Mont-de-Marsan. Cinquième et dernière corrida de feria, arènes combles, temps couvert, température agréable trois heures et cinq minutes de spectacle. Six toros de Pedraza de Yeltes, bien présentés, bien armés, luttant âprement avec le cheval. Tous trois piques, à l’exception du second, deux châtiments. Souvent compliqués à la muleta. Un lot de cinq ans.

Rafaelillo (lilas et azabache), au premier, une entière, salut ; au quatrième, deux pinchazos, une entière, vuelta.

Alberto Lamelas (bleu marine et or) au deuxième, une demi-lame, salut ; au cinquième, une demi lame, un pinchazo, deux descabellos, silence.

Thomas Dufau (bleu foncé etr azabache), au troisième, demi-lame, un descabello, avis, silence, au dernier, six pinchazos, une entière, silence.

Banderilles. Victor del Pozo de la cuadrilla de Lamelas a applaudi au cinquième toro.

Présidence. Président, Jesus Ferro Mugica assesseurs, Yoan Teixera et Cyprien Breton.

Cette dernière corrida de feria aurait dû être la grand fête de Thomas Dufau qui faisait sa dernière course au Plumaçon avant de mettre un terme à sa carrière à la fin de l’année. Mais l’épée qui l’a si souvent trahi au cours de sa trajectoire a une nouvelle fois sonné. Sept agressions avant d’en finir avec le dernier toro. « Portadito », bientôt cinq ans il l’avait brindé à toute sa cuadrilla qu’il avait fait sortir en piste. Pas commode cet animal qui ne cessait de fuir, mais il parvint à l’envelopper dans sa cape et le conduire trois fois sous le fer. Tout cela était un peu laborieux mais avec la muleta le combat changea d’âme. Après quelques longues série sur les deux mains il entamait une sorte de danse tragique, à la pointes des cornes, entrecoupée de pechos spectaculaires et de naturelles d’une lenteur irréelle. Il y avait deux oreilles à la pointe de l’acier. Mais il se refusait à pénétrer et à tuer.

Mais le public allait lui réserver une belle ovation qui complétait le cadeau offert par le maire Charles Dayot accompagné du président de la commission taurine, Christophe Andiné.

Face à son premier toro, il avait été débordé à la cape. Si l’on pouvait apprécier les longs muletazos, donnés sur les deux mains au centre de la piste, on retiendra aussi la façon d’ont il avait ranimé l’ardeur du toro. Mais malgré ces bons moments il ne put jamais convaincre.

Rafaelillo est le héros de la journée. Tout au moins, c’est l’impression qu’il a donné avec Portadito, le plus lourd du lot et six ans dans un mois. Il s’était imposé à la cape avant de le conduire trois fois sous le fer où il secoua sérieusement la cavalerie. Sa faena s’ouvrit par des passes de châtiments à genoux avant d’entamer un combat à la pointe des cornes où il parvenait à contraindre l’animal dans quelques rondes complets. Le public haletait et exultait ! Finalement il décrocha la vuelta du courage.

Il avait brindé son premier toro à Thomas Dufau et avait livré un toreo de parfait domination, avec une droite imposant sa volonté. Mais ses efforts furent mal compris par un public festif.

Le troisième homme, Alberto Lamelas aurait voulu… il fit d’énormes effort mais ne put vaincre. Il accueillit ses deux adversaires à « porta gayola » suivi de deux ou trois largas à genoux. Mais lors de sa première faena, bien au centre de la piste, il ne put dominer le Pedraza comme il aurait fallu.

Son deuxième, un certain Sombreto, brindé à Thomas Dufau, du faire face à de longues séries sur les deux mains. Mais lorsqu’il prit la main gauche, il fut rapidement débordé et ne put jamais reprendre le dessus.

Une course de Pedraza, de cinq ans, souvent lourde et très amée, impressionnante mais qui n’a pas toujours donné le jeu que l’on espérait exception fait du tercio de piques.

Jean-Michel Dussol

Images Alain Garrés corridatv.com