Les toros gris de don Jose Escolar Gil sont des habitués de Céret. Le lot présenté ce jour avait son lot d’âpreté, même s’il semblait par instant plus toréable que les années précédentes (3 arrastres ont été applaudis). Ceci étant, les 3 maestros ont du s’accrocher pour tirer des faenas de ces toros !
Robleno reste un grand lidiador capable de régler tous les toros. A son premier, abanto à sa sortie, après 3 piques plutôt bien faites ( c’est exceptionnel les piques traseras se sont multipliées au cours de cette féria !) il donne une faena techniquement sure, mais qui ne transmet pas car le toro est court de charge. Au 4, plus noble, très bien piqué par Israël de Pedro, la faena sera du même tonneau avec notamment une série de belles naturelles. Mais l’épée ne suivra pas.
Sergio Flores coupe la seule oreille du jour à son premier qui parait dangereux à la cape sautant et derrotant en sortie de passe. La faena après les doblones se poursuit par des derechazos bien liés mais après les naturelles le toro parait se réserver. Le retour à droite permettra de le reprendre et de provoquer des applaudissements nourris. L’estocade légèrement tombée sera foudroyante et provoquera une grosse pétition à laquelle la présidence cèdera après avoir longtemps hésité. Son second posera plus de problèmes après 2 séries, il devra passer aux passes de châtiment malgré les protestations du public et tuera mal en partant vers l’extérieur.
Gomez del Pilar tombe sur un toro qui va infliger une cornada à Jose Mora son banderillero tombé sur une glissade. Le toro semble s’être avisé après cette cornada et serre notamment à droite. Après quelques passes isolées, il faut là aussi des passes de châtiment suivies par une entière en place. Le 6ème, qui s’est escobillé la corne gauche dans les chiqueros semble avoir un problème de vue de l’œil droit et est non seulement dangereux à gauche, mais intoréable. Gomez del Pilar a raison d’abréger et de tuer d’un quart d’épée suivi d’une entière en place, malgré les protestations d’un public qui n’a pas vu le danger.
Première corrida à pied du cycle navarrais : arènes combles et penas encore propres et en voix, six toros de la Palmosilla très bien présentés discrets au premier tiers donnant tous du jeu à la muleta pour :
Diego Urdiales silence et silence
Fernando Adrian salut et oreille
Borja Jimenez silence et deux oreilles
Diego Urdiales touche un premier inintéressant au capote mais qui se révélera noblissime à la muleta. Le salmentino entraîne son adversaire vers le centre par doblones pour lui offrir une faena puissante sur les deux bords faite tout de douceur et de poder. Liant et templant les passes, il conclura par une belle série de naturelles. Malheureusement le final ne sera pas à la hauteur une entière contraire aux deuxième essai nécessitera l’usage du verduguillo.
Son second est loin d’avoir la classe du premier et la faena en pleine « mérienda » le goûter en français, ne dépassera jamais le burladero.
Fernando Adrian se présentait cet après-midi dans les arènes de Pampelune et il n’a pas voulu manquer ce premier rendez vous dans la capitale navarraise. Il reçoit son premier par quatres farols à genoux. Ici encore le tiers de pique sera symbolique, à son issue Borja Jimenez donnera un superbe quite par chicuelinas. Les séries tant à droite qu’à gauche sont irrégulières, le toro faible manque de transmission. Le final sera par manoletinas conclu d’un pinchazo et une entière contraire efficace.
Le salut capotero du second par véroniques templées est de très bon goût . Le toro est faible mais noble et Adrian saura ne jamais le brusquer et lui permettre de s’exprimer dans une faena très variée et fleurie. Certes l’épée est desprendida mais efficace et lui offre le premier trophée de la soirée.
Borja Jimenez n’est pas venu jouer les utilités, Il attend son premier à genoux à la porte de la peur, suit un bon toréo de capote pieds joints. Il entame la faena assis sur l’estribo et poursuit par une faena intéressante, surtout sur la corne gauche la meilleure de l’animal et malgré une charge qui a tendance à se raccourcir. La conclusion d’une demi tendida est longuette.
Il ne restait qu’une cartouche à Borja pour le triomphe qu’il était venu chercher. Le dernier de la tarde le plus lourd allait être le protagoniste de ce triomphe. Borja Jimenez fit une fois de plus la preuve de son grand toreo de capote. Il entame sa faena au centre par une immense série à genoux conclue d’une magnifique trinchera. Le toro fait l’avion dans sa muleta et les séries s’enchaînent des deux côtés bien liées et templées. En fin de faena le ton baisse de ton et le sévillan relèvera en nous ramenant quelques années en arrière dans le style très « espartaquien » de son mentor. Fin de faena à genoux tout en exposition qui porte fort sur les tendidos. Le pinchazo aurait pu décevoir, mais l’estoconazo qui suivi fut parfait, l’épée entrant dans le toro en même temps que la corne transperçait la cuisse du maestro. Sans même se regarder alors que son sang inondait la taleguilla, Borja ne voyait que son épée dans le garrot du toro.
Ses subalternes l’emmenèrent de force à l’infirmerie où il fut opéré d’une plaie trans-perçante dans le triangle de scarpa avant d’être évacué vers l’hôpital de Pampelune. Les nouvelles étaient rassurantes.
Demain, toujours des toros de la province de Cadiz, les pensionnaires de Cebada Gago seront opposés à un trio international : le français Juan Leal, le valenciano Roman et le mexicain Isaac Fonseca.
Au terme d’une novillada humide mais entretenue, les prix sont allés au novillero Lalo de María et au piquero Laurent Langlois…Temps pluvieux avec météo grisouille et averses intermittentes. Environ 2/3 d’arène. Trois novillos de Gallon frères (1, 2 et 6), les trois autres de Blohorn, formant un « lot » bien présenté et donnant du jeu à divers degrés.
A l’issue du paseo, un hommage sous forme d’une minute d’applaudissements a été rendu envers plusieurs personnalités taurines qui nous ont quittés cette année : Michelle Catala, Jean-Claude Carbonne, Alfredo Martinez, Rodolfo Arias… le maire Lucien Limousin évoquant aussi au micro la mémoire du Dr Max Ouvrard et du gardian Thomas Guzman…
Lalo de María (saluts et oreille) a ensuite ouvert la séance en recevant un Gallon par capoteo appliqué. Après une rencontre, Lalo tenta bien d’animer les débats avec plus ou moins de réussite avant entière et un descabello. Mais c’est plus tard avec son Blohorn que les choses allaient prendre une allure plus aboutie. En effet, après un excellent maniement de cape, le castaño oscuro s’employa notamment sur une superbe arrancada en partant de loin que Gabin sut bien contenir puis sur une seconde pique plus lègère. Brindée au maire, la faena débuta par doblones effectifs, la suite s’avérant bien adaptée aux qualités de son opposant. Avec une construction relevée par de beaux détails sur le plan artistique, il ne restait plus à Lalo qu’à tuer rapidement, ce qu’il fit par entière tombée. Le palco l’a alors autorisé à promener autour du ruedo l’unique trophée de cette tarde.
Nino (vuelta et silence) est apparu ce jour bien décidé à confirmer son récent triomphe de Boujan. Après un vibrant capoteo et une pique de Mathias, il se chargea comme souvent du second tercio, de portée inégale, puis brinda à l’assistance un trasteo indécis au début, mais qui comprit, après une menace qui le força à rompre, plusieurs passages valeureux. Le Nîmois fit l’effort, mais hélas, l’emploi des aciers n’allait pas se révéler exemplaire. Le quinto a encore été bien reçu au capote avant trois rencontres dont deux en allant de bon cœur contre la monture de Jean-Loup Aillet. Alors que la pluie redoublait, Nino, qui avait gardé sa montera, se lança dans quelques séquences entreprenantes, un effort bien soutenu par le conclave, mais il perdit hélas le crédit de son labeur pour une conclusion trop approximative. Dommage…
Miguel Losana (vuelta et saluts), de la zone de Tolède et apodéré par Clément Albiol, a débuté avec un Blohorn qui se distingua au cheval sur deux rencontres poussées et bien contenues par Laurent Langlois. Sa faena brindée au public, le novillero dut batailler face au sérieux d’un client qui l’a mis à l’épreuve. La partie n’était pas facile, mais le Toledano ne s’en sortit pas trop mal, se montrant résolu avant entière tombée. Avec le Gallon qui fermait la marche, piqué en deux fois par Luc Tosello, Miguel brinda au respectable une faena qui allait s’avérer inégale, comprenant néanmoins plusieurs contours empreints de gestes méritoires. Entière après pinchazo…
En matinée, la novillada non piquée de l’Ecole Taurine du Pays d’Arles avait réuni un quart d’arène environ. Face à des erales d’Alain et Frédérique Tardieu qui dans l’ensemble ont donné un bon jeu, les aspirants toreros ont connu des fortunes diverses, générées le plus souvent par l’emploi de la ferraille.
Juan de Molina (ETPA) a terminé à l’infirmerie puis à l’hôpital pour avoir subi une fort douloureuse blessure à un doigt…
Valentin (CFT) a obtenu une oreille au terme d’un labeur décidé avec capote et muleta, ce qui devrait l’encourager pour la suite.
L’Andalou Daniel Fernández (silence) a laissé une bonne impression tout au long de son combat, mais la conclusion s’avéra bien délicate, ce qui bien sûr fit quelque peu retomber le soufflé.
Matías (ETPA) n’a pas été avare d’initiatives, affichant une réelle volonté de séduire le public. Au terme d’un trasteo inégal, mettant toutefois en exergue son envie, il récolta deux pavillons qui lui valurent de sortir a hombros.
Devant des arènes combles Pablo pour la dernière fois et Guillermo Hermoso de Mendoza sont sortis par la grande porte des arènes de leur pays après une grande corrida de rejon chargée d’émotions.
Rien n’aurait pu être ainsi sans les toros de Capéa (1,3 et 5) et Carmen Lorenzo (2, 4 et 6) biens présentés et tous racés nobles et braves qui auraient pu laisser toutes leurs oreilles sur le sable de Pampelune, pour trois cavaliers navarrais :
Pablo Hermoso de Mendoza deux oreilles et vuelta al ruedo
Roberto Armendariz vuelta et vuelta
Guillermo Hermoso de Mendoza salut et deux oreilles
Pampelune a pour Pablo Hermoso de Mendoza les yeux de Chimène et il le lui rend bien. Pour son dernier paseo dans cette place et sur cette terre qui lui a toujours fait confiance depuis ses début, Pablo a sorti tout son art de grand cavalier dans deux faena de haut niveau ; Il a offert un festival d’ « hermosinas » cette suerte dans laquelle le cheval alterne à chaque foulée le flanc présenté aux cornes. Les séries firent le tour de l’arène. Les poses aux quièbre firent lever le public et comme la mise à mort du premier fut fulgurante les deux premières oreilles tombèrent. Même festival au second mais la mise à mort fut difficile.
Roberto Armendariz, dans un style plus sobre, fit preuve d’une grande dextérité face à ses deux adversaires. Son toréo à cheval est très précis et puissant particulièrement dans les changements de terrains et les mises en suerte. Lorsqu’il pose les rejons de châtiment, c’est avec une grande précision et toujours au bon emplacement. Aux banderilles il est allègre et particulièrement précis, posant le plus souvent de face et rarement à l’étrier encore moins à étrier passé. Il fut remarquable à son second lorsque quittant la bride de sa monture il alla poser une paire à deux mains parfaitement situées. Malheureusement à ses deux adversaires les aciers le trahirent et il vit s’envoler les trophées qui lui étaient offerts.
J’ai déjà eu l’occasion d’écrire qu’un Mendoza pouvait en cacher un autre. En sortant en triomphe aux côtés de son père, Guillermo Hermoso de Mendoza l’a prouvé ce soir encore. Le style est très paternel les figures aussi et que dire de la cavalerie toute issus de l’élevage familial et souvent partagée entre le père et le fils. » Bronce « , par exemple, cheval de tête de la cuadra, fut monté par Pablo à son premier et Guillermo au second. Pourtant les chevaux ne manquent pas chez les Mendoza, il en avaient amené dix sept ce soir. Ceci dit Guillermo qui a encore une forte marge de progression pourrait dépasser son père. C’est du moins tout ce que l’on peut lui souhaiter après ses deux prestations de ce soir, excellente la première mal terminée aux aciers, parfaite la seconde avec un rejon de mort impeccable.
Demain , fini les sentiments et place au toreo à pied avec les pensionnaires le la Palmosilla pour le Vétéran Urdialez et les deux coqueluches de Madrid Fernando Adrian et Boja Jimenez
Céret. Samedi. Première de la Feria “Céret de Toros”. 3/4 d’arène
Toros de Toros de Sobral (antes Hdras. de Bohórquez).
Damián Castaño: Palmas après avis et silence.
Noé Geómez del Pilar: Ovation et saluts et oreille.
Juan de Castilla: Ovation et saluts et silence après deux avis.
Salut de Rafael González Amigo au 3ème.
Ovation au picador Juan Manuel Sangüeza au cinquième.
Corrida intéressante surtout par la qualité des toros très bien présentés tant en trapio qu’en armures mais aussi avec de la caste et à l’exception du 2 beaucoup de mobilité. Face à eux, les hommes ont parfois paru un peu en dessous du défi. Au premier, Castano tire 2 belles séries de derechazos liés mais ne peut confirmer à gauche et subit un désastre à l’épée. le second est réservé et Gomez del Pilar doit lui arracher les passes une à une. Juan de castilla ne semble pas aussi brillant qu’à Vic et ne s’entend pas avec le 3ème ni d’ailleurs avec le 6 ème lidié sous la pluie. le 4 donnera un beau tercio de piques à l’image de ses frères, Angel Rivas étant le picador vainqueur du prix du jour, car il n’a pas piqué en arrière ni pompé, vrillé ou carioqué.. Castano après une faena regular subira un nouvel échec à l’épée. Le 5 permettra à Gomez del Pilar de couper une oreille (protestée) surtout grâce à une estocade foudroyante mais heureuse car pas tout à fait en place.
Petite déception pour les aficionados qui se pressaient ce soir aux arènes de Céret, les toros de Sobral ne sont pas visibles placés dans le corral du fond : la raison, 2 toros d’Escolar Gil violents et agressifs ont été séparés à leur arrivée du reste du lot et occupent le corral initialement réservé pour les Sobral. Ceci dit, les toros présents sont superbes de trapio et de cornes. Les novillos des 100 ans de Barcial sont particulièrement impressionnants.
La féria de Pampelune démarre sous de bien mauvais auspices, un orage diluvien oblige la présidence à suspendre au deuxième novillo.
Étaient prévus six novillos de la ganaderia navarraise de Pincha, seuls deux sont sortis le premier superbement armé le second plus léger. Les ont toréé Jaracho qui a donné une faena à mas le novillo s’améliorant dés qu’i a a consenti à baisser la main, le tout conclu par un désastre aux aciers.
Le second pour Alejandro Chicharo qui a présenté un toreo de capote très varié. Le quite de Navalon, et ce sera la seule chose qu’il pourra faire, est très agréable. Chicharo entame sa faena au centre, à genoux, il sera désarmé à la troisième passe. Le novillero donne une faena intéressante sur les deux bords alors que tombent les premières gouttes. En fin de faena, trop confiant en lui, il subira une voltereta sans mal avant de procéder à une suerte suprême aussi catastrophique que celle de son camarade. San Firmin en avait peut être assez vu pour ce soir et laissera s’ouvrir les vannes célestes obligeant le président à suspendre.
Demain est un autre jour pour une course de rejon entièrement navarraise avec les toros de Capéa.
Beau temps, trois quarts environ. Cinq novillos de Guadaira bien présentés, la plupart donnant du jeu, en retrait l’ultime qui s’est ankylosé à force de taper violemment contre les barrières. Un sobrero de Valverde (2) venu remplacer un Guadaira qui s’est brisé le piton gauche contre un burladero. Sérieux, ce remplaçant n’avait rien d’une sœur de la charité !
Mario Navas : oreille et saluts.
Nino Julián : oreille et deux oreilles.
Samuel Navalón : oreille puis saluts.
La bonne surprise de cette novillada est venue de Nino que l’on avait quitté à Istres en n’ayant pas vraiment reconnu celui qui une semaine avant s’était imposé à Mauguio. Mais comme il est dit que dans les toros la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain, on a retrouvé ce jour avec une grande satisfaction le Nino de la face A du disque ! A la fois, allègre et sérieux, appliqué, entreprenant, y compris avec les palos, confiant, remarquable de transmission et d’envie. C’est avec un peu de tout ça et de bien d’autres choses encore qu’on aime le voir, aussi gageons que ce triomphe en terres héraultaises soit venu à temps pour le booster moralement en vue de ses prochaines échéances.
Avec le sobrero qui étala un fonds de mansedumbre, piqué à bon escient par Gabin, puis qu’il banderilla pour deux premières paires applaudies, Nino fit front avec la muleta face une menace quasi permanente, un effort qui lui valut une récompense après entière au second essai. Plus tard, il toucha un excellent novillo reçu par larga de rodillas, affichant sa décision après un puyazo bien dosé de Mathias avec un tercio de banderilles bien exécuté la plupart du temps. Brindis à Elodie Daure suivi de deux cambios au centre, Nino donnant ensuite la distance en enchainant par redondos sans fin mettant en exergue le potentiel de charge de l’utrero. La suite sur le même ton des deux côtés avant une estocade qui mit tout le monde d’accord. En revanche, la pétition de vuelta pour son opposant n’a pas été suivie d’effet par le corps arbitral…
Auparavant, Mario Navas avait répondu au coup d’envoi devant un novillo de belle prestance, discret sous le fer, avec lequel il composa plusieurs mouvements méritant la mention. Brindée à l’assemblée, la faena sera appliquée et posée, relevée par une suite d’instantanés du plus bel effet. Entière au second envoi pour la première récompense. Bon capoteo avec le cuarto, avec notamment des chicuelinas marchées pour le mener au cheval avec pique trasera puis une seconde cuidée. Après un brindis à Antoine Capdeville, le bicho y alla de sa vuelta de campana, ce qui ne l’arrangea pas au niveau des forces. Avec lui, Mario construisit toutefois une trasteo agréable fini par des tandas de uno por uno, toujours avec gestuelle soignée. Il aurait pu couper une autre oreille, mais l’épée sous forme d’une demie atténua l’impact de son effort.
Samuel Navalón était précédé d’une flatteuse réputation, mais il n’a pu ce jour aller totalement au bout de ses intentions. Il brinda aux aficionados une première faena intelligente, bien rythmée, face à un adversaire de qualité, le tout étant toutefois altéré par un maniement approximatif des aciers, avec néanmoins un premier trophée dans son escarcelle. Samuel n’a pas pu hélas réussir le desquite à cause d’un Guadaira qui a rencontré un problème moteur pour avoir tapé fort dans les barrières. L’ankylose ressentie, provoquant pas mal d’affaissements, ne l’a pas empêché de poursuivre, à l’excès selon moi. Certes, il devait être bien déçu par sa malchance, mais en prolongeant, Navalón ne pouvait plus qu’exposer son pundonor. Ce n’était certes déjà pas mal, mais face à un adversaire diminué, l’affrontement avait perdu beaucoup de son impact. Otra vez…
Matin. Beau temps, soleil et légère brise. Six erales de Roland et Rafi Durand bien présentés, inégaux de forces, mais donnant du jeu la plupart, le quinto étant crédité de la vuelta posthume.
Luis Torres : saluts.
Adrián Monroy : oreille.
Jorge Hurtado : vuelta.
Valentin : silence.
Isaac Galvín : deux oreilles.
Dani Artazos : silence.
Luis Torres a ouvert la séance en recevant son eral a portagayola, le Biterrois brindant plus tard à l’assistance une faena marquée par la faculté de son adversaire à embestir sans relâche. A ce jeu, devant cette machine à répéter, Luis s’en donna à cœur joie avant que les choses ne deviennent plus approximatives, ferraille comprise.
Adrián Monroy, de Badajoz, ne tarda pas à s’agenouiller pour recevoir un client dont il profita de la noblesse pour enchainer les échanges avec aisance et à propos, des dispositions juste atténuées par un bémol avec l’espada qui n’a pas empêché en fin de compte l’attribution d’une esgourde.
Jorge Hurtado, de Badajoz lui aussi, eut affaire à un autre jabonero moins disposé que le premier avec lequel l’Extremeño proposa un peu de tout alors qu’il y avait certainement mieux à faire. Quelques mouvements méritoires toutefois feront place à une conclusion en trois fois.
Valentin avait toréé la veille à Arles et devait quitter Boujan après cette matinale pour rejoindre dans la foulée Plan d’Orgon. On le voit, le jeune Nîmois ne chôme pas ! A Boujan, après quelques capotazos applaudis, il brinda au conclave un trasteo débuté par quatre cambios histoire de montrer sa détermination, étant toutefois désarmé sur le dernier. Plus tard, il essuya une violente voltereta qui ont quelque peu refroidi ses ardeurs sur la fin malgré un évident courage, l’épée n’arrangeant rien.
Isaac Galvín a constitué la bonne surprise de la matinée. Le Chiclanero a eu à l’évidence fière allure, soignant ses gestes, telle une larga cordobesa au capote, puis avec la flanelle, sur pas mal de séries exécutées avec temple et entrega, connectant avec les gradins, au demeurant moyennement garnis pour environ un petit tiers. Mention à son adversaire qui par ses charges inlassables lui a permis de se distinguer, Isaac coupant en définitive les deux oreilles de la grande porte – après deux lames, la première transperçante – qu’il franchit non sans avoir auparavant invité dans sa vuelta Bernard Martinez, qui lui apporte un sérieux soutien…
Dani Artazos s’est signalé au capote face à l’ultime avant de connaitre une suite plus heurtée à la muleta par faute de dominio. Cependant, le novillero de Valencia a étalé quelques dispositions intéressantes, mais comme la conclusion n’a certainement pas été à la hauteur de ses espérances, il se retira sous le silence.
Un sympathique final pour Galvín, certes, au terme d’une novillada somme toute entretenue grâce aussi à l’intérêt soutenu de la plupart des erales des Durand !!!
Sortie a hombros de Clemente Jaume qui a coupé une oreille de chacun de ses adversaires…
Beau temps, frisquet sur la fin, ½ arène environ. Trois novillos de Valverde (1, 2 et 6), les autres de Turquay. Des novillos bien présentés et armés, sérieux et exigeants la plupart, donnant un jeu divers.
Jesús Moreno : palmitas et saluts.
Clemente Jaume : oreille et oreille.
Cid de María : silence et oreille.
On sait très bien que dans le domaine des toros, les choses peuvent basculer dans les deux sens sur un coup de dés. Preuve en est ce qui est arrivé au local de l’étape, Clemente Jaume qui déjà n’était pas programmé au départ et qui n’a dû qu’au forfait de Chicharro de trouver un « hueco » sur l’affiche. Non seulement son inclusion dans ce cartel était pour lui un premier élément positif, mais ce jour, en sortant en triomphe, on tenait là un deuxième point favorable. Et s’il fallait en trouver un autre, disons que la « paliza » subie à son second novillo lors d’un cambio au centre aurait pu compromettre le tout, comme en a témoigné l’estafilade sur toute la longueur de sa taleguilla. Mais il s’en est en définitive bien tiré car il y a des jours comme ça et à Boujan, les planètes se sont bien alignées pour le Biterrois qui est reparti a hombros…
Avec son premier, un Valverde offrant des possibilités, Jean Loup Aillet se distingua sur deux rencontres et après un second tercio poussif, Clément brinda à l’assistance une faena bien débutée en se ployant. La suite a été entretenue, avant qu’une entière ne fasse tomber un premier mouchoir blanc. Le Turquay sorti en quatrième position, de grande présence, a été applaudi à sa sortie et après une réception par larga de rodillas pour donner le ton puis un puyazo, le Biterrois brinda au président de sa peña une faena débutée par deux cambios avec spectaculaire voltereta à son second comme déjà mentionné plus haut. Par la suite, il afficha suffisamment d’entrega et d’aguante pour obtenir un autre trophée après entière au second envoi.
Mais revenons à l’ordre chronologique avec Jesús Moreno, d’Albacete, rescapé d’une horrible blessure subie à Las Ventas un mois et demi auparavant. Il ouvrit le bal avec son Valverde, applaudi à sa sortie, qui prit deux piques avant un second tercio à ne pas montrer dans les écoles. Brindis au respectable, puis échanges appliqués mais sans réel dominio pour l’essentiel, faute d’avoir peut-être pas assez pesé sur son client. Entière au troisième essai. Avec le Turquay offrant une séquence de montagnes russes au piquero qui l’a toutefois bien contenu, Jesús donna le change, sans faire pour autant de miracles malgré quelques séquences méritoires. Trois quarts au second envoi.
Cid de María reçut en premier lieu un Turquay qui s’en prit violemment aux barrières. Après une rencontre, il brinda à Moreno une faena relevée par des détails, mais qui au fond, manquait d’engagement. L’enfant de Marie ferma le ban avec un Valverde qui n’avait rien à envier aux autres côté armures et qui prit deux bonnes piques. Brindis au conclave d’une faena démarrée avec de bonnes intentions, sans être avare de quelques effets décoratifs. Le Cid avait du cœur et il a tenu à le montrer dans un registre varié qui lui valut une récompense après trois quarts de lame. En fin de séance, il a obtenu le trophée…
A noter le présence discrète de qualques antis aux abords des arènes qui ont plié bagage après le premier…