Les tendidos de soleil étaient combles à dix heures du soir et l’ombre quasi vide pour cette course de rejon du Puerto de Santa Maria. Six toros portugais de Guiomarcortes de Moura bien présentés (495 à 600 kg. MOYENNE 580) modestement épointés justes de caste mais donnant du jeu pour :

Andy Cartagena salut et une oreille

Diego Ventura oreille et salut

Lea Vincens salut après avis et silence après deux avis

Nous avons assisté hier soir, avant tout à une formidable démonstration de talent équestre et à un show de dressage. Chacun des acteurs n’a présenté pas moins de huit chevaux soit vingt quatre au total, tous remarquablement dressés dans un grand concours alliant dressage classique et doma vaquera. Le spectacle n’aurait pas été complet sans la formidable prestation de la banda de musica du Puerto quatre vingt dix musiciens la plupart professionnels qui ont offert un concert phénoménal pour accompagner les chevaux. Le tout avait commencé au paseo par une interprétation magistrale de « Carmen » qui restera dans les mémoires.

Ceci étant dit, il va être difficile du faire du toro à toro tant le spectacle fut avant tout équestre, ce qu’en temps qu’ancien professionnel de la partie je n’ai pu qu’apprécier. Les cavaiers ont failli aux aciers ce qui explique le score final. Lea Vincens ne doit qu’à l’immense mansuétude présidentielle de ne pas avoir entendu le troisième avis. Le plus torero de la soirée fût sans conteste Diego Ventura le seul à avoir réellement torée ses adversaires. Restera dans les mémoires les quatre tours d’arènes consécutifs effectués les cornes du toro à quelques centimètres des flancs de son cheval, changeant de main « por dentro » avec une exposition maximale. Je retiendrais aussi ses poses en ayant retiré la bride, même si pour ce, il utilise adroitement un fin lien autour de l’encolure ce qui avec un cheval très dressé permet d’avoir un effet de renne d’appui et permet de ralentir le cheval par cette simple pression, les bons cavaliers me comprendront, par-contre, son reculer droit sur tout le diamètre de la plaza pour passer la porte de sortie, réellement sans les mains doit être un exemple pour tout dresseur.

Désolé pour ce compte rendu plus équestre et musical que taurin mais c’est bien dans cet état d’esprit que nous avons quitté la Plaza Real en ce samedi déjà bien entamé. Ce soir retour du toréo à pied avec Morante (des bruits courraient sur son absence potentielle), Manzanarez et Pablo Aguado pour la dernière de ce cycle estival.

J.D.