de Velasco: Vuelta al ruedo aprÚs deux avis 

Luis Torres: Vuelta al ruedo aprĂšs avis.

Ian Bermejo: Vuelta al ruedo. 

Mathias Sauvaire : Oreille.

Madrid

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. Corrida de toros. Un quart. 

Toros de Dolores Aguirre (1Âș,2Âș, 3Âș) et Sobral (4Âș, 5Âș, 6Âș) .

PEPE MORAL, palmas et ovation.

MIGUEL DE PABLO, vuelta al ruedo et ovation.

LUIS GERPE, silence et vuelta al ruedo.

Dax, les MargĂ© : Passion, Ă©motion, angoisse…

Plaza de toros de Dax. Trois quart d’entrĂ©e.

Toros de Robert MargĂ©. 

MANUEL ESCRIBANO, division aprĂšs avis et silence

ESAÚ FERNÁNDEZ, vuelta al ruedo aprĂšs une forte pĂ©tition,et oreille aprĂšs avis.

EL RAFI, oreille et vuelta al ruedo

Salut de Thomas Ubeda au troisiĂšme et de Manolo de Los Reyes au sixiĂšme.

Salut du mayoral et de Robert Margé.

Passion, Ă©motion, angoisse voilĂ  pour rĂ©sumer ce que cette grande corrida de Robert MargĂ© a inspirĂ© au public qui a longuement ovationnĂ© les participants Ă  l’issue de la tarde. Les toros de Robert MargĂ© n’ont pas manquĂ© leurs dĂ©buts sur la piste dacquoise et l’ensemble fera date. Il faut pour commencer louer la prĂ©sentation -n’est-ce pas l’essentiel ? – remarquable de la fratrie. Tous Ă©taient armĂ©s de larges porte-manteaux acĂ©rĂ©s pour le moins intimidants. Ils Ă©taient aussi, hauts, longs et bien rĂ©matĂ©s de l’arriĂšre avec une variĂ©tĂ© de capas -qui ajoute un plus Ă  la prĂ©sentation- remarquable : melocoton, salinero, bragado, colorado, etc. un rĂ©gal pour les yeux. L’ensemble bien dans le type de l’origine Cebada Gago.

Au moral ils ont fait le job sous le cheval sans pour autant procurer de grands tiers. En revanche ils ont se sont comportĂ©s en patron dans le ruedo mettant la pression sur les toreros en permanence. Le cinquiĂšme a mis la panique dans le callejon en sautant la barriĂšre Ă  deux reprises, blessant un portier au passage. Le sixiĂšme tenta de le faire et se blessa le museau en brisant plusieurs planches. Tous auront rompu, plus ou moins, Ă  la muleta avec de la classe comme le second, cinquiĂšme et sixiĂšme mais aussi avec beaucoup d’exigence. Le premier n’a pas durĂ©. Le quatriĂšme est vite parti aux planches.

On a connu Escribano plus dĂ©cidĂ© il n’est pas allĂ© Ă  la porte du toril comme il en a l’habitude, sans doute s’était-il renseignĂ© sur ce qui l’attendait. Bon tiers de banderilles Ă  son premier passage terminĂ© par une paire al violin donnĂ© au quiebro ; il sera un ton en dessous dans ce tiers par la suite. Manuel renonça vite face au premier qui s’éteignit rapidement. Il fut laborieux Ă  l’épĂ©e : 4 pinchazos et deux descabellos. Le torero de Gerena ne fit pas un effort suffisant pour garder le quatriĂšme au centre qui, face Ă  ce manque d’autoritĂ©, partit aux planches. Il coupa court : une entiĂšre atravesada et 2 descabellos.  

Plus de dĂ©cision chez EsaĂŒ Fernandez qui faisait sa prĂ©sentation Ă  Dax : il ira deux fois Ă  porta gayola. Ses deux travaux ont Ă©tĂ© marquĂ©s par une vĂ©ritable entrega et une sincĂ©ritĂ© Ă  souligner. Il s’accorda mieux avec le redoutable cinquiĂšme auquel il imposa un toreo ferme et engagĂ© donnant sa dimension Ă  l’animal qui fut ovationnĂ© Ă  l’issue du combat. Son manque de rĂ©ussite Ă  l’épĂ©e doucha les enthousiasmes (un pinchazo, une entiĂšre basse et une entiĂšre tombĂ©e). Il y eut nĂ©anmoins une pĂ©tition consĂ©quente Ă  son premier passage et le palco se fit tancer pour n’avoir pas accordĂ© le trophĂ©e qu’il lui cĂ©da par la suite (face au 5Ăšme).

De la classe, de la luciditĂ© et cette Ă©lĂ©gance dont il ne se dĂ©part jamais chez El Rafi qui signe un nouveau succĂšs sur la piste dacquoise. Dans ses deux combats il fit preuve de beaucoup de sobriĂ©tĂ© mais aussi d’une rĂ©elle capacitĂ© Ă  rĂ©soudre les difficultĂ©s posĂ©es. Il s’est comportĂ© en vieux briscard malgrĂ© sa jeunesse faisant preuve d’une maturitĂ© rare. Il plut particuliĂšrement face au dernier dans de trĂšs belles sĂ©ries, plastiques, bien cadencĂ©es. Ses carences Ă  l’épĂ©e (1 pinchazo et une entiĂšre tombĂ©e ; un bajonazo) limitĂšrent le succĂšs qui lui Ă©tait promis.

Ainsi, grĂące aux MargĂ©, il y a eu « Toros en Dax » et EsaĂŒ Fernandez comme  El Rafi auront laissĂ© de forts belles impressions : deux heures et demi palpitantes qui nous auront tenu en haleine.

Pierre Vidal

Photos Bruno Lasnier

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