Fortes Une oreille et une oreille

Fernando Adrian avis silence, deux oreilles

Gines Marin , avis avec silence et oreille

Fortes

Le matador débute par une puerta gayola saluée par un “Olé” retentissant. À la cape, les séries sont fluides et précises, la deuxième rencontre au cheval reste symbolique. Il alterne tafalleras et Fernando Adrian execute saltilleras avec audace. Les premieres series à la muleta par une série de rodillas intense. Le sitio trouvé, les derechazos gagnent en profondeur. Quelques naturelles avant un retour à droite, puis des manoletinas serrées pour conclure. L’estocade, efficace et engagée, parachève une faena complète.

Le quatrième toro, noir et bien armé, ne déstabilise pas Fortes. Les deux piques ne sont que simulacres. Assis sur une chaise, le matador entame une faena tranquille face à un toro noble. Juste avant que le pasodoble d’Alvaro Domecq ne retentisse, une jolie naturelle émerge. L’émotion vient surtout de la Pamplonesa. L’estocade est précise ; la pétition, vocale plus que visuelle, convainc le président.

Fernando Adrian

Sous les chants des penas entonnant El Rey, Fernando Adrian déroule quelques véroniques à la cape. La mise en place pour la première rencontre au cheval s’avère laborieuse. Gines Marín intervient en quite élégant avec des chicuelinas conclues par une rebolera vibrante.

Cité plein centre, le matador engage une première série à droite avec un toro qui embiste bien. La série de naturelles est correcte mais manque d’ alegría. Le comportement du toro se dégrade, s’effondrant en fin de passe. Revenu à droite, les derechazos retrouvent de la fluidité. Un pinchazo malheureux déclenche les sifflets. Le toro refuse de baisser la tête, obligeant le matador à plusieurs tentatives au descabello, sous une lumière contrastée de soleil et de pluie, accompagnées des huées du public.

Le cinquième toro, au trapío semblable aux premiers, entre en piste sous tension. Fernando Adrién le reçoit plein centre avec quelques chicuelinas élégantes, tandis que le simulacre de pique se poursuit. Gines Marín évite de justesse une voltereta lors de son quite.

Adrién entame sa faena avec des rodillas qui galvanisent le public. Le toro démarre de loin, ses derechazos sont bien cadencés, révélant une faena structurée. Le toro montre de la noblesse, et le torero gère la distance pour placer des naturelles harmonieuses.

Sur un desplante, il subit une voltereta après avoir été à la limite sur un derechazo. España cañí résonne au moment de l’estocade, portée avec engagement . Le toro chute aussitôt. Le président hésite, puis accorde une oreille, avant de céder sous la pression pour la seconde.

Gines Marin

Le troisième toro, de robe colorado, présente un trapío sérieux et un comportement abanto, plus imposant que ses prédécesseurs. Gines Marín lui arrache quelques véroniques délicates, tandis que la tercio de piques se résume à une simple simulation. Fortes signe un quite raffiné en chicuelinas. Le dernier tiers débute sur l’estribo, avec une faena appliquée et rigoureuse. Le toro démarre de loin, porté par les notes de Cadix de Chiclana jouées par la Pamplonesa. Le matador engage une série de naturelles avec le même templé que ses derechazos, alternant les deux mains après une passe de flores. Mais l’intensité retombe : le toro, épuisé, peine à répondre, tandis que Gines Marín enchaîne des passes superflues. Un pinchazo à la première tentative vient ternir la conclusion.

Le dernier toro séduit par son trapío. Gines Marín le reçoit avec quelques séries à la cape, avant de débuter la faena à genoux. Les premières passes sont nettes et saluées par des applaudissements. Le toro, noble comme ses prédécesseurs, permet des naturelles profondes. Après une pause pour le souffle, Marín cite de loin et déroule une série de derechazos. Malgré un engagement total, l’épée échoue avec un bajonazo ; la seconde tentative est plus réussie.

Texte Nicolas Couffignal