Plaza de toros de Dax. Sixième et dernière de la feria : corrida de l’Agur. Lleno.

Toros de Pedraza de Yeltes ‘Deslumbrante’, nº 34, né le 10/19, de 592 kilos vuelta al ruedo.

ROMÁN, saluts après avis et palmas. 

DAVID DE MIRANDA, ovation et palmas. 

ADRIEN SALENC ‘ADRIANO’, palmas après avis et oreille après avis.

« Deslumbrante » sorti en sixième et qui obtint la vuelta al ruedo conclut par le haut une féria de Dax de grande qualité dans son ensemble. La corrida de l’Agur auquel accourt un public un peu particulier, attendant plus de l’épilogue musical que du spectacle lui-même, aurait mérité plus de brillant, un écho plus enthousiaste compte tenu de la qualité du lot. Mais cette tiédeur, cette inattendue réserve ne peut être reprochée au Respectable qui aura eu son lot de bonheur avec l’ultime Pedraza. Il n’y a rien de mieux pour le souvenir qu’une belle conclusion.

Présentation impeccable des Pedraza de Yeltes, hauts et lourds, deux d’entre eux pesant plus de six cents kilos. Un lot homogène dans sa conformité mais aussi dans son comportement partant de loin vers le cheval sans s’employer exagérément. Le sixième prenant trois piques ; la dernière du centre de la piste. Par la suite et c’est à souligner, ils ont donné un jeu brillant sans fadeur, répétant leurs charges sans mollir et terminant à bloc. Nous retiendrons pour leur ardeur le premier et surtout les troisièmes et sixièmes, très spectaculaires. Le second et quatrième plus complexes dans leurs attaques mais mobiles, eux-aussi.

Roman capta les bonnes intentions et la vigueur du tambour-major avec cette entrega qu’on lui connaît. Le toro noble certes se défendait aussi par le haut et le franco-valencien fut sur la défensive à plusieurs reprises. Il cita de loin avec perspicacité et l’ensemble fut émouvant mais ne porta que modérément sur les tendidos. Il ouvrait les débats… Une entière tombée, deux descabellos et un salut très chaleureux. Il ne s’accorda que partiellement au quatrième, il raccourcit les terrains mais son final n’eut pas l’écho espéré. Un pinchazo, une demie et un descabello douchèrent les enthousiasmes et il fut reçu un silence peut-être un peu injuste.

David de Miranda face à son premier adversaire retors abrégea rapidement d’une entière son premier travail après avoir été déséquilibré et jeté à terre. Le début de sa seconde faena genoux en terre nous laissa espérer une suite plus complète et ardente. Le toro avait une bonne corne gauche et David excella dans des naturelles de belles factures qui transmirent peu en raison d’une certaine distance. Il se fit applaudir à droite en raccourcissant les terrains sans allumer le feu pourtant. Une demie et un descabello lui valurent une certaine froideur.

Adriano tombé sur le bon lot est passé hier à côté d’un gros triomphe. Il toucha le bon lot tombant sur les deux toros les plus vibrants de la journée. Il fallait se mettre à leur niveau et il le fut aguantant avec courage ces charges ardentes et conduisant d’une muleta puissante. Deux belles faenas qui auraient dut être largement récompensées s’il n’y avait eu l’acier : neuf descabellos face au premier puis deux pinchazos et une entière tombée. Une oreille certes mais voilà un triomphe échappé alors-même qu’il était annoncé.

On attendait les Pedraza à la pique on les vit cette fois dans leurs combats menés avec ardeux face aux piétons. Ils vendirent chèrement leur peau. Cela n’a pas manqué d’allure ni d’intérêt.

Pierre Vidal