Intense matinée de réflexion sur l’avenir de la fiesta à la VI biennale internationale de tauromachie de Jerez.

Si il y eut un fil rouge aux trois tables rondes de cette matinée, ce fut la rupture du lien d’éducation entre parents enfants et petits enfants qui pendant des génération fit l’prentissage des nouvelles générations d’aficionados.

La première table ronde réunissant Juan Ramon Roméro insatiable commentateur de Canal Sur Radio, Jose Miguel Martin de Blas directeur des programmes Castilla la Mancha T.V. Et Alvaro Rodriguez el Moral écrivain et critique taurin du Diario de Sevilla.

Le débat tourna essentiellement sur le développement des programmes télévisés. Tout d’abord l’évolution des figuras qui ne s’opposent plus à ces diffusions ce qui a permis de voir en direct les deux sorties à hombros de Morante par exemple. José Tomas qui fut un grand opposant est revenu sur ses positions et félicite les chaînes publiques. Les programmes taurins en Espagne du moins, rencontre un public de plus en plus large et les tranches d’âge se sont nettement rajeunies, on a même pu voir que par moment les enfants quittaient les programmes dédiés pour voir un spectacle taurin. C’est là que rentre en ligne de compte le manque de connaissance technique de ce jeune public que l’on voit ensuite dans les arènes manifester sans raisons pour les trophées par exemple.

seconde table ronde rassemblait quatre professeures de faculté (Madrid, Salamanque et Murcia) toute les quatre aficionadas ont construit leurs thèses de doctorat sur le thème de la tauromachie et rapportèrent leurs énormes difficultés à convaincre un maître de thèse. On leur a opposé l’indigence du sujet le désintérêt pour la cause ou bien simplement la peur du qu’en dira t’on.

Beatriz Badorrey professeure en histoire du droit a bâti sa thèse sur l’histoire et l’évolution du droit de la corrida depuis les premiers textes du moyen âge à nos jour, elle eut beaucoup de mal à convaincre son maître de thèse qui pensait qu’il n’y avait rien à dire et elle sortit une thése de mille pages qui non seulement convainquit, mais fut publiée par l’université. . Quand à Eliana Abellan Sanchez, elle dut quitter la faculté de droit qui refusait son sujet pour présenter son doctorat sur le même sujet mais en sciences vétérinaires. Toutes les quatre parlèrent aussi de leur difficultés dans un monde universitaire qui a totalement perdu la connaissance de la culture taurine.

La troisième conférence rassemblait cinq présidents de place de toros, trois de Séville, celui de Ronda et celui de Malaga. Tous constatèrent le manque de connaissance du public réclamant souvent des choses impossibles En présentant les évolution du nouveau règlement andalou Fernando Fernadez Figueroa rappela que le président fait respecter en s’appuyant sur le règlement la forme mais en aucun cas l’expression du toreo. Macarena de Pablo Romero est revenue sur sa dernière présidence à Séville où elle refusa un indulto à Talavante : cela est interdit par le règlement. D’autre part elle expliqua les nouvelles modalité de l’octroi des trophées, la première oreille ne peut être accordé que suite à une pétition manifestement majoritaire et non plus uniquement majoritaire la queue ne peut plus être accordée en cas d’indulto et enfin les critères de la seconde oreille sont non seulement la collocation de l’épée mais aussi et surtout la manière de porter l’estocade dans les canons.

Il est revenu à Carlos Bueno Guezala de parler de l’évolution de l’indulto. Il est indispensable que le toro répète au cheval ce qui implique de modifier la suerte de varas pour revenir à plus d’authenticité et ce critère est à l’initiative des ganaderos. Les indultos sont interdits en festival et en places portatives et ici encore la pétition doit être manifestement majoritaire.

Enfin un nouveau point non moins intéressant en cas de suspicion d’afeitado le président peut demander l’analyse des cornes si la suspicion intervient pendant la lidia ce qui jusqu’à présent était impossible.

Il serait impossible de détailler davantage toutes ces intervention de très haut niveau espérant peut être une publication des actes de la biennale.

J.D