Madrid 11eme corrida de San Isidro.
Toros du Puerto de San Lorenzo
Pour Alejandro Talavante : Corinthe et or, oreille et silence
Juan Ortega: Corinthe et or, silence et salut au tiers
Tomas Rufo: Lilas et or, silence et salut au tiers.
Lleno , plus une place, très beau temps et pas de vent.
Conditions idéales pour une corrida de vedettes et une fois encore des toros qui ont l’air d’en être, trapio , poids moyen 580k, belles armures hautes sur des toros bas, bien dans le type sauf le 6eme sans morillo.Ne pas confondre un bon champagne et un mousseux .
Disons tout de suite ce qui fâche : le 1er, le plus lourd et le plus vieux donne un peu de jeu sans ruse ni danger, et se laisse couper une oreille par Talavante fort serein et élégant, on n’en dira pas plus.
Ensuite le 2eme le 3eme le 4eme et le 5eme sont des caricatures de toros braves, même si une fois ou l’autre on a l’impression qu’ils vont au cheval et poussent un peu à la première puya.
Le 5ème, une espèce de sournois sans bravoure va envoyer Ortega au sol à la suite d’un voltereton impressionnant. Piqué au vif le sévillan reprend les trastos et livre combat à un animal qui fuyait le combat.
Et le 6eme, un ersatz de toro va se laisser faire , plutot moins que plus par un Tomas Rufo décidé.
On entend une partie du public , touché par les efforts du toledan, réclamer l’oreille. Rappelons que les oreilles ne peuvent tomber que si les toros participent au combat et ne les laissent sur le sable qu’après s’être livrés.
Alors on peut bien entendu gloser, excuser ceci ou cela, mais ce soir en dehors de trois paires de banderilles et des vrais efforts de la part des toreros, on s’est ennuyé ferme, imaginant que finalement, peut- être dans ces bestiaux noirs et bien armés, il pourrait se trouver une once d’esprit combatif..
Parlons donc d’hier et des toros très très armés et pas commodes d’EL Torero pour des toreros moins glorieux, hier disais-je, on ne s’est pas ennuyé, on a vibré, craint le pire, espéré le succès, admiré avec beaucoup de ferveur la faena de David Galvan…
Quid de ce soir? Je ne vais pas vous ennuyer à mon tour avec deux bonnes séries sur la corne gauche de l’un, des débuts de rodillas aux medios de Rufo au dernier, et puis, rien rien, des boites à cornes qui fuyaient la plupart du temps, partaient aux planches pour se faire toréer dans leur querencia.
Ce soir à aucun moment la faute ne revient aux matadors qui ont rempli leur rôle, mais aux toros del Puerto, indignes de fouler le sable de Las Ventas.
A demain,
Jean François Nevière