« La femme est l’avenir de l’homme ». Raquel Martin, ici à Ciudad Rodrigo

La novillada de printemps garlinoise c’est toujours un événement passionnant. Cette édition a de nombreux attraits. La venue de Raquel Martin d’abord qui devra passer l’épreuve qualificative du matin face à Martin Morilla. Un cador, disons-le, reconnu dans sa province gaditana qui bénéficie de nombreux soutiens, notamment celui de Tomas Campuzano. Il a débuté en France, en novillada sans picador, à Castelnau Rivière-Basse, belle rampe de lancement pour la jeunesse qui disparaît désormais.

Raquel avait fait ses premiers pas chez les voisins arzacquois ; les premiers à programmer une jeune femme. La jeune salmantina était alors conduite par Cristina Sanchez et elle avait marqué les esprits. Une femme dans les ruedos ce n’est pas tous les jours et c’est pourtant une des conditions essentielles du futur de la corrida. Sans être un adepte de la discrimination positive, nous aimerions bien voir Raquel en deuxième partie de la journée et finir par un succès. Elle revient d’une longue absence et elle a fait une réapparition positive lors d’un des festivals de Ciudad Rodrigo. Ce sera sa première novillada piquée de l’année : un test pour son avenir.

Intéressante aussi la présence de Julio Norte qui fera ses débuts en novillada piquée. Norte c’est un nom qui sonne aux oreilles de tous ceux qui aiment et connaissent le Campo Charro. Julio, toreo de dynastie, fut une étoile des « sans chevaux ». Il doit confirmer dans un degré supérieur plus compétitif et plus compliqué aussi. Il est mené par le grand Lopez Chaves qui viendra soutenir son poulain. On connaît la clairvoyance, la lucidité, la loyauté de Domingo : s’il a fait le choix de cet espoir ce n’est pas pour rien. Qualifié dès l’après-midi Julio devra en découdre avec Aaron Palacio, novillero qui occupe les avant-postes de la catégorie. Pilier du circuit.

Autre découverte le nouvel élevage après 11 ans de présence des Pedraza de Yeltes, après la série des Fuente Ymbro ou pour plonger dans des souvenirs lointains, la suite brillante des Gallon ou un ensemble de luxe de Juan Pedro Domecq revenu en personne retrouver les traces de ses aïeux Béarnais. C’est donc cette fois un mélange surprise Domecq/Nuñez logé dans une finca installée près d’Avila. La ganaderia est dirigée par la fille de Fernando Domecq Solis, ex ganadero de Jandilla et Zalduendo dont est issue ce sang. Elevage mené par Maria Domecq Nuñez qui fera ses débuts en picadors dans les arènes de Garlin.

De l’uniformité naquit l’ennui, il faut donc se réjouir de toutes ces surprises.

Pierre Vidal