
Première corrida de féria de Santander des arènes quasi pleine pour une corrida de Juan Pedro Domecq qui aurait pu perdre beaucoup plus d’oreilles si les aciers n’avaient point failli.
Cinq exemplaire de Juan Pedro juste de poids le premier bien présentés les suivants et un sobrero d’El Pilar très correct pour l’aspect, les animaux étaient tous justes de caste et de bravoure la plupart de force aussi mais ils ont pu servir les trois toreros du soir
Saul Jimenez Fortes silence après avis et vuelta après avis
Fernando Adrian deux oreilles et ovation
Boja Jimenez ovation après avis et applaudissements après avis
Fernando Adrian qui arrivait le matin même du Pérou n’a pas fait un demi tour du monde pour rien. Si le second qui lui était dévolu est rentré au corral pour indigence, le Juan Pedro prévu en cinquième , et sorti donc en second bis, va lui permettre un bon numéro et lui ouvrir la grande porte. Ne cherchons pas la caste et la bravoure chez l’animal qui prendra un petit picotazo à la porte du toril. Par-contre, il a suffisamment de noblesse décastée pour permettre une agréable faena qui se terminera dans le terrain de la quérencia, faena moderne tout en adornos passes changées dans le dos, circulaires inversées et bernardinas finales tout ce qui plaît au public et comme pour ne rien gâcher l’estocade en bonne place sera rapide d’effet les deux oreilles tombent.
Adrian essayera de répéter avec le sobrero du Pilar plus costaud que ses congénères, la faena sera du même tonneau, les manoletinas finales remplaçant les bernardinas, ici aussi dans la querencia. La mise à mort douteuse le privera d’un trophée supplémentaire.
Jimenez Fortes aura essayé devant son premier léger et faible laissant de bons détails sur les deux bord mais sans jamais atteindre les sommets la mise à mort est hasardeuse. Son second opposant est nettement plus intéressant et lui permet de dessiner de belles séries des deux mains malheureusement ici encore les aciers le trahiront mais le public satisfait l’invitera à donner une vuelta.
Tout comme pour son compagnon la maladresse ou le manque de chance rapière en main priveront Boja Jimenez du succès que lui aurait permis le troisième toro. Ce fut certainement le mailleur du lot possédant un fond de caste une noblesse certaine et de la classe dans la charge. Boja utilisa parfaitement ces qualités et monta une faena dominatrice et engagée qui toucha les tendidos. Boja Jimenez servit un torero sincère souvent de face dans de longues séries templées. Se détachèrent entre autres des séries de circulaires dépassant le trois cent soixante degrés sans toucher la muleta. Hélas un pinchazo et une entière basse plus loin il dut se contenter d’une grande ovation.
Son second opposant est certes noble mais il raccourcira rapidement la charge et aura t tendance à protester en sortie de passe. L’engagement de Boja Jimenez est méritoire et ici encore il est passé à coté d’une oreille à cause de la suerte suprême qui porte bien son nom : rien ne sert de bien toréer si l’on ne tue pas, la corrida de ce soir en est une fois de plus l’éclatante démonstration.
Jean Dupin