Roman épique à Valence: un torero qui mérite une place dans nos arènes!

Valence, dimanche 2ª de la feria de Fallas. Six toros d’élevages différents et allant, selon ce qu’il etait possible d’imaginer, du plus dur au plus maniable, tel est le choix qu’aurait pu faire Roman pour l’ouverture de cette feria des Fallas à Valence. 

On connaît bien le matador valencien, son bon sourire et son courage, on attend ce soir de sa part une sorte de démonstration de ses multiples qualités pour affronter  des toros de caractères divers. 

17 h, arènes de Valencia. 

Toros de Victorino Martin, Pedraza de Yeltes, Fuente Ymbro, El Parralejo, Luis Algarra, Domingo Hernandez. 

Pour Roman Collado, unico espada. 

Arènes remplies aux trois quarts, temps mi nuages mi soleil, vent par rafales très gênantes . 

Pour une encerrona normalement il y a deux sobresaliente, là il n’y en a qu’un.

Pedro Valero est président. 

Roman Collado s’est fait faire un costume chez Fermin pour ‘occasion, une copie de celui de Granero , bleu pâle et azabache, cape de paseo toute noir, liseré rouge. Chic mais impressionnant , l’image de la mort de « Granero » revenant dans nos mémoires. 

La veille de cette encerrona , Roman a déclaré vouloir que cette corrida soit  bonne et permette au public de bien en profiter. Et on doit le reconnaitre, le matador a tout fait pour cela: variété du répertoire à la cape comme à la muleta, détermination à bien exécuter la suerte suprême, toujours cette manière risqu”e et digne de citer de loin. 

Sur les six toros, on eut des déceptions ,des étonnements et des satisfactions…  

Sorti en premier le Parralejo  noir de 566KG  De février 2019, le nommé Malinda ne se laissa pas faire, d’autant moins que le vent incessant découvrir souvent le corps du torero , sans que jamais ce dernier n’abdiquât.Emotion causée par le danger du vent mais aussi par ce mérite du matador qui mit toujours sa muleta bien devant, provoquant la charge du toro. Malheureusement la faena alla a menos  et malgré une bonne épée la pétition fut trop faible et Roman ne bénéficia que d’une belle ovation. 

A son second un beau Fuente Ymbro, costaud avec beaucoup de tête  le valencien reçut les premières charges par deux largas de rodillas des chicuelinas allurées et encore des chicuelinas marchées pour conduire le toro au cheval. Antonio Chacon salua pour ses banderilles. Contrairement à la précedente la faena va a mas. Roman cite de loin sur la corne gauche en naturelles risqu”es et finit par une grande épée, un avis et une oreille bien méritée. 

Le troisième bicho, un Pedraza de Yeltes castaño long, haut, armé, pousse au cheval et c’est Roman qui va le sortir du peto avec des capotazos virevoltants. Angel Otero banderille superbement et doit saluer.  Mias l’illusion s’arrête là, le toro manque de race, pense à autre chose, regarde les gradins, et a déjà la bouche ouverte. Une épée trasera perpendiculaire qui tarde, recours au verduguillo, deux… Ovation. 

On devrait décerner la médaille de la ruse  au quatrième un Vctorino Martin bien dans le type, gris comme un éléphant , cornu apparemment placide qui attend pour se retourner sur l’homme à peine le chiffon passé, un vrai risque mortel à chacune des … combien? six   passes maximum que Roman lui a administrées. Une saleté ce toro, 2 pinchazos, un descabello et …. silence pour le matador et copieux sifflets pour le toro. 

Roman a planifié toute sa soirée et il avait décidé de frapper un grand coup en allant à Porta Gayola accueillir le numéro 5, un énorme Domingo Hernandez castaño avec un morillo rond comme une colline ,571 KG et 5 ans. Deux piques en place, une grande paire de banderilles de Fernando Sanchez. Roman demande les banderilles et  veut en poser une paire, al quiebro, très modestement plantées sur le flanc de l’animal.  Ensuite commence un cauchemard: le toro prend Roman sous la cuisse l’envoie en l’air, le torero retombe sur la tête , on pourrait croire qu’il s’est brisé les cervicales, repris au sol il le sera encore juste avant l’épée efficace immédiatement. Mais le torero est hagard, semble ne pas reprendre ses esprits, sa nuque inquiète l’entourage… Rien n’arrête  Roman! 

Entre le sixième, un bel oiseau de Luis Algarra, noir entrepelado de blanc.  Le matador construit une faena de très bon goût , d’autant plus méritoire que le toro est un tahlète bien balancé qui charge et recharge sans se faire prier. Roman plis la jambe pour inviter l’animal à se préparer à l’estocade, tête basse, du meilleur effet et  une grande épée fait tomber l(oreille, dans l’allégresse et le soulagement général. 

Mieux  qu’une épopée romanesque un ROMAN EPIQUE. 

Résultat: Ovation, Oreille, Ovation,Silence, Ovation et Oreille. 

Jean François NEVIERE