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Mauguio

Nino Julián a remporté le IIe Trophée Daniel Gimenez pour avoir coupé trois oreilles lors de la novillada de la Romería 2024…

La première satisfaction de cette novillada est venue, comme l’édition précédente, de l’affluence puisqu’une nouvelle fois, il a été annoncé le No Hay Billetes !  Enhorabuena donc à Gilles et Matthieu Vangelisti, ainsi qu’à tous ceux qui autour d’eux ont œuvré pour donner ses lettres de noblesse à la tauromachie melgorienne !

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A l’issue du paseo, il a été observé une minute d’applaudissements à la mémoire de Thomas Guzman, un proche de la ganadería Blohorn qui nous a quittés récemment.

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Il convient aussi de noter le comportement intéressant du bétail dans sa diversité, la palme allant sans conteste à « Cosserou », de Blohorn, qui a eu les honneurs de la vuelta posthume, lidié en cinquième position par Nino.

Novillos de San Sebastian et Pagès-Mailhan pour Lalo, Piedras Rojas et Blohorn pour Nino, et Gallon puis La Golosina pour Tristán.

Lalo de María : saluts puis bronca après trois avis.

Nino Julián : oreille et deux oreilles.

Tristán Barroso : saluts et silence.

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Lalo de María a ouvert la séance avec le San Sebastian par larga de rodillas avant capoteo alluré puis deux rencontres, applaudie la première. Nino se distingua sur un quite par faroles puis brindis à l’assistance d’une faena débutée par deux cambios au centre comprenant quelques passages bien orchestrés face à un bicho ayant toutefois tendance à lorgner vers les tablas. Avec le Pagès-Mailhan qui prit deux piques sans brio, Lalo brinda à Patrick Alarcon, mayoral chez Blohorn, un trasteo composé de séries au cachet affirmé, avec toutefois quelques difficultés à transmettre. La faena s’éternisa au point d’entendre le troisième avis fatidique ternissant sa prestation à cause du mauvais emploi des aciers.

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Nino Julián a été particulièrement en verve ce jour, d’abord avec un jabonero de Patrick Laugier avec qui il se distingua au capote avant un puyazo suivi d’une brillante exécution du second tercio du Nîmois. A la muleta, face à son adversaire noble mais aux forces un peu limitées, il fit bouillir la marmite par une réception agenouillée au centre, donnant ensuite la distance lors d’échanges variés qui eurent l’heur de plaire aux étagères. Entière au second envoi. Mais c’est avec le Blohorn que Nino allait donner sa pleine mesure, bien soutenu par le public après un puyazo de Mathias puis un nouveau tercio de banderilles, Nino brindant ensuite au respectable la faena de la tarde. Très entreprenant, il profita des qualités de charge de Cosserou pour faire vibrer les gradins lors de séries enlevées, allègres et allurées. Entière un poil desprendida avant de se faire violemment repousser verdugo en main, deux mouchoirs blancs et un bleu tombant alors du palco dans l’alegría générale. Vuelta avec l’éleveur. On le reverra avec plaisir dans une quinzaine à Istres pour un mano a mano avec Marco Pérez très prometteur…

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La curiosité venait de Tristán Barroso, peu vu par chez nous, qui démarra avec un Gallon mal piqué en deux fois. Brindis à l’auditoire puis entame suave d’une faena ambidextre relevée par les bonnes réponses de son opposant, le tout conclu par demie. Pour clôturer la séance, le pupille santacolomeño de Juan Bautista s’employa au cheval, provoquant un batacazo sur le premier assaut. Tristán brinda ensuite à Patrick Laugier une faena débutée genoux dans le sable, affichant ensuite rythme et conviction sans toutefois excès de transmission, le tout s’escagassant hélas ensuite avec la ferraille.

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En se retirant de cette novillada somme toute entretenue, le public affichait des marques de satisfaction… et les organisateurs aussi ! On ne va pas s’en plaindre, le plus important étant que ce rendez-vous semble avoir trouvé son public et sa date. En route vers le troisième no hay billetes l’an prochain ? Ojalá…

Paul Hermé torofiesta.com

Grenade : Perera et Ortega triomphent.

Plaza de toros de Grenade. Troisieme de la Feria de Corpus 2024. Plus d’une d’une 1/2 arène.

Toros de Álvaro Núñez pour

Miguel Angel Perera oreille, oreille

Alejandro Talavante saluts, oreille 

Juan Ortega oreille, oreille

Grenade fêtait ce soir le souvenir de Frédérico Garcia Lorca qui avait été annulé en 2023 pour cause d’élections. Morante de la Puebla qui devait être chef de lidia avait déclaré forfait soit disant pour un litige financier avec l’empresa. C’est Miguel Angel Perera qui le remplaçait.
Les toros d’Alvaro Nunez, du trapio conforme au Nunez del Cuvillo dont ils sont originaires, de poids léger (autour de 470 kg) ont eu un comportement inégal: les 3 premiers, distraits chargeant tout ce qui bougeait, mais avec une embestida hésitante et ne durant pas plus de 3 séries avant de se réserver. les 3 derniers meilleurs, plus allants notamment le 4.

Perera, en grand torero dominateur a remarquablement lidié ses deux toros avec un quite superbe au premier et des circulaires sur 720 degrés. A son second, qui avait plus de fixité, 2 grandes séries à droite et encore des circulaires dominatrices: du grand Perera. La demie épée sera retirée et une grande estocade couchera le toro sin puntilla. La présidente subira une bronca des généreuses arènes de Grenade pour n’avoir pas accordé la deuxième oreille.

Talavante à son premier touche un toro qui ne charge pas malgré une soseria apparente. La faena difficile se conclura par un échec à l’épée. A son second, très encasté qui charge tout ce qui bouge, Talavante le fixe dans la muleta et lui impose une faena malgré ses derrotes obtenant une oreille.

Ortega, touche son premier dont la sortie abanto avait laissé quelque espoir, mais qui se réserve après la 3 ème série. Il entame une faena par doblones de très bon goût et qui incitent le toro à humilier malgré ses derrotes. Grande estocade entière en place et oreille. A son second, pris en mains par une grande série de véroniques, et qui chargera successivement les deux picadors, il mène une faena efficace après les doblones d’entrée avant que le toro ne s’échappe vers le toril où l’estocade entière légèrement desprendida sera foudroyante. Nouvelle oreille pour le maestro.




Jean-Yves Blouin. Texte et photos

Grenade : El Fandi patron chez lui

Plaza de toros de Grenade. Deuxième de la Feria de Corpus 2024. Casi lleno. 

Toros de Victoriano del Río.

DAVID FANDILA ‘EL FANDI’, ovation après avis et deux oreilles.

ANDRÉS ROCA REY, ovation et oreille.

PABLO AGUADO, oreille et palmas après avis.

Corrida intéressante mais dont ne sort qu’un seul bon toro de Victoriano del Rio, le 4 ème auquel El Fandi coupe les deux oreilles. Les autres ont été assez bons, le premier noble et le 6 ème qui a gardé une charge vive jusqu’au bout; mansotes le 2 et le 5; regular le 3 mais présentant des difficultés. Bien entendu, une seule pique chacun : impossible de vraiment apprécier leur bravoure.


El Fandi a donc triomphé une nouvelle fois chez lui, après avoir échoué à l’épée à son premier. Sa faena variée au toro n°119 a porté sur le public avec moins d’adornos que la veille de la distance accordée au toro qui venait de loin et plus de passes fondamentales, malgré un usage excessif du molinete. Une (très) légère pétition d’indulto s’est même manifestée, mais comment gracier un toro qui ne prend qu’une pique?


Roca Rey a été bien coupant l’oreille de son second, difficile et distrait. A son premier, qui finira au toril, après de belles passes à la cape, et une faena de bon goût en musique (la fanfare n’a pas chômé en ce jour), l’épée le trahira avec un vilain bajonazo.


Aguado obtient l’oreille, généreuse de son premier qui se réserve après les naturelles avec lequel il donne par moments l’impression d’avoir perdu les papiers. Mieux au 6 ème, toro à la charge vive jusqu’à la fin, il donne quelques belles séries mais tue d’une épée tendida et trasera.

Jean-Yves Blouin. Texte et photos

Madrid: ENFIN UNE CORRIDA COMPLETE

MADRID – 31/05/2024- 19° acte taurin de la San Isidro 2024 et 10° arène pleine. 25° et vent.
Toros de SANTIAGO DOMECQ et LUIS ALGARA (4°)
559, 562,543,579,600,588 Kg tous de 5 ans. Tous bons à des degrés divers sauf le 2°.
Pour :


JOSE IGNACIO UCEDA LEAL, bleu ciel et or, ovation et silence.


ALEJANDRO TALAVANTE, noir et argent, silence et petit applaudissement.


BORJA JIMENEZ, aubergine et or, oreille et silence.

Salut de Borja Jiménez à l’issue du paseo en mémoire des trois oreilles coupées lors de la corrida des Victorino Martin de la feria d’automne 2023.
Salut du banderillero JAVIER AMBEL au 4° toro.

Cet après-midi madrilène nous avons eu enfin tous les ingrédients d’une bonne corrida de toros. Des toros toujours bien présentés, deux bons taureaux, le 3° et le 5°, avec un torero vétéran, classique et esthétique, Uceda Leal, un torero vedette faisant juste le métier, Talavante, et enfin un jeune torero voulant triompher et le réussissant, Borja Jiménez. Pour une fois le spectacle a donc été entretenu du début à la fin de par la bonne disposition des toros et des toreros.
Le sommet a été atteint au 3° toro, un grand toro doté d’une authentique bravoure mais qu’il fallait
consentir ce que réussit à faire Borja Jiménez sans coup férir par des séries de grande domination que ce soit de la main droite ou de la main gauche. Quelques mots marqués sur mon carnet au cours
du combat : Entrega, volonté, toreria, chargeant la suerte, précision, distance, courage, grande faena
à un taureau très encasté.
Dommage que la première épée ne soit pas rentrée sinon les deux oreilles étaient assurées. Un grand moment de tauromachie créé par la rencontre d’un grand toro avec un grand torero. Au 6° Rien à faire avec un taureau âpre et difficile.
Uceda leal que nous voyons toréer de temps en temps depuis 25 ans reste Uceda Leal. Un torero fin et distingué, esthétique, très bon tueur mais ne pesant pas sur les taureaux, sans doute par manque d’engagement, malgré un sitio évident. « Pourrait mieux faire » a toujours été son appréciation.

Quant à Talavante, très mal servi à son premier toro, il fit du Talavante à son second toro, le 5°, mais sans forcer le destin, ce que lui reprocha le public car il avait touché un grand toro, brave et surtout noble, qui « faisait l’avion » avec sa corne gauche. Les sifflets montèrent des tendidos les plus revendicatifs, les 6 et 7, et une estocade non concluante sans le descabello ne ralluma pas la passion du public.
Grande ovation au toro à son départ avec les mules, et très léger applaudissement au torero, la sanction de Madrid était tombée. Il faut dire qu’après sa grande faena de mercredi l’attente était sans doute trop forte mais il faut dire aussi que passer après le grand travail de Borja Jiménez n’était pas chose facile…
EXIR

Madrid  : des confirmations

Madrid, 30 mai. Plein. Temps estival, du vent à partir du troisième. Quatre toros d’Alcurrucén et un de El Cortijillo, deuxième fer des frères Lozano, aux robes variées, inégaux de présentation, mansos au cheval et souvent à la muleta. Celui sorti en troisième fut le plus noble. Un sobrero, sorti en premier, de Juan Manuel Criado, tardo mais aux charges longues.

Daniel Luque : salut et silence.

David Galván : avis et vuelta après pétition et salut après avis.

Victor Hernández : avis et salut et salut.

David Galván remplaçait Manzanares.

« Esmerado », n°23, de 547 kilos , negro listón, né en octobre 2018,  de Juan Manuel Criado fut le toro de la confirmation de Victor Hernández.

Confirmations, d’abord celle officielle, du matador madrilène Victor Hernández. Un jeune torero qui a prouvé, en particulier au dernier, qu’il a énormément de courage, du sitio et qu’il ne peut que progresser. Car au-delà de son attitude il a un bon concept de la tauromachie. Son premier toro, le sobrero de Criado, était reticent au premier abord mais une fois dans la muleta il chargeait avec profondeur. Malheureusement il ne dura que trois ou quatre séries, des séries où l’on put entrevoir le toreo de Victor Hernández. A suivre, on le verra bientôt aux demies finales de la Copa Chenel.

Confirmation aussi que David Galván est devenu un torero de Madrid après son succès d’il y a quelques jours. Le public l’attend et l’a soutenu tout au long de l’après-midi, il s’est même parfois enflamé avec sa gestuelle si torera. En particulier au premier, un toro noble mais aux forces limitées qu’il toréa avec intelligence et bon goût. On lui demanda l’oreille après une demie estocade.

Faena plus compliquée et laborieuse au cinquième, un Alcurrucén qui ne voulait pas charger, où il s’est montré insistant et a même réussi à en extirper une série finale, très applaudie par les Madrilènes. La preuve que grâce à cette San Isidro il a franchi un pas déterminant dans sa carrière.

Confirmation aussi aujourd’hui de la mauvaise passe de la ganaderia d’Alcurrucen qui, après deux corridas à Madrid, s’est surtout distinguée par des comportements de manso dans les différentes phases de la lidia.

Daniel Luque, dont c’était la dernière prestation à cette San Isidro, en a pâti. Malgré tout, sa faena au premier, pour l’aficionado, fut une leçon de lidia par sa construction, la manière dont il lima les aspérités du toro et inventa une faena a priori inimaginable. Cependant le grand public ne l’a pas vu et l’a l’applaudi timidement.  Face au second, il n’y avait même pas une passe à en sortir, avec de sucroît des rafales de vent. Le visage du torero reflétait, à l’issue de la corrida, sa rage de partir de Madrid sans la moindre oreille. On reste sur notre faim de le revoir dans la capitale, si possible avec un toro brave.

Antonio Arevalo

Madrid: il n’y a pas de mauvais cinquième

MADRID – 29/05/2024- 17° acte taurin de la San Isidro 2024.

Arène pleine, beau temps chaud, 30°.

Toros de Juan Pedro Domecq, 586,578,597,593,672,643 kg, tous de 5 ans et demi, bien présentés de cornes et de trapio, mais, sauf le 5°, avec une caste déficiente pour leur permettre de combattre sans distraction et avec fixité dans la charge.

 2 piques chacun. Le 5°, tout le contraire, le plus lourd de l’après-midi mais de la caste à revendre.

Pour :

Morante de la Puebla, brun et or, sifflets et silence.

Alejandro Talavante, blanc et or, silence et une oreille.

Pablo Aguado, bleu canard et or, silence et silence.

Salut du banderillero Antonio Joao Ferreira au 1°.

 
Le cinquième toro et Alejandro Talavante ont sauvé une après midi très attendue mais très décevante comme le sont souvent les corridas de JP Domecq à Madrid.

Un toro de 672 kg avec force, caste et bravoure face à un torero en pleine maturité qui nous a rappelé ses meilleurs moments d’avant sa mini retraite.



Une faena inspirée de la main gauche, son point fort, mais aussi de la main droite, avec une série finale en semi génuflexion faisant se lever le public de Las Ventas.

 Une faena d’inspiration totale avec des statuaires pour commencer, puis des naturelles liées avec une facilité qui n’appartient qu’à Talavante grâce à sa ceinture extraordinaire, le tout fait avec une alegria et une facilité déconcertante devant une bête, rappelons-le, de 672 Kg avec des cornes impossibles.

Quand Talavante toréé à ce niveau là on ne peut être qu’admiratif. Son style n’appartient qu’à lui, ni castillan, ni andalou.

Dommage que son épée tombée l’ait sans doute privée de la deuxième oreille du toro.



De Morante nous ne dirons rien par respect, à part son quite par véroniques au premier toro d’Aguado. Des véroniques «   de la maison » mais sans plus.



Mais d’Aguado nous dirons le plus grand bien grâce à son travail de cape à chacun de ses deux toros.

Temple et douceur dans les véroniques de réception, chicuelinas artistiques et allurées au quite à son premier toro. Un début de faena « sévilla style » à ce même premier laissait augurer une grande faena. Hélas le toro…

Quant à son dernier toro il y avait bien longtemps que nous n’avions pas vu un Président refusant au matador en piste l’arrêt des piques, et donc faire donner une troisième pique affaiblissant trop le toro. Etrange. Comme si le Président ne voulait pas qu’Aguado puisse triompher juste après le grand succès de Talavante ?

Mais ne soyons pas complotiste…

EXIR

MADRID: UN NOUVEL ESPOIR


Madrid, 28 mai. Trois quarts d’arène. Trois novillos de Guadaira, sortis premier,
troisième et sixième, nobles mais faibles sur pattes, manquant de transmission et
d’humiliation. Trois novillos de Torrehandilla, dont deux sobreros, au comportement
similaire.


Lalo de Maria silence et silence.


Pepe Luis Cirugeda silence et silence.


Alejandro Chicharro tour de piste après forte pétition et salut.


Décevante novillada, avec deux fers issus de Jandilla, avec lesquels il était difficile de se refaire remarquer. Par manque de fougue, faiblesse récurrente, malgré leur noblesse. Pourtant, Alejandro Chicharro, novillero de Miraflores de la Sierra, dans les montagnes proches de la capitale, aurait pu sortir devant eux en triomphe. Il avait déjà franchi la grande porte de Madrid il y a moins d’un mois, où il se distingua
particulièrement à l’estocade, ce qui ne fut pas le cas aujourd’hui. Mais on a vu un novillero qui excelle dans son placement, d’un courage indéniable, toréant avec du temple, sans accrochages, beaucoup de goût et de la personnalité. Il a marqué les esprits. Que ce soit à la cape et surtout à la muleta. En plus il a très bien administré la lidia de ses deux novillos. Chicharro est tout nouveau mais il fera parler de lui. On
s’est régalés, en particulier avec une série de naturelles très profondes, de superbes passes de poitrine et un bon sens du rythme, de la cadence que doit avoir toute faena. Je pense qu’on est nombreux à avoir craqué. Encore un novillero à suivre de très près
porteur d’espoir.
Lalo de Maria a eu une prestation correcte, où il a montré de la facilité, un certain métier, mais n’a pas impacté le public. Il a bien torée son premier mais sans le moindre écho. Il est vrai que le novillo, noble mais fade, ne disait rien, mais lui non plus n’a pas réussi à chauffer les gradins. Pareil au suivant. Il a besoin de novillos avec plus de hargne, plus de mobilité, pour que l’émotion perce. Là, il a été discret.
Pepe Luis Cirugeda se présentait à Las Ventas et il est vraiment très vert, que ce soit à la cape, à la muleta et à l’estocade. Il lui aurait fallu beaucoup plus de rodage avant de se rendre à la San Isidro. Sa présence est difficile à justifier.

Antonio Arévalo

Madrid : nouvelle déception

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. 15ème de la Feria de San Isidro. Lleno de ‘No hay billetes’.

Toros de El Capea (1º et 4º) Montalvo et José Vázquez (6º bis), bien présentés mais sans jeu sauf ceux consacrés au rejoneo.

DIEGO VENTURA, silence et ovation 

CAYETANO, silence et silence après deux avis. 

GINÉS MARÍN, ovation après avis et palmas. 

LLENO une fois de plus.
Malgré leur poids (560 et 610 Kg) les deux toros d’El Capea furent les plus mobiles. Arrivant dignement et bouche fermée jusqu’à la fin. Diego Ventura dans son style de centaure effectua deux faenas complètes. Un rejon  de castigo à son premier, deux à son second qui reçut entre autre une remarquable paire à deux mains. Un rejon de mort trasero provoqua une mort lente. Plusieurs pinchazos au second privèrent Ventura de trophées.

Les toros de Montalvo furent (presque) applaudis à leur sortie. Tous du trapio, une belle allure, un poids moyen de 560 Kg,astifinos . Tous sauf le sixième,infirme et remplaçé, firent illusion à la pique. Et puis tout est dit. L’un peu mobile, l’autre avec une charge totalement désordonnée, un autre avec une corne gauche impossible et allant à menos.

Avec tout cela Cayetano essaya sans y parvenir de lier quelques passes . Des estocades médiocres et descabello difficile au second justifient les deux « silences ».
Ginés Marin parut beaucoup plus décidé et avide de succés. A son premier il livra un combat volontaire et de grand mérite face à un adversaire aux réactions désordonnées et imprévisibles. Une demie épée et un descabello clôturèrent ce combat un peu perdu d’avance. Comme c‘était son jour de chance il vit sortir un sixième infirme, fragile et boitillant. Remplacement de l’infirme par un toro de José VAZQUEZ un peu plus léger et de bonne allure, bien armé, tout pour plaire. Sauf qu’il se révéla Manso de première classe refusant totalement la pique de Guillermo MARIN qui dut tricher pour lui infliger un châtiment minimum (bronca pour papa). Ginès Marin qui avait brindé ce toro à Curro Vazquez malgré la « mansedumbre » de ce drôle de toro décida de lui délivrer des passes, d’abord à gauche et le toro s’investit clairement ce qui permit au maestro de faire preuve à la fois de bravoure et de savoir faire. Mais tous ses efforts ne portèrent pas sur le public.Une estocade douteuse mais efficace.
Fin d’une semaine à Las Ventas qui vraiment manqua de TOROS BRAVES,devant une partie d’un  public bavard et manquant de respect.
A Arevalo l’a fort bien dit, il va falloir repenser sérieusement la notion de TORO DE MADRID.

Charles Figini

Brindis de Ginés Marin au grand torero madrilène retiré -apoderado de Cayetano- Curro Vasquez

Madrid: À qui la faute ?


Madrid, 25 mai. Lleno de no hay billetes. Cinq toros de La Ventana del Puerto, présentés dans le type, celui sorti en second fut protesté, faibles sur pattes et fades de comportement. Plus nobles premier et sixième, mais vite éteints. Un toro du Puerto, sorti quatrième, sans moteur.


Sébastien Castella salut après avis après petite pétition et silence.
Daniel Luque palmas et silence.
Christian Parejo salut et silence après avis.
Christian Parejo a confirmé à Madrid avec le toro « Bonoloto » de la Ventana del Puerto, n°101, castaño bragado, de septembre 2019, 581 kilos.


C’était un des cartels les plus attendus de cette feria avec une nouvelle fois le « no hay billetes » affiché. Une rencontre entre Daniel Luque, triomphateur de Séville et torero très attendu à Madrid pour sa consécration définitive en tant que figura et Sébastien Castella, dont c’était la deuxième corrida en cette feria de San Isidro et qui venait d’éblouir les aficionados nîmois lors de ses deux après-midi à la Pentecôte.


Avec le jeune Christian Parejo, comme nous le savons tous devenu torero à Béziers et devenu matador dans cette ville, qui pouvait créer la surprise. Mais la déception finale est totale. Sébastien toréa avec beaucoup de calme, de maestria son premier, il y eut même de très belles passes, d’un relâchement absolu, mais le toro de la Ventana del Puerto manqua de transmission et pire encore fut protesté dès sa sortie par son soi-disant manque de trapio. Dommage, cette faena bien construite ne permit à Sébastien que de saluer le public. Le quatrième fut d’une fadeur telle que la faena fut suivie par le public en silence de bout en bout.


Idem pour Daniel Luque à son premier, devant un autre animal insipide où il ne put même pas s’illustrer à la cape. Et encore moins à la muleta. Face au cinquième, qu’il brinda, tout comme Sébastien, il y eut une étincelle : trois superbes derechazos qui provoquèrent les olés puissants de Madrid. Mais ce ne fut qu’un mirage, le toro ne permettait pas l’enchaînement des passes et son manque d’engagement, son manque
de classe et surtout de pugnacité, refroidirent les esprits. Rien, silence une nouvelle fois sur les gradins de Las Ventas.


On y avait pourtant cru au premier, le toro de confirmation de Christian Parejo, noble, allègre à la pique, et avec un certain moteur à la muleta. Mais de courte durée, car il ne tarda pas à s’éteindre. Tout comme le sixième et dernier. Il y eut quelques détails de Parejo dont on peut saluer l’enthousiame, en particulier dans des quites très ajustés par véroniques ou tafalleras. Un bon placement à la muleta, il n’a pas pu convaincre mais il a laissé sa carte de visite et l’envie de le revoir.
On en arrive à l’équateur de la feria et pour l’instant pas de triomphe majeur. Que s’est-il passé aujourd’hui pour qu’une corrida aussi intéressante sur le papier devienne quelconque ? Sans doute la réponse est du côté du toro, pas de cet éleveur en particulier, mais du toro de Madrid, encore une fois trop lourd et comme le savent la plupart des aficionados, choisi non pour sa « reata », ses origines, mais pour sa corpulence, pour ne pas dire son poids, et ses cornes. Le problème est peut-être là, la question continuera de se poser et il faudra absolument faire le bilan du comportement des toros à l’issue de cette feria. Et comparer avec ce qui se passe ailleurs avec ces mêmes élevages.

Antonio Arévalo

Las Ventas : où sont les toros?

Madrid 11eme corrida de San Isidro.

Toros du Puerto de San Lorenzo

Pour Alejandro Talavante : Corinthe et or, oreille et silence

Juan Ortega: Corinthe et or, silence et salut au tiers

Tomas Rufo: Lilas et or, silence et salut au tiers.

Lleno , plus une place, très beau temps et pas de vent.

Conditions idéales pour une corrida de vedettes et une fois encore des toros qui ont l’air d’en être, trapio , poids moyen 580k, belles armures hautes sur des toros bas, bien dans le type sauf le 6eme  sans morillo.Ne pas confondre un bon champagne et un mousseux .

Disons tout de suite ce qui fâche : le 1er, le plus lourd et le plus vieux  donne un peu de jeu sans ruse ni danger, et se laisse couper une oreille par Talavante fort serein et élégant, on n’en dira pas plus.

Ensuite le 2eme le 3eme le 4eme et le 5eme sont des caricatures de toros braves, même si une fois ou l’autre on a l’impression qu’ils vont au cheval et poussent un peu à la première puya.

Le 5ème, une espèce de sournois sans bravoure va envoyer Ortega au sol à la suite d’un voltereton impressionnant.  Piqué au vif le sévillan reprend les trastos et livre combat à un animal qui fuyait le combat.

Et le 6eme, un ersatz de toro va se laisser faire , plutot moins que plus par un Tomas Rufo décidé.

On entend une partie du public , touché par les efforts du toledan, réclamer l’oreille.  Rappelons que les oreilles ne peuvent tomber que si les toros participent au combat et ne les laissent sur le sable qu’après s’être livrés.

Alors on peut bien entendu gloser, excuser ceci ou cela, mais ce soir en dehors de trois paires de banderilles et des vrais efforts de la part des toreros, on s’est ennuyé ferme, imaginant que  finalement, peut- être dans ces bestiaux noirs et bien armés, il pourrait se trouver une once d’esprit combatif..

Parlons donc d’hier et des toros très très armés et pas commodes d’EL Torero pour des toreros moins glorieux, hier disais-je, on ne s’est pas ennuyé, on a vibré, craint le pire, espéré le succès, admiré avec beaucoup de ferveur la faena de David Galvan…

Quid de ce soir?  Je ne vais pas vous ennuyer à mon tour avec deux bonnes séries sur la corne gauche de l’un, des débuts de rodillas aux medios de Rufo au dernier, et puis, rien rien, des boites à cornes qui fuyaient la plupart du temps, partaient aux planches pour se faire toréer dans leur querencia.

Ce soir à aucun moment la faute ne revient aux matadors qui ont rempli leur rôle, mais aux toros del Puerto, indignes de fouler le sable de Las Ventas.

A  demain, 

Jean François Nevière

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