Plaza de toros de Valence, sixième de la Feria de Fallas. Lleno de ‘No hay billetes’.
Toros de Victoriano del Río,
SEBASTIEN CASTELLA, ovation et silence après avis.
• ROCA REY, silence après avis et oreille après deux avis.
• PABLO AGUADO, ovación y silencio tras aviso.
Les banderilleros José Chacón et Luis Blázquez ont salué au quatrième.
C’était le premier des deux cartels trois étoiles de la féria et le coso de la calle Jativa avait fait le plein. Les toros de Victoriano del Rio n’ont pas permis à l’événement d’atteindre la plénitude espéré. Mal présentés, inégaux et justes de trapio plusieurs Victoriano furent protestés à leur sortie: troisième, cinquième et sixième. Ils n’eurent pas non plus la noblesse attendue hormis le cinquième de peu de force. Le quatrième violent à la pique s’avéra dangereux par la suite: bronco et avec du genio. Le troisième renversa le picador de Trebujena Salvador Nuñez; il fit illusion mais ne dura pas.
Très concentré Sébastien Castella fit face à un lot complexe de peu d’option. Il le conduisit avec entrega et surtout une précision remarquable, une efficacité et une sureté que personne ne lui contestera. Son premier quite par chicuelinas très apprêtées donna le ton de cette après-midi où les toros ne lui firent pas de cadeaux: le premier par son absence de transmission, le second par le peligro sordo qu’il a développé. Castella sut les deux fois résoudre ces difficultés et imposer sa loi d’airain, ce dont le public le gratifia. Il salua au premier toro qu’il avait brindé à Enrique Ponce présent dans le callejon.
Invincible l’entrega de Roca Rey qui possède la fougue de la jeunesse et qui sans aucun doute était à la base du llenazo sur les tendidos. Il assume le rôle de numéro un qu’il a gagné depuis le départ du Juli avec un esprit de décision remarquable et ainsi il compte bien garder ce trône si difficile à porter. Son engagement séduit évidemment le public par sa générosité mais la construction de ces faenas plairont aussi à l’aficionado par leur lucidité: la seconde hier fut un modèle du genre, terminée à màs, à droite sur la corne la plus spectaculaire négligée jusque là. Andrés nous gratifia aussi de son toreo un tantinet tremendiste: redondos, muletazos à genoux, arrucinas inattendues auxquelles personne ne peut rester insensible. Il tua d’une entière le second et il y eut pétition de deux oreilles mais la présidence résista car l’animal ne tomba qu’à l’ultime moment, à la fin du second avis.
Détails précieux de la part de Pablo Aguado un des toreros les plus intéressants du circuit. Il porte sur ses épaules la grande tradition du toreo sévillan qu’il exprime avec bonheur à la cape surtout: quelle lenteur! quelle harmonie! quelle sens de la cadence! A la muleta également il nous gratifia de magnifiques trincherillas lascives, de doblones élégants, d’ayudados sculpturaux. Tout cela reste un peu isolé, décousu et Pablo a encore trop de lacunes à l’épée. Ces défauts on le sait vont de pair avec les qualités ces toreros artistes qui ont leur public. Peut-on vaincre le signe indien.? A quand la grande faena, complète, de Pablo dans une arène qui ne soit pas la Maestranza de sa Séville natale? Nous serions alors, nous aussi, devenus Aguadistes. En attendant, l’admiration se mêle à un certain scepticisme.
Au total une tarde intéressante avec un sentiment d’inachevé en raison de la médiocrité du bétail.
Pierre Vidal