Mont de Marsan. Deuxieme corrida des fêtes de la Madeleine. 5/6 ème d’arène.

Taureaux de Santiago Domecq. Le quatrième « Cautivo » vuelta al ruedo.

MIGUEL ÁNGEL PERERA, ovation et deux oreilles

EMILIO DE JUSTO, silence et ovation

TRISTÁN BARROSO, oreille et applaudissements

On nous fit grâce de la Marseillaise à l’issue du paseillo.

6 toros de Santiago DOMECQ de présentations et d’âges inégaux, le premier joli et noble, le deuxième, un torito protesté à sa sortie par manque de taille, le troisième et le quatrième, de cinq ans passés, bien présentés, et combatifs, le quatrième extra, un toro « de bandera » comme on disait lorsque l’Espagne était sous domination franquiste, les cinquième et sixième de quatre ans, petits et peu défendus. Au cheval seul le quatrième s’employa vraiment lors des deux rencontres réglementaires.

On dit que le troisième et le quatrième auraient du être combattus à Béziers en août 2024 mais qu’ils furent sauvés par la suspension de la corrida pour cause de pluie trop abondante. Ceci expliquant cette présentation inégale.

L’affiche était très bien pensée par les organisateurs : des toros d’une ganaderia haut de gamme pour un matador vétéran, Perera, un matador en plein succès, De Justo, et un jeune matador en quête de succès pour lancer sa carrière, Barroso.

Et bien c’est le vétéran qui a raflé la mise grâce à son métier, son sitio, son répertoire mais surtout grâce à cet excellent toro né en septembre 2019 et répondant au joli nom de Cautivo.

Une sortie impeccable, répondant au moindre cite en « mettant la tête » dans la cape du Maestro, prenant deux piques de brave, permettant deux quites extraordinaires, d’abord par de Justo par Chicuelinas terminées par une larga grand style, puis par Perera lui répliquant par Gaoneras également terminées par deux largas d’inspiration morantiste pourrait-on dire.

Ces deux quites furent pour les amateurs du travail de cape le meilleur moment de l’après-midi.

Après PERERA fit une démonstration de sa toromachie : début de travail à genoux au centre de l’arène, derechazos, naturrelles, passes de face, des circulaires, par devant, par derrière, par en haut, par en bas, le tout dans un emplacement idéal. Et même des Luquesinas au centre pour finir, nouveauté de l’année. Jamais le toro ne touche la muleta, tout parait facile, c’est un grand torero qui torée un grand toro. C’est la rencontre dont tous les aficionados rêvent, terminée par une épée entière. 2 oreilles et vuelta méritée du toro.

Bien sur on aime ou on aime pas cette façon de toréer où l’on ne donne pas l’avantage au toro. Chacun aurait rêver de voir ce toro toréé par son matador préféré. Qui Morante, qui Luque, qui Roca Rey, qui….mais c’est comme ça la corrida, nous avons tous des rêves dans la tête…mais Perera l’a fait et bien fait dans son style.

BARROSO venait pour triompher ce qu’il ne fit qu’à moitié, ses opposants étant moins bien disposés, sauf son premier, le troisième de l’après midi donc, auquel il sut construire une faena très appliquée et allant a mas, précédant une bonne épée libérant une oreille demandée par le public.

Son second opposant, le sixième, était trop retord pour sa jeune carrière. Nous le rêverons avec plaisir le 26 juillet à Tyrosse.

Quant à DE JUSTO ce n’était pas son après-midi, ses deux combats, trop profilés et mal conclus par des épées défectueuses. Le moment baroque a été lorsque la musique lui a joué un air de film lors de son second toro, ce qui l’a peut-être désorienté puisqu’il s’est débarrassé illico de son épée pour toréer à droite comme à gauche sans épée, une faena complète sans épée… Mais nous retiendrons son très joli quite au quatrième toro.

EXIR

photographies Bertrand Caritey