Une magnifique novillada de Talavante pour une cape d’or internationale gagnée par le nîmois  Victor

• EDUARDO NEYRA, oreille et silence après avis.

• TOMÁS BASTOS, silence après avis et silence

 VÍCTOR, deux oreilles et une oreille

Un cartel international
Un mexicain, Eduardo Neyra, un portugais , Tomas Bastos, et un nimios, Víctor, avec une novillada d’Alejandro Talavante

Des toros très intéressants avec des comportements différents, comme leur physique.

Le premier a eu un comportement très intéressant. Il trébuche à plusieurs reprises dans les deux premiers tiers. On craint le pire. Le recorrido se réduit très vite, y compris lors de la première série à genoux. Puis tout change. Neyra sait lui donner la bonne distance et le toro se livre. Il ne tombera plus, la race parle. Il est bon des deux cotés. Une bonne petite faena mais un peu trop lisse. Une petite oreille.

Le deuxième est bon des deux côtés. Le torero est très novillero. Il sait conclure les séries par des détails inspirés. Malheureusement son envie le pousse à prolonger exagérément par des cambios por la espalda et des demies passes sans intérêt. Silence.

Le troisième part de loin de manière inopinée. Victor ne bronche pas et le reçoit par un cambio por la espalda. Il continue à citer de loin puis sait à bon escient réduire la distance. S’en suit une belle démonstration de torero vertical alliant aguante , lenteur de gestes et douceur. Avec son corollaire de temple. Deux oreilles et vuelta au toro.

Le quatrième a une charge vibrante à droite. Neyra baisse la main et enchaîne du même côté en baissant la main. Jusqu’à que le novillo épuise sa bravoure et sorte seul des séries vers les planches. Un final au fil des barrières pour profiter des derniers élans dans la querencia.

Le cinquième est le plus « fait »: morillo, arrière train, couilles, … il est étonnant de voir des animaux nés à peu d’intervalle avec des développements différents. Les toros sont comme les humains… le tercio de pique est applaudi. La faena ne prend pas son essor. Le toro se décompose ou le torero ne sait pas comment le prendre et le faire se livrer ? Le toro sera applaudi à l’arrastre.

Le sixième demande à être toréer. Victor le comprend vite et revient aux fondamentaux. À noter la deuxième série avec un début droitier de suite enchaîné avec un changement de main et des naturelles de bonne facture.  Un final par luquesinas. 1 oreille.

Victor est une belle promesse d’avenir. Vu sa verdeur le chemin est encore long. La suite lui appartient

Texte Michel NAUDY

photographies Bruno Lasnier