Plaza de toros del Puerto de Santa María, Cádiz – Deuxième de la temporada portuense. Près de 3/4.

Toros de Hnos, García Jiménez et Olga Jiménez (1º et 4º)

• MANZANARES, oreille et pétition de la seconde et oreille.

• ROCA REY, oreille et oreille

• PABLO AGUADO, ovation et oreille

Saluts de  Juan José Trujillo et Cebadera au premier.

Nous ne sommes pas passés loin de la soirée triomphale ce soir avec la redécouverte d’un Manzanares au sommet et les faenas brodées dans la soie de Pablo Aguado qui perd un triomphe majuscule aux aciers.

Manzanares à déroulé une faena au sommet à son premier. Les passages sur les deux bords sont majestueux de lenteur et de temple . Nous retrouvons enfin le grand torero qu’il peut être tout en douceur et en finesse. Les séries sont longues bien dessinées dans le tempo de l’animal qui fait preuve d’une grand noblesse. On sait l’Alicantino bon matador et ce soir dans un grand récibir qui laissa le toro sur place, il en fit une nouvelle fois la preuve. La pétition est forte mais le président ne se laisse pas convaincre pour l’octroi d’un deuxième pavillon ce qui lui valut une bronca phénoménale. A son second, plus manso et compliqué, on retrouve malheureusement le Manzanares habituel toréant de pico et sans s’engager sauf dans les trois dernières séries et le volapie une fois de plus très efficace.

Andres Roca Rey visiblement gêné par sa blessure de la veille a fait du Roca Rey . Je ne suis pas un fanatique de son « ojedisme » ce toreo de proximité qui tente à démontrer un dominio total dans le berceau des cornes. Certes cela lui évite de se déplacer et porte sur le public ébahi. Ce n’est pas ma tasse de thé mais je comprend que cela puisse plaire. Comme de plus il ne fut pas maladroit à l’épée, cela lui permit à lui aussi d’ouvrir la grande porte.

C’est pour moi, et je ne suis pas le seul, Aguado qui a déroulé le toreo le plus suave de la soirée. Il a troqué la serge de la muleta pour la soie la plus fine et c’est toute la douceur sévillane qui, comme le Guadalquivir sous le pont de Triana, s’écoulait dans ses longs muletazos. Que dire enfin de ses molinetes infinis ou de ses changements de mains digne d’un baile flamenco. Lorsque la musique se déclencha il la fit taire son art se suffisant à lui même et c’est avec « palmas por buleria » que le public unanime soutient la faena. Il n’y a que dans la province de Cadiz que l’on puisse vivre ces instants qui vous font hérisser le poil. Hélas, trois fois hélas Aguado n’est pas un grand tueur et les aciers le trahirent à son premier surtout.

Demain un grand artiste nous attend dans la plaza réal : Morante de la Puebla qui dit on a déjà fait le plein ce que Roca Rey n’a pas réussi à faire ce soir, mais vous savez ce que l’on dit des tardes « d’expectacion » qui peuvent être de « decepcion », on verra bien demain est un autre jour.

Jean Dupin