Plaza de toros de Mont de Marsan. Corrida de Toros. Troisième de la Feria de La Madeleine. Casi lleno.
6 Toros de Victoriano del Río, (4ème bis) et un de toro de Cortes 6ème.
SEBASTIEN CASTELLA, palmas après avis et silence après avis.
GINÉS MARÍN, silence et oreille.
YON LAMOTHE, palmas et division d’oinions.
Sébastiien Castella et Yon Lamothe brindèrent leur toro au président du club de rugby de Toulouse et grand aficionado Didier Lacroix. Ginés Marin l’offrit au peintre Diego Ramos.
Après les « Divinos » de Grenade c’était au tour des « Queridos » de Montgaillard d’animer les tendidos entre les toros. Ils l’ont fait comme leurs collègues la veille avec bonheur, distillant ces moments de joie qui font passer l’ennui et la mauvaise humeur car, comme la veille la tarde a déçu bien que les bons moments distillés par Gines Marin aient atténué le déplaisir général.
La plupart des toros de Victoriano étaient juste de présentation et défendu modestement. On fera des exceptions avec le quatrième, quatrième bis (sobrero du précédent) et l’ultime appartenant la ganaderia « toro de Cortes » mieux roulés et armés comme il faut ; ces trois là dans la norme montoise. Au moral, cette prétendue crème de la ganaderia brava a manqué de chispa, de transmission, d’émotion tout simplement. Le cinquième noble avait plus de relief. Le sixième (Toro de Cortés) partit aux planches d’emblée. Tous réticents sous la pièce montée.
On a senti chez Sébastien Castella le désir de bien faire face à cette médiocre opposition. On mettra au crédit du torero Bitterois un excellent capoteo d’ouverture, donné avec de l’assurance en gagnant du terrain vers le centre. Vivions-nous alors le prélude à une grande tarde ? Hélas les Illusions se perdirent rapidement, l’animal certes obéissant ne transmettait aucune sensation et Sébastien malgré ses efforts et un final encimiste ne connecta jamais avec les tendidos. De plus, chose inquiétante pour ses fans il s’en vit des pierres pour occire le Victoriano : 3 pinchazos, une demie. Même scénario avec le quatrième bis (il dut tuer le titulaire en piste) dont il se débarrassa avec difficultés après une faena un tantinet longuette.
Gines Marin ne sembla pas dans un premier temps capable de relever la soirée vraiment mal partie. Il passa sin pena ni gloria lors de son premier rendez-vous. Le Jerezano mit le turbo par la suite assurant dès le départ un quite par chicuelinas apprêtées. Il débuta sa faena par une bonne série à genoux ce qui mit enfin un peu d’ambiance sur les étagères ensuquées par la chaleur de bête qui planait au Plumaçon. Le Victoriano montrant un certain allant allié à une réelle bonté, Ginés se lança dans une faena menée au centre sans grande imagination certes mais solide et cohérente allant de menos à màs : construction essentielle pour réussir. Il termina par une série engagée de manoletinas changées et conclut en deux temps par une entière ce qui lui permit de couper la première oreille de cette Madeleine. Elle fut très fêtée.
Comme la veille son compère Dorian, Yon Lamothe eut du mal à succéder à ces deux grands professionnels. Il est vrai qu’il ne fut pas aidé par un lot exécrable. Du premier faible et soso il ne put tirer que des bribes de faena, des détails qui plaident en sa faveur. Le second partit tout de suite aux planches et c’est dans la querencia que la Tarusate conclut sans insister, à raison. Il se montra les deux fois maladroit à l’épée. Mais c’est en forgeant que l’on devient forgeron et ce que nous disions hier pour Dorian vaut pour Yon, il faut féliciter les organisateurs pour avoir donné à cette ambitieuse jeunesse gasconne qui nous fait honneur, ces opportunités.
Gardons le moral : Ginés Marin a débloqué le compteur c’est de bon augure pour la suite. Espérons-le du moins.
Pierre Vidal
Photographies Bertrand Caritey