ALGETE province de Madrid, arènes quasi combles pour cette première demie finale de la Copa CHENEL qui réunit trois toreros ayant moins d’un an d’alternative.
Un lot de toros d’élevages disparate, biens présentés en général dans l’ordre de sortie : un exemplaire de MONTEALTO encasté brave et noble, trois de MONTE LA ERMITA le premier manso perdido avec du genio, le second bravito et encasté, le troisième parfait de vuelta al ruedo, un de LOS EULOGIOS imbuvable et enfin un exemplaire de MANUEL SANZ mansito et manœuvrable pour :
Christian PEREZ une oreille après avis et deux oreilles après avis
Christian PAREJO salut et salut
Alejandro MORA vuelta et silence après deux avis
Sans aucun doute Christian PEREZ était le chanceux du jour, touchant deux toros de luxe. Si le premier est passé à côté de la vuelta al ruedo le second y eut, en toute logique, droit. PEREZ attend son premier à genoux à la porte des toriles pour une grande larga cambiada suivie de bonnes chicuelinas. Suivant la pique unique il donnera un très beau quite par saltilleras.
C’est encore à genoux qu’il entamera la faena dans le premier tiers avec entre autre une passe dans le dos osée. La faena se poursuit d’abord à droite puis à gauche PEREZ pèse peu sur son toro et les trajectoires sont souvent rectilignes mais il profite de la classe de son opposant. L’animal est encasté et il paraît difficile de canaliser et de templer son ardeur et c’est peut-être ce qui me manque dans cet ouvrage. L’estocade est très engagée et en sort contraire et peu efficace deux descabellos seront nécessaires pour en terminer.
Son second est beau et parfait, il l’accueille par une larga à genoux au fil des planches puis une belle série de delantales. La pique malheureusement unique sera prise en brave. L’entame de muleta sera par doblones enchaînant immédiatement par naturelles sur une très bonne corne gauche. L’animal a de la caste et sur le final PEREZ se fait avertir, ici encore le temple fit défaut. Le final sera par manoletinas ultra serrées Deux tiers de lame longues à agir, quoiqu’en place feront sonner un avis ce qui n’empêchera pas l’octroi de deux oreilles et la vuelta al ruedo bien mérité au toro.
Christian PAREJO lui touchera le pire du lot son premier est manso il cherche le refuge des planches et aimerait bien revenir d’où il est sorti pourtant le plus bitterois des chiclanero, ou inversement, fera tout pour essayer de lui tirer une faena prenant beaucoup de risques il arrivera à construire malgré les protestations permanentes de l’animal dont les coups de tête en aurait refroidi plus d’un. L’estocade portée avec sincérité est desprendida mais efficace. Il semble que le public n’ait pas saisi l’effort et reste froid. Pourtant PAREJO n’avait rien vu encore, son dernier toro est pire que tout, manso et faible ne pensant qu’à se défendre en derrotant le cul aux planches. Ici encore avec beaucoup de courage, Christian tentera l’impossible en prenant tous les risques. Mais, las, le courage ne suffit pas quand l’adversité s’en mêle L’entière tombée nécessitera l’usage du verdugo.
Alejandro MORA était le plus jeune et paraît aussi le moins expérimenté des trois toreros. Le moins que l’on puisse dire est qu’il ne fut guère convaincant devant ses deux opposants. Le premier bravito dans ses deux rencontres avec les chevaux paraissait manœuvrable, pourtant la faena fut peu aboutie et vide de toute émotion. L’estocade fut elle bonne et très efficace mais si cela est nécessaire ce n’est toute fois pas suffisant pour triompher. Son second est un peu plus compliqué et jamais Alejandro ne ce hissera à son niveau souvent débordé par la caste de l’animal. La mise à mort fut laborieuse et ne se conclut qu’après le deuxième avis le pire a été évité.
Jean Dupin