Valdemorillo samedi ; deuxième corrida de San Blas. Lleno.

2 toros de Capea pour le rejoneo et quatre Carmen Lorenzo pour le toreo à pied. Le second, ‘Vichanero’, Nº 24 a fait la vuelta.

Le rejoneador Diego Ventura : une oreille et une oreille

Sébastien Castella : deux oreilles après avis et une oreille.

José Maria Manzanares : pitos et salut.

Sobresaliente  Alvaro de la Calle.

La corrida de Capea, -tous les toros d’origine Muribe, seul le fer change- juste de présentation et modeste de têtes a donné un jeu spectaculaire permettant aux toreros de s’exprimer. Le second noble, pastueño même ira de menos à màs et lors du final le public demanda sa grâce que refusa justement le président. Noble aussi, le quatrième, plus rudes les cinquièmes et sixièmes.

Il y a peu de temps que les arènes de la Candelaria accueillent les figuras. Elles étaient jusque là réservées au toro/toro et aux seconds couteaux. Les trois invités du jour, têtes de file de l’escalafon, défilaient d’ailleurs pour la première fois sur cette piste; têtes nues. Il fallait donc voir cette tarde comme une sorte tour de chauffe, un galop d’essai crucial pour chacun d’entre eux.

Diego Ventura numéro un absolu du rejoneo a montré qu’il était au sommet de son art. Lors de son second passage il aurait pu couper une seconde oreille s’il avait eu plus de réussite avec le rejon de mort.

Castella s’est montré sous son meilleur jour. Il fut à, ses deux tours, magnifique de rigueur mais aussi d’engagement et d’esthétique ; ses deux trasteos allèrent de menos à mas, construits avec science, en citant de loin, à la corne contraire et dans une cadence qui est la marque de cette musica callada del toreo, idéal rarement atteint. Cette maestria atteint son sommet face au second, une crème de Capea pour lequel fut demandé un indulto. L’estocade légèrement défectueuse qui lui coûte le rabo. Une autre tombée au second essai face au cinquième. Un  bilan malgré ça excellent pour Sébastien.

On n’en dira pas autant de Manzanares l’esprit ailleurs face au troisième qui avait pourtant ses avantages. Il ne voulut pas le voir mais le tua d’un estoconazo de derrière les fagots. Il sortit de sa léthargie face au dernier. Après avoir été anodin à la cape, il se retrouva en cours de faena pour trois séries bien conduites par le bas qui firent vibrer la Candelaria mais la mort ne fut pas à la hauteur de ces prétentions: un pinchazo hondo qui doucha les enthousiasmes.

On peut le dire après ce premier succès, Sébastien Castella est prêt pour la temporada à venir : plus maîtrisé, plus mur et créatif qu’il ne l’a jamais été…

Pierre Vidal

Photos JY Blouin.