Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Corrida de toros. 10.353 spectateurs.

Toros de Saltillo.

• JAVIER CASTAÑO, silence et silence

• LUIS GERPE, silence après deux avis et vuelta al ruedo

 CRISTÓBAL REYES, qui confirmait l’alternative, silence après deux avis et silence après deux avis

Javier Castaño a salué pour sa dernière apparition à Madrid. Après avoir combattu le deuxième de son lot, il a été soigné à l’infirmerie des arènes de Las Ventas pour une « blessure aux adducteurs de cuisse droite, en attendant une échographie ». Avec un pronostic réservé qui l’empêche de poursuivre le combat.

Avec des si on pourrait mettre Paris en bouteille dit la sagesse populaire, « si » il avait bien tué Cristobal aurait certainement réussi quelque chose de grand. C’est à la porte des toriles qu’il attend son premier qui l’ignore avec superbe pour filer au planches. Il sera pratiquement impossible de le toréer de capote les piques seront particulièrement mal faites, pour faire court les six picadors se comporteront mal et la messe est dite pour tous les premiers tiers de la soirée. Pour tout arranger le toro chute et le « siete » le proteste. Le maestro de Jerez essaie des deux bords à la muleta sans vraiment trouver la distance et le sitio laissant toutes fois de bon détails sur une série ou l’autre. Survient une mise à mort plus que laborieuse : trois pinchazos le dernier un peu plus profond et autant de descabellos à un toro gardant la tête haute la délivrance parvient à quelques secondes du troisième avis.

Le sixième sort fort comme ses frères c’est le plus léger du lot 533kg mais le plus armé du lot ce qui n’est pas peu dire. Ici encore le premier tiers est mal mené. Cristobal brinde à son épouse qui n’en mène pas large pour ce dernier quart d’heure à passer à Las Ventas. Nous retrouvons le Cristobal Reyes torero jérézano vaillant et courageux certes mais aussi artiste, Après une première série à droite de qualité il montre une bonne main gauche qui s’accorde avec le piton de son adversaire pour de profondes naturelles templées, les seules de l’après-midi. Le final à droite sera du même tonneau. On se prend à rêver dans le camp des bords du Guadalete, las ! la suerte suprême a de nouveau failli. Mon voisin qui a souvent conseillé le jeune jérézano bondit sur le granit de las Ventas et me rappelle les canons de l’entrée à matar qu’il lui a maintes fois répété : « il faut entrer droit en se croisant pour dévier la tête de l’animal avec la muleta, on garde la force du bras et l’on ouvre l’espace pour entrer l’épée » Facile à dire assis dans les tendidos et encore plus confortablement installé devant son clavier, C’est autre chose devant les deux poignards d’un Saltillo, c’est certainement pourquoi je préfère manier la plume plus que l’estoc, mais je ne suis pas matador. Il est plus que probable que Cristobal est passé à côté d’un succès.

Le Parrain de confirmation, Javier Castano, faisait ses adieux à Madrid qui se solderont par un passage prolongé à l’infirmerie après la mort sans gloire de son dernier adversaire. Peu de chose à dire de la faena au premier toréé de loin occis d’une demie plate en arrière très longue à agir. La faena au second le plus compliqué de l’envoi sera plus que brève la mise à mort faisant durer les débats sans toutefois arriver aux avis.

Jean Dupin