San Agustín de Guadalix (Madrid). Dimanche 28 avril 2024, matinée. Arènes Antonio Ronda Ortiz. Troisième et dernier de la Feria des aficionados.. Entrée : Près des trois quarts de la capacité.
Taureaux de Dolores Aguirre Ybarra, vuelta al ruedo du second.
Sergio Serrano : Applaudissements après avertissement, silence et ovation avec saluts à celui qu’il a tué pour Damián Castaño.
Damián Castaño : Vuelta après une pétition et deux avis et blessure.
Francisco Montero : Silence après deux avertissements et vuelta
Détails:
Après la mort du second, Damián Castaño se rendra à l’infirmerie, seule une contusion aux côtes est diagnostiquée. Avec le cinquième, à la sortie de la portagayola, Damián Castaño a été attrapé et est passé par l’infirmerie, il a été transféré à l’hôpital de la Fraternité de Madrid.
Antonio Peralta a reçu une ovation debout après avoir superbement piqué le troisième, et Gabin Rehabi en a fait de même au sixième.
Salut montera à la main de Francisco Javier Tornay après avois banderillé le second.
Les prix du meilleur varilarguero ont été décernés à Antonio Peralta, qui a remporté la troisième place et le prix du meilleur torero d’argent a été décerné à Francisco Javier Tornay, qui a été le banderillero pour la sixième.
Le mayoral Fernando Pizarro de la ganaderia de Dolores Aguirre a fait un tour de piste une fois la corrida terminée.
Les Picadores étaient annoncés sur les affiches : Benedicto Cedillo et Cristian Romero Meneses ; Juan Francisco Peña et J. Martin ; A. Peralta et Gabin Rehabi.
Cuadra : Equigarce.
On a toujours su que Dolores Aguirre choisissait ses vaches pour qu’elles produisent des « mansos con casta ». Le lot sorti aujourd’hui à San Agustin del Guadalix présentait beaucoup plus de caste que de mansedumbre ! Les 3 premiers étaient supérieurs, seul le 4ème correspondait vraiment au caractère Aguirre. Les 6 toros sont allés 23 fois à la pique, sans rechigner, en partant de loin et en poussant. Malheureusement les picadors, encore une fois piquent très en arrière, pompent sans mollir et carioquent à l’occasion : dans une plaza comme celle-ci et avec des organisateurs se référant à la règle, on devrait attendre beaucoup mieux.Seuls A Peralta (qui reçoit le prix) et gabin Rehabi ont officié dans les règles. Côté piétons, Damian Castano au second était parti pour une belle performance après une bonne faena, une épée correcte lui garantissait l’oreille. Qu’est-ce qui lui a pris de jeter sa muleta pour plonger entre les cornes et subir une première cogida ? Au 5 ème, nouvelle « folie », en allant à porta gayola, il se fait prendre au sol soulever par le toro et doit gagner l’hôpital avec sans doute des fractures de côtes et peut-être un problème à la colonne vertébrale (sans conséquence neurologique apparente). Sergio Serrano en professionnel mais sans peine ni gloire.. Montero trop bruyant dans ses cites ce qui ne lui vaut pas l’appui du public, commence par une faena gauchère au 3ème qui aurait sans doute apprécié de partir de plus loin. Au 6ème, survolté, criant plus que jamais il tue d’une bonne estocade qui provoque une légère pétition et lui permet de s’octroyer une vuelta. Très bonne corrida : le mayoral a donné vuelta et la ganadera, enchantée, reçu 2 brindis. Mais dans d’autres mains le triomphe semblait possible..
La deuxième demi-finale de novilladas d’Andalousie avait pour cadre les arènes historiques d’UBEDA. Le lot de novillos de BUENAVISTA relativement bien présenté a donné un jeu certains, en particulier le cinquième et le sixième plus encastés et nobles.
Sergio Dominguez « EL MELLA » une oreille et deux oreilles
Gonzalo CAPDEVILLA une oreille et une oreille
MARISCAL RUIZ deux oreilles et une oreille
« EL MELLA » aime toréer à genoux ou du moins il doit croire que cela impressionne et prouve son courage. Personne n’en doute, deux puertas gayolas et deux entames de faena les deux genoux en terre certes cela peut paraître impressionnant mais quand tous les novilleros de l’après-midi font de même cela devient banal et un tant soit peu fastidieux. De la première faena je ne retiendrai que l’ultime série à droite engagée ayant enfin trouvé la bonne distance et main basse. Valait elle à elle seule l’oreille avec l’entière desprendida qui a suivi, peut être mais certainement pas une deuxième réclamée et non obtenue par ses nombreux supporters.
Sa faena à son second très noble malgré un léger manque de caste, fut longue, toujours avec de nombreux passage genoux en terre. A y regarder de plus prés on voit un novillero systématiquement décroisé et ne toréant que du pico de la muleta. Cela impressionne les étagères, surtout avec un animal qui permet tout. L’épée est entière certes, mais contraire et peu efficace, Un avis aurait largement pu tomber, le novillero attendant descabello en main que le toro tombe , il dut toutes fois utiliser le verdugo à deux reprises. Difficile de comprendre les deux oreilles accordées.
Gonzalo CAPDEVILLA veut triompher mais son premier adversaire sur le reculoir dés le début ne lui permet guère de briller, il utilisera quand même le fond de noblesse décasté de l’animal pour donner quelques bonnes passes. C’est certainement à l’estocade qu’il portera bien droit, qu’il sera le meilleur même si son épée est contraire. L’oreille concédée peut l’être en effet pour l’engagement de cette estocade.
Les choses se compliquent pour le novillero du Puerto de Santa Maria à son deuxième opposant. Celui-ci dispose en effet de la caste et de la bravoure qui fit défaut aux autres. Bousculé au capote brouillon dans toute la faena il ne put jamais prendre la mesure de l’animal ni canaliser sa fougue. C’est à un combat désordonné que nous assistons, parfois CAPDEVILLA s’applique un peu et sort quelques bonnes passes. L’estocade est bonne et efficace et lui permet de couper un nouveau pavillon.
Le débutant MARISCAL RUIZ, il torée sa seconde novillada piquée, a donné le meilleur de la soirée. Tout d’abord il banderille et cela est suffisamment rare chez les novilleros pour le remarquer, il le fera pour ses deux novillos et plutôt bien. Son novillo, si il n’est pas un grand brave est noble et ne demande qu’à servir Dés les premières passes à genoux par le haut il transmet, en particulier pour l’énorme pecho qui termine la série. La faena est plaisante agrémentée de changement de main permettant d’allonger la passe. Les naturelles de face très classiques sont parfaite et ajoutent à la création artistique. L’estocade est portée dans les canons et même si la main glisse sur le pommeau de l’épée et ne laisse qu’une demi, celle-ci est en place et très rapide. Les deux oreilles sont immédiatement accordées par la présidence.
Son deuxième novillo dispose en plus de la noblesse d’un fond de bravoure qui permettra une excellente faena. Les quatre statuaires et la trinchera qui les ourle sont d’école, Mariscal ne bouge pas d’un poil lorsque les cornes le frôlent. Toute la faena sera du même tonneau, très engagée faisant passer le toro au plus prés utilisant lui uniquement la panse de sa muleta. Un toreo très classique qui gage en profondeur et sincérité. L’estocade en se maillant les doigts est parfaite mais malheureusement un peu longue à agir faisant sonner un avis et ne permettant de recueillir qu’une oreille.Il ne reste plus qu’a attendre la décision du jury pour connaître les trois qualifiés de la finale de SEVILLE le 12 mai prochain.
San Agustín de Guadalix (Madrid). Samedi 25 avril, soirée. Plaza de Toros Antonio Ronda Ortiz. Deuxième de la Feria del Aficionado. Corrida Desafío. Lleno
Toros de Palha, (4°, 6°), Herederos del Conde de la Corte (1°, 2° bis, 3° et 5°).
Sánchez Vara: Silence après avis et silence.
Morenito de Aranda: Palmas et ovation et saluts
Ángel Sánchez: Silence et silence.
Details:
Après la mort du premier, Sánchez Vara est passé à l’infirmerie pour un point à l’oeil gauche.
Victor del Pozo salut au troisième
Iván García Marugan a été ovationné à la pique du 3ème.
A la fin de la corrida le responsable du club « 3 Puyazos » a demandé pardon pour l’ensemble de la journée.
Les prix au meilleur varilarguero et meilleur torero de plata sont restés déert.
Los Picadors annoncés au cartel: Adrián Navarette et Juan Antonio Agudo; Héctor Piña et Iván García Marugan; Jesús Vicente García et Juan Francisco Peña.
Cuadra de Caballos: Equigarce
Peu de choses à dire de cette corrida gâchée en partie par le vent et le froid. Les toros après avoir encaissé 3 piques voire 5 pour le 3ème n’avaient plus de quoi soutenir une faena de 30 ou 40 muletazos.
Les piques elles mêmes bien que relevées rapidement étaient encore majoritairement traseras et souvent pompées et/ou carioquées. Seul point à retenir la prestation du jeune Angel Sanchez que l’on aimerait revoir dans d’autres conditions: il a été très bien face au 6ème de Palha lui arrachant des passes et a osé des naturelles de face à ce 6ème. Total une tarde dont on ne se souviendra pas sauf pour se rappeler du froid..
San Agustín de Guadalix(Madrid). Samedi 25 avril 2024, matinée. Arènes Antonio Ronda Ortiz. Première de la Feria des Aficionados. 3/4 d’entrée. Défi de ganaderias.
Novillos de Isaías et Tulio Vázquez (1er, 2e) et Raso de Portillo (3e et 4e).
João d’Alva : Silence et silence après avertissement.
Miguel Andrades : Silence après l’avertissement et oreille.
Sobresaliente Borja Ximelis
Les Picadors annoncés sur les affiches et étaient Helder Pires, Rafael Agudo y J C Fernandez y Alberto Sandoval.
Cuadra de Caballos: Equigarce
Peu de chose à dire sur cette novillada gâchée par le vent et la pluie. Les meilleurs moments ont été les banderilles, les 2 novilleros ayant des qualités dans cette suerte. Les toros ont été conformes à leur encaste, les Isaac et Tullio Vazquez plus agressifs (le premier se casse la corne contre un burladero) les Raso de Portillo plus complets. Joao D’Alva n’a pas vraiment convaincu. Miguel Andrades avoulu porter un grand coup d’abord en allant à porta gayola, puis en se jetant littéralement sur le frontal à l’estocade pour une cogida certainement extrêmement douloureuse qui lui vaut l’oreille du courage.
Un lot de toros avec des poids entre 514 et 588kg. Un encierro marqué par une grande faiblesse, quasi invalide celui du Galo. Seul le 5, brave au cheval, offrait de vraies possibilités de triomphe.
Seulement JM Pastor et le Galo ont compris comment toréer de tels toros, à base de cités suaves et plutôt avec le vuelo de la muleta. Tout toque appuyé provoquant un refus.
JM Pastor a su garder avec temple la tête de son toro dans la muleta et lui faire oublier ses signes de mansedumbre pour le faire se livrer, dans les limites de ses forces limitées. Salut au tiers.
JM Macías a usé de toques brusques déclenchants refus plutôt que charges. Silence.
Avec un toro affalé après une première série pourtant courte, le Galo a réussi une vraie faena inespérée déclenchant des olés profonds et la musique. À détacher un molinete à mi hauteur, puis surtout une passe des fleurs enchainée avec deux redondos liés, le tout d’une grande lenteur, le sceau du temple. Malheureusement, avec un toro devenu de marbre, deux pinchazos, une demie épée et un descabello firent s’envoler tout espoir de trophée.
JM Hermosillo a eu le tort de s’enfermer trop vite dans un arrimon qui lui a permis de tirer des passes isolées mais de grande valeur. Malgré un pinchazo, ses supporters venus en nombre, surtout vu la petite chambrée, lui permirent de couper une oreille protestée.
Sebastian Ibelles a touché le toro de l’après-midi. Sa faena, malgré des hauts et des bas, a déclenché la musique pour la deuxième fois de la tarde et lui a permis de couper une oreille malgré un pinchazo. L’arrastre lent accordé au toro, même s’il a été protesté, relativise l’ensemble.
JM Arellano a touché pour finir un toro faible et dangereux qui l’a laissé inédit vu son expérience limitée due à sa récente alternative.
Avant tout je voudrais rappeler que le public des arènes d’ATARFE, pour la première demi-finale du certamen andalou des novilladas piquées est essentiellement composé de supporters des impétrants, Notons au passage l’absence d’un groupe de JEREZ DE LA FRONTERA dont l’aficion est déclinante, seuls quelques individuels soutenaient le torero de la ville. Les deux autres avaient monté des autobus et cela compte à l’heure des trophées. D’un point de vue purement taurin, la novillada de MURUBE était très inégale de présentation tant de trapio que de tête, inégale aussi dans les diverses nuances de mauvais comportement : tous mansos, totalement décastés, les uns avec un fond de noblesse d’autres dotés d’un puissant et malsain genio.
Pedro GALLEGO une oreille après avis et une oreille Javier PRERGRINO ovation et silence après deux avis Javier ZULUETA une oreille après un avis et deux oreilles
Pedro GALLEGO a le sens de la compétition et c’est à la porte des torils qu’il accueillera ses deux opposants. Le premier est distrait, il faut en permanence aller le chercher mais lorsqu’il entre dans la muleta il fait preuve d’une certaine noblesse qui permet un travail agréable à condition de ne pas le contraindre. Tant à droite qu’à gauche les séries sont émaillées de fuite du novillo vers sa querencia. Le final par bernardinas sera peut être le meilleur. La mise à mort est laborieuse trois quart de bajonazo tendido trois coups de verdugo infructueux avant que le novillo ne se couche seul après avoir entendu un avis, une oreille à mon avis à contresens. Son second adversaire est du même tonneau manso fuyard avec un fond de noblesse, peut- être un peu moins que le premier. Gallego lui servira de ça de là quelques bons muletazos tant à gauche qu’à droite sans jamais arriver à lier. La fin de faena se fera entièrement dans la quérencia. Une entière desprendida déclenchera la sortie des mouchoirs géants des supporters fort nombreux mais la présidente ne se laissera pas impressionner par la pétition de seconde oreille. Le Jerezano Javier PREREGRINO doit se sentir un peu seul dans ce conclave de socios dignes du PSG ou de l’OM. Pour tout arranger il héritera des pires du lot. Le premier vilain de tête est en manso de gala uniquement intéressé par les tablas du toril, et pour tout arranger il dispose d’un terrible « genio » qui rend quasi impossible toute expression artistique, protestant à coup de tête à chaque passe. Si les deux premières séries à droite sont à peu près liées, la suite devient impossible. La corne gauche est pire que la droite, il en tirera pourtant deux séries de deux passes en deux passes. C’est pourtant par naturelles qu’il choisira de terminer avant d’être fortement jeté au sol à la quatrième. Visiblement choqué par la voltereta il tuera d’un entière en place au troisième essai sous l’ovation du public.
Son second adversaire est lui aussi un grand manso et quand je dis grand , c’est aussi pour la taille un quasi toro. Peregrino lui sert sert deux bonnes séries à droite puis prend la corne gauche inservable. Retour à droite pour quelques passes en tentant de sortir du refuge de la porte du toril. Le manque total de classe et de caste de l’animal amènent PEREGRINO à abréger ce que n’a visiblement pas compris le chef de musique bien décidé à terminer son morceau alors que le toro est sur le point de se profiler. Tout un travail de mise en place à refaire avec cet animal pour le moins compliqué. La mise à mort sera terriblement difficile et longue deux avis sonneront avant que le toro ne se décide à plier les gaules.
Javier ZULUETA est le plus jeune torero du jour. Il avait impressionné l’an dernier en non piquée et il confirme la justesse de son passage dans la classe supérieure. Son premier adversaire es lui aussi un fuyard difficile à fixer au capote qui par la site ira d’abord goûter le fer du picador de réserve avant de prendre un picotazo du picador de tour. Le novillo proteste dans la première série puis par la suite le fond de noblesse dont il dispose. Intelligemment ZULUETA s’adapte aux défauts de l’animal plus qu’il ne cher à les améliorer et cela lui permet de servir une faena de peu de poids mais qui plaît à son public. La mise à mort est en trois temps une entière contraire, retirée par le banderillero, un pinchazo et une demi plate qui sera longue à agir et vaudra un avis. Ici encore l’oreille à contre sens est le fait des fans.
Le dernier est aussi couard que ses frères mais dispose de ce fond de noblesse qui permet de s’exprimer tant que l’on garde l’animal dans la flanelle lui faisant provisoirement oublier son refuge. Les séries tant à droite qu’à gauche sont liées avec douceur laissant les meilleurs moments de cette soirée dont la bravoure est absente. En fin de faena la couardise reprend le dessus et Zulueta résume son final à quelques bons dérechazos dans la quérencia. L’estocade est parfaite quoique peut être un peu plate et vaut à elle seule l’oreille de la présidente la première étant celle des supporters.
Espérons que samedi prochain les novillos de la seconde demi permettront plus de jeu.
SEVILLE 12em et ultime corrida de la Feria d’avril. Grande entrée. Ciel mitigé. 25°.
6 toros de MIURA bien présentés dans le type de la ganaderia, longs, grands et bien encornés, 590 Kg, de robes et de jeu variés, 4 ans et 2 piques chacun, toréable le 3°, le 5° un Miura d’antan, les autres sans possibilité à la faena par manque d’humiliation ou de franchise, se retournant comme des chats, silence à l’arrastre pour tous, pour :
DAVID FANDILLA EL FANDI, Bleu roi et or. Ovation et Vuelta après pétition paraissant majoritaire.
MANUEL ESCRIBANO, Blanc parsemé de roses et or. Ovation et Ovation.
ESAU FERNANDEZ, Bleu et or. Une oreille et silence.
Ovation à Manuel Escribano à l’issue du paseo en remerciement pour sa grande après midi avec les toros de Victorino Martin du samedi 13 avril.
Tercio de banderilles partagées entre El Fandi et Escribano à chacun de leur toro. Un festival de tout l’art contemporain des banderilles : 12 paires al cuarteo, de poder a poder, al quiebro, al violin, al quiebro et al violin, por dentro, por afuera, dans le berceau ou à cornes passées, le tout donné avec joie et entrain par ces deux vétérans.
EL FANDI est matador de toros depuis l’an 2000. A 45 ans Il a déjà coupé pas moins de 2000 oreilles et des dizaines de queues dans des arènes de petite catégorie. Ici, à Séville, il est heureux de toréer et même si on ne lui donne pas l’oreille qu’il avait mérité à son deuxième toro, il reste souriant.
Deux fois il a été recevoir le toro a puerta gayola, deux fois il s’en ait bien sorti malgré des toros réservés à leur sortie.
Deux fois il a croisé les banderilles avec Manuel Escribano, deux fois il n’a pu toréer des toros impossibles pour lui qui n’est pas un muletero puissant, n’est pas Ruiz Miguel qui veut, mais deux fois il a tué recta. Chapeau l’artiste qui fait honneur à sa profession depuis 25 ans.
Manuel ESCRIBANO revient après son après-midi héroïque des Victorino Martin. Il est heureux de retrouver son parrain d’alternative, reçue il y a 21 ans.
Visiblement ces deux matadors sont en grande complicité depuis cette date, le festival aux banderilles le montre à tout le monde, embrassades et effusions sont légion, brindis réciproque même. A la muleta rien n’est possible malgré l’envie. Deux fois le toro a été reçu à la porte du toril comme l’a fait son ami, deux fois il s’en est sorti indemne malgré le risque.
Un grand merci à ces deux artistes d’avoir animé cette corrida qui aurait été bien peu plaisante sans eux. C’est aussi cela la corrida de toros, savoir donner du plaisir au public en s’employant à fond dans ce que l’on sait bien faire.
Esau FERNANDEZ se présente après ses deux grâces de toros de l’an passé, dont une d’un Miura à Sanlucar de Barrameda. Sa faena a son premier toro est intelligente, au début le toro ne passe ni à droite ni à gauche et se retourne trop rapidement. Mais à force d’engagement et de domination il arrive à tirer quelques passes sur la corne droite, précédant une belle épée concluante. Une oreille méritée.
A son deuxième toro qu’il a été recevoir à genoux à la porte du toril pour faire comme les autres il ne peut rien. Mais il a eu le geste de brinder ce dernier toro de la feria à ses deux compagnons de cartel, comme pour les remercier du spectacle offert.
Ainsi s’est terminée cette feria d’avril 2024 qui a connu le match nul entre Daniel Luque et Roca Rey, une porte du Prince chacun, la résurrection de Miguel Angel Perera, une porte du Prince, mais surtout l’immense faena « pour le souvenir » de Juan Ortega à un toro de Garcigrande le 15.
Gamarde-les Bains. Corrida. Lleno de no Hay billetes. 6 toros de Castillejo de Huebra.
Diego Urdiales : silence et ovation après avis.
Clemente : silence après deux avis et silence après deux avis.
El Rafi : oreille après avis et oreille.
Très belle ambiance et grand succès populaire pour cette corrida de Gamarde pour laquelle il ne restait plus un billet. Le lot de Castillejo de Huebra juste de présentation, aux armures commodes a montré une certaine noblesse, avec un fond de soseria et des forces limités. Deux éléments ont néanmoins relevé le niveau le troisième noble mais avec la transmission nécessaire et le sixième humiliant avec classe.
Diego Urdiales était venu auréolé de son récent succès à Séville. Le natif d’Arnedo était chez lui dans ces terres dacquoises puisqu’il y a pris l’alternative il y a 25 ans des mains de Paco Ojeda. Les organisateurs n’avaient pas laissé passer l’événement en le récompensant en piste. Diego ne distribua que de minces pincées de ce toreo profond et sobre où il excelle. Les opposants ne s’y prêtaient guère. Il fallut se contenter de quelques détails de sa marque. A noter un excellent passage à la cape à son second allant des planches vers le centre, avec goût et profondeur. Il mania l’épée sans convition.
Décidé Clemente qui avait triomphé l’an dernier dans cette même arène. Peu convainquant néanmoins, car il a manqué à ses deux travaux une cohérence nécessaire à la connexion avec le public. Il est vrai que la fadeur de l’opposition ne l’aidait guère à bâtir des trasteos cohérents. On vit néanmoins de beaux passages à la muleta notamment avec une série finale bien cadencée à son premier passage et une première partie de faena bien menée lors de sa seconde prestation. Il tua mal ses deux adversaires ce qui empêcha toute chance de récompense.
Bien Le Rafi qui touchant le bon lot ne l’a pas laissé passer. On sait que c’est le plus difficile : être bien devant un bon toro ; car on n’a pas d’excuses. El Rafi sut mettre à profit la vibration de ses deux adversaires pour bâtir des travaux solides, menés dans un bon tempo, séries par séries sans se faire toucher la muleta. Deux faenas qui reflètent un caractère rigoureux et soucieux de faire les choses bien : comme elles doivent l’être. Il y a une sorte d’académisme, de recherche de l’orthodoxie dans son toreo et cela est bien respectable. Comme il tua bien ses deux adversaires, il coupa un total de deux oreilles et obtint un beau succès. Il conforte ces bonnes manières qui avaient séduit lors de la dernière féria dacquoise.