Plaza de toros la Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Première de la Feria de Abril. Près de moitié.
Toros de Fuente Ymbro,


• LAMA DE GÓNGORA, ovation et oreille


• CALERITO, ovation après avis et vuelta al ruedo après pétition


• SAMUEL NAVALÓN, vuelta al ruedo après avis et silence
Une minute de silence a été respecté à la mémoire d’Alfonso Ordóñez Araujo, mort ce dimanche 27 avril.
Pour ouvrir le cycle férial, Séville avait choisi Fuente Ymbro pour une corrida qui devait être celle des espoirs, selon un revistero connu. (Du moins, si l’on peut qualifier Lama de Gongora d’espoir dans sa 10 ème année d’alternative !) Calerito et Samuel Navalon méritent le titre à 3 et 1 an d’alternative, mais disons que c’était surtout pour les 3 maestros, une opportunité car ils n’accumulent pas les contrats.
Avec en face d’eux des toros de beau trapio, notamment le premier au morillo impressionnant fortement applaudi à sa sortie, mais qui s’avérèrent durs et compliqués, les 3 matadors ont montré qu’ils avaient à la fois du courage et du répondant pour traiter ces problèmes. Si seul Lama de Gongora coupe une oreille, ses deux companeros donnent chacun une vuelta de poids.
En premier sort le plus beau Fuente Ymbro, mais s’il suit sur la corne gauche, il est compliqué à droite. Pas grand-chose à la pique où comme les suivants, il sera épargné. Lama de Gongora l’aborde par doblones puis enchaine en naturelles de belle facture avant de tenter quelques derechazos que le toro refuse.
L’estocade en entrant droit, mais contraire et plutôt tendida, sera concluante et lui permettra de saluer. Quelques sifflets isolés accompagneront l’arrastre.
Le second pour Calerito a aussi un beau trapio, mais se montrera plus noble et moins compliqué que le premier, même si sa caste et son agressivité ne sont pas faciles à gérer. Calerito ouvrira sa faena en deux séries de derechazos liés qui feront sonner la musique. Il profitera bien de la noblesse du toro en le faisant venir de loin. Pour la corne gauche moins évidente, il choisira des circulaires inversées. La première épée tendida et tombée le trahira et il se reprendra à la seconde en place et concluante mais ne peut écouter que les applaudissements de l’arène.
Navalon qui débute à Séville et n’est pas andalou veut montrer qu’il n’est pas là pour la figuration et va à porta gayola. Après la larga réussie il enchaine sur de belles véroniques avant de mener le toro au cheval en chicuelinas marchées. Les piques seront légères encore une fois. A la faena, (menée sans zapatillas, ce qui passe un message), entamée en statuaires, 2 séries de derechazos bien liés donnent le ton, mais à gauche, le toro est plus compliqué à la première série avant de se fixer. Navalon revient à droite, mais le toro ne transmet plus et il termine par une série de bernadinas. L’estocade sera trasera mais concluante et déclenchera une pétition minoritaire que la présidence refusera avec raison mais qui lui permettra une vuelta méritée.
Au quatrième, Lama de Gongora, à son tour, se rend à porta gayola et enchaine sur de bonnes véroniques. Le toro est vif, encasté et pourtant ne s’engage pas à la pique. Les banderilleros, notamment Fernando Sanchez saluent. La faena commence par des doblones et des derechazos liés. Dès la deuxième série, la musique joue. Le toro plus noble suit bien aux séries suivantes et permet de lier les passes. A gauche, le toro est moins clair, mais après 3 séries, le matador passe à l’estocade entière et d’effet rapide qui lui permet de recevoir une oreille méritée.
Le cinquième toro va apporter de l’émotion, notamment au couple de Chinois derrière moi qui commentent abondamment la corrida depuis le début et semblent apprécier. Ojinegro sort en donnant des signes de mansedumbre, mais après les piques (légères) ils disparaitront ; Calerito entame par un cartucho de pescao suivi par des naturelles bien liées la Maestranza réagit par des olés sonores. Mais dès la série suivante le toro le prend et le fait voler à 2 mètres de hauteur. Sonné par la chute il se réveille dans les bras de ses compagnons et se relève pour repartir au combat : une série de derechazos et la musique joue. Sur une série de naturelles il est repris et reçoit un puntazo dans la jambe (qui nécessitera des examens à l’hôpital). Mais il veut tuer lui-même son toro et refuse l’infirmerie. Malheureusement après pinchazo, l’estocade bien portée sera légèrement desprendida. La forte pétition était surtout pour une oreille du courage mais la présidence ne cèdera pas et il donnera vuelta en boitant avant de partir pour l’infirmerie.
Navalon retourne accueillir le sixième à porta gayola et lui donne des véroniques et chicuelinas. Le toro puissant soulève le cheval à la pique mais perdra de ses qualités à la faena où il manquera de transmission n’acceptera pas plus de 2 passes successives et grattera beaucoup le sable. Navalon fera des efforts pour réveiller le public après les émotions du toro précédent, mais ne pourra réellement y réussir, surtout qu’après 2 pinchazos, son estocade entière sera basse.
Au total, une corrida intéressante, mais on aimerait voir ces toros dans des mains plus expérimentées que celles de ces jeunes qui n’ont que 3 ou 4 cartels ces dernières années.
JY Blouin texte et photos
P.S. Calerito a été soigné à l’infirmerie des arènes de la Real Maestranza après la mort du cinquième de l’après-midi suite à un traumatisme au genou droit avec des douleurs lors des manœuvres de flexion et d’extension de l’articulation. Aucune déformation ni signe inflammatoire. Selon le rapport médical, « une étude radiologique complémentaire est recommandée pour déterminer l’étendue de la blessure ».