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Miura triomphe à Algeciras

Dernière corrida de l’abonnement d’Algeciras, Six toros de Miura remarquablement présentés (589 à640 kg), tous donnant du jeu, racés et nobles avec les complications inhérentes à l’encaste pour

Octavio Chacon oreille et ovation après avis

Esaü Fernandez ovation après avis et vuelta al ruedo après avis

Miguel Angel Pacheco silence après deux avis et ovation après avis.

Si il y a une chose à retenir de la corrida de ce soir à Algeciras, ce sont les toros de Miuras. Leur présence en piste leur caste, ces silhouettes venues des temps anciens ont été omniprésentes ainsi que le danger rodant en permanence à la pointe de leurs cornes. Les hommes n’ont pas démérité mais faillirent à l’instant suprême, aucun des toros n’aurait du garder ses oreilles si les hommes leur avait accordé la mort digne de leur valeur.

Octavio Chacon paraît renaissant, toréant bien tant au capote qu’à la muleta. Il faut aussi remarquer son impeccable présence en temps que directeur de lidia surtout avec le bétail brave et encasté de ce soir. Son premier adversaire prend le capote avec noblesse et Octavio l’épargne dans une rencontre unique au cheval. Il donne par la suite un beau quite par delantales. A la muleta la faena est élégante et templée. Le toro est noble mais demande à rester sous contrôle ce que Chacon en bon connaisseur du fer se garde bien d’oublier. L’estocade est parfaite et l’animal s’effondre « sin puntilla ».

Son second, un cinqueno de 640 kilos saute littéralement dans le capote de Chacon avec toute la brutalité de l’encaste. Octavio l’épargne aux piques. Le toro apprend très vite et complique la tâche des banderilleros ; Il faudra tout le métier du torero de Prado del Rey pour le canalise dans une faena puissante et tout en douceur. L’animal consent et l’on croit un moment au grand triomphe de l’homme et de l’animal. Hélas trois fois hélas, l’estocade portée à l’encuentro et un peu au hasard est devant et verticale et de peu d’effet un avis sonne et les trophées s’envolent.

Esaü Fernandez est en passe de devenir le spécialiste des Miuras. A son premier accueilli par tafaleras et qu’il fera piquer deux fois, Il donnera une faena puissante à un toro noble et encasté. Les instants de profondeur et de temple sont prenants et l’émotion monte. A deux doigts de triompher il perdra tout pour un pinchazo et une entière un peu longe à agir.

Il ira à puerta gayola attendre son deuxième adversaire par une bonne larga à un toro sortant comme un boulet de canon et enchaîne par une belle série de véroniques. Le toro en vrai brave s’emploie dans une première rencontre équestre et s’élance du centre au galop à la première sollicitation du « varilaguero »  La faena est intense l’homme et l’animal dansent le même bal au son de Nerva le paso-doble de tous les triomphes. Le toro est immense à gauche et les naturelles d’une rare profondeur. Et pourtant de triomphe il n’y aura point par la faute de l’épée.

Miguel Angel Pacheco qui est venu en voisin, est le moins expérimenté des trois il torée aujourd’hui sa première corrida de Miuras et chance pour lui ce sont tous des bons. Il donne à son premier une bonne faena rythmée la bord gauche est certes un peu plus compliqué mais tout ce passe bien sur une corde droite extraordinaire . Ici encore on croit au miracle jusqu’à l’estocade catastrophique.

Au second rebelote tout irait bien sinon que la faena est un peu mois rythmée et elle de bon niveau grâce à la noblesse de l’animal qui toutefois se lasse et finit par s’aviser ici encore pas de résultat aux aciers.

Il y a ce soir je suis sûr deux hommes heureux dans la finca de Zahariche. Eduardo et Antonio Miura ont fait honneur à leur fer qui fêtera bientôt son deuxième centenaire, et ils ont ravi tous les aficionados au toro brave.

Jean Dupin

photos Eva Morales

Molina et Víctor Hernández qualifiés pour la finale de la Copa Chenel à Móstoles aujourd’hui dimanche

Plaza de toros Móstoles, Madrid. Plus d’un quart d’arène. Toros de Adolfo Martín (1º , 5º y 6º) et Zacarías Moreno (2º, 3º y 4º), bien présentés, bons le premier et quatrième.

LUIS DAVID ADAME, ovation et oreille avec pétition de la seconde.

JOSÉ FERNANDO MOLINA, oreille après avis et ovation après avis.

VÍCTOR HERNÁNDEZ, ovation après avis et tour de piste après deux avis.

Víctor López Caparros, Apoderado de Luis David Adame: « C’est incroyable la manière dont ce concours a été discrédité avec la décision prise cette après-midi »

Pablo Hermoso de Mendoza et Roca Rey, les enfants chéris d’Algeciras

Corrida mixte de la Féria d’Algeciras, le coso de « Las Palomas » rempli aux deux tiers, Deux toros de Bohorquez bien présentés forts et encastés pour :

Pablo Hermoso de Mendoza : une oreille et deux oreilles

Quatre toros, on devrait peut être dire novillos, de Nunez del Cuvillo (470 à 490 kg) décastés mansos les premiers et troisième, noble le second pour :

Juan Ortega, salut et silence

Andres Roca Rey deux oreilles et deux oreilles .

Pablo Hermoso de Mendoza fait sa tournée de despedida et déroule sa tauromachie équestre.

Seul hic pour lui ce soir la caste et la force des toros de Bohorquez. Certes il en a profité pour de longues poursuites le toro dans la queue du cheval des voltes serrées dans la dernière de sortie de son premier, après avoir posé à étrier passé son second rejon de châtiment, le cheval se fauche et s’est le toro qui le relève la corne gauche en sang. Par la suite, les poses s’enchaînent toujours à l’étrier ou à étrier passé. Le rejon de mort quoique défectueux fait son office et le président n’accorde que l’oreille du public.

La prestation de Pablo à son second est la même sinon qu’il rajoute force pirouettes entre les poses de banderille. L’une d’elle met en danger le cheval qui trébuche devant le toro et se relève heureusement sans mal la mise à mort est ici encore défectueuse mais un heureux capotazo fait chuter le toro le puntillero se précipite et fait son œuvre à toute vitesse ce coup ci ce sont deux oreilles cadeau de départ à la retraite.

Passons rapidement sur la prestation de Juan Ortega qui touche le pire du lo,t deux mansos insipide refusant tout combat. Il tentera d’arracher quelques passes au récalcitrants mais sans succès et tuera avec difficulté.

Roca Rey : on aime ou on n’aime pas, et je ferais plutôt partie de la deuxième catégorie, mais il faut lui reconnaître qu’il fait venir les gens aux arènes et qu’en plus, pourvu que le toro s’y prête un peu il donne du spectacle. Ce soir encore il a su utiliser la noblesse innocente de son premier adversaire. Il offrit d’abord un toreo de capote fleuri, puis une faena toute en variété, avec peut être les pieds un peu plus fixe que d’habitude et même une très bonne série de face de la main gauche. S’ensuivent les séries de circulaires inversées et tout le toreo dans les cornes qu’il est habitué à donner. Une grande partie du public en vient même à réclamer un indulto superfétatoire. La présidence ne cède pas et l’éleveur non plus:  l’animal n’a rien d’un toro graciable. La vuelta al ruedo que personne ne réclamait plus lui sera toutefois octroyée.

A son second « bis repetitam placent » nous assistons à un copié-collé de sa première faena au premier. Le toro est un peu moins noble et un peu plus faible, alors ce sera plus court. L’estoconazo vaut à lui seule l’oreille: il en aura deux.

Demain c’est la dernière de cette féria 2024 d’Algeciras, ce sera peut être plus sérieux avec les Miuras qui font leur port andalou pour Octavio Chacon Esau Fernadez et Miguel Angel Pacheco.

Jean Dupin

Algeciras : une corrida qui n’a de concours que le nom

J’étais rempli de doutes sur la corrida concours de ganaderias d’Algeciras de hier soir. Nous parlerons en fait d’une corrida de diverses encastes de la Province de Cadiz, Fermín Bohórquez (1º), El Torero (2º); Fuente Ymbro (3º); Núñez del Cuvillo (4º), Salvador Domecq (5º), La Palmosilla (6º) devuelto, sobrero, de Fermín Bohórquez, qui n’entre pas dans le concours. Six toros provenant de six élevages différents présentés légers (480 à 520 kg.) douze rencontres à la pique et donnant un jeu suffisant pour

Enrique Ponce : une oreille et deux oreilles

Talavante : silence et ovation

David Galvan : oreille et salut

Enrique Ponce continue sa tournée d’adieux en passant par las Palomas d’Algeciras où une demi arène lui réserva un accueil plus que chaleureux. Son premier toro de Bohorquez serait bien présenté s’il n’avait une tête outrageusement fermée. Il plie les antérieurs au capote après avoir été fixé difficilement. La première pique prise en brave depuis la troisième ligne de corrida concours provoque la chute de l’ensemble équestre. Le toro s’élance avec allégresse depuis le centre pour la seconde. Le professeur Ponce donnera une faena très technique certes mais sans émotion avec poncinas et abanicos comme il sait faire. L’épée est efficace et lui vaut de couper une oreille le toro est applaudi à l’arastre.

Son second de Nunez del Cuvillo est commode d’armure et léger. Il prendra trois piques, la première en trottant, mal portée, la seconde sur une corne sans s’employer et la troisième en galopinant sans trop pousser non plus. Le brindis à Galvan est très chaleureusement applaudi par le public et est le prémisse à une formidable leçon de toreo de pico en déchargeant la suerte. Les aficionados avertis me comprendront. Le toro est noblissime et tête la muleta. Tout cela porte mais le peu d’émotion est étouffé par une technique à toute épreuve. L’épée tendue et en avant est efficace et la foule en délire réclame et obtient les deux oreilles. C’est la dernière du maestro de Chiva sur les rives de Gibraltar et à l’issue de la vuelta al ruedo même les areneros posent leur radeaux pour applaudir le grand torero qui s’en va, là il y a de l’émotion.

Un exemplaire de El torero sort en second pour Talavante. La mise en suerte de pique est mal faite pour la première en dehors du sitio et la pique carioquée est mauvaise le toro s’élance avec alegria pour la deuxième rencontre là aussi bâclée par le lancier. Aux banderilles le toros s’élance et poursuit les hommes vétus d’argent jusqu’aux planches. Après rien! Talavante est venu comme trop souvent por cobrar. Son second de Santiago Domecq est inexistant faible et manquant de tout, Il prendra deux piques pour le principe et permettra à Javier Ambel de saluer au banderilles, la faena est inexistante mais le public festif après avoir copieusement hué le toro fera saluer Talavante.

David Galvan hérite en premier lieu d’un toro très encasté de Funte Ymbro ; La réception au capote par véroniques est formidable de temple et de précision. Après les choses se gâtent un peu, le tiers de pique est cafouillé. Muleta en main le toro proteste fortement et désarme Galvan sur le passes de poitrine des deux premières séries à droite. Galvan prend alors la main gauche et ce bord se révèle bien plus toréable  Se croisant énormément de face il s’impose, et les séries de naturelles sortent limpides et profonde. L’engagement est total et ce qui passait pour de la caste se révèle être du genio qu’il faut dominer en permanence. Retour à droite pour des séries qui sont maintenant limpides, tout en lenteur et en longueur. Malheureusement une défaillance aux aciers ne permettra à Galvan que de couper une oreille malgré la forte pétition de seconde. Le toro est applaudi à l’arastre.

Le Palmosilla sort boiteux et est renvoyé au coral remplacé par un Bohorquez qui est loin de présenter les mêmes qualités que le premier. Galvan tente pourtant de le toréer avec douceur et parvient à des moments intenses dans un toreo dans les cornes qui porte sur le conclave. Malheureusement la défaillance aux aciers le prive d’une grande porte qui s’ouvrait à lui en compagnie de son ami Ponce.

Demain est un autre jour, encore de l’émotion avec les adieux de Pablo Hermoso de Mendoza et le mano à mano de Roca Rey et Juan Ortega.

Jean Dupin

Novillada d’Algeciras: le triomphe des toros

Un quart d’arène, ce qui n’est pas mal quand on connaît la taille du coso de las Palomas d’Algeciras pour cette première soirée d’abono de la féria du grand port andalou.

Six novillos erales de Miguelin (Algeciras) d’encaste Domecq, correctement présentés 300 à 340 kg, à part le second, léger 240 kg, tous nobles et encastés donnant du jeu malgré un comportement pour le moins distrait au capote, exceptionnel le quatrième de vuelta al ruedo, pour les novilleros sans picador :

Miriam Cabas : une oreille après avis

Guillermo Corbacho : une oreille après avis

Rafael Queseda : une oreille

Pablo Lozano : deux oreilles

Miguel Vasquez : ovation saluée

Juanmi Vidal : silence

Miriam Cabas est l’ancienne de ce groupe de jeunes novilleros. au capote La brillante étudiante vétérinaire apprend à son novillo à charger ce qui n’est pas évident. A la muleta elle est désarmée à sa première série, ne se démontant pas elle prend la main gauche et merveille cette corne est un diamant que Miriam va ciseler à loisir dans de belles séries au ralenti l’une rématée d’une sublime trinchera. La reprise à droite est bonne et pour ma part la faena aurait pu s’arrêter là. Cédant à la mode des faenas longues Miriam laissera l’émotion retomber et le novillo s’éteindre. L’épée est tendida et un avis sonnera avant que le toro ne tombe.

Guillermo Corbacho tombe sur l’animalcule du lot et comme il est grand la différence se fait vite sentir. En plus de cela il a le mauvais goût de toréer systématiquement sur le voyage sans jamais peser sur on adversaire qui ne demande qu’à se soumettre et humilie dans le leurre. Les passes sont hachées et sans rythme provoquant dans les sortie vers le haut les protestations du novillo. Ici encore la faena est démesurément longue et fastidieuse avant une entiére tombée aux deuxième essai et la sonnerie d’un avis.

A part un bon quite de Lozano et une réplique du titulaire Rafael Queseda au premier tiers, La faena débutée de façon hésitante à genoux au centre, traîne en longueurs peu intéressantes, le novillo est au dessus du novillero dont l’incapacité à dominer nous fait atteindre les combles de l’ennui. La pause mériendale arrive avec bonheur la présidence se retire et chacun tire du sac de quoi se remettre.

Pas le temps de digérer la reprise est sur les chapeaux de roues Pablo Lozano remonté comme un coucou suisse enchaîne les largas de rodillas puis une série de véroniques jusqu’à la bouche d’arrosage. Son novillo est une véritable estampe ne miniature ; un toro comme on rêve d’en voir tous es jours et en plus il est bon ! La faena initiée à genoux au centre est électrique, peut être trop Lozano ne trouvera jamais la mesure et le rythme d’un novillo exceptionnel qui le dépasse. Il se précipite souvent à la limite de l’accrochage, la caste de l’animal domine. Le novillo demande à être torée main basse il s’évertue à toréer vers le haut et pour finir conclut d’une série de manoletinas, comme on a du lui apprendre à l’école, là ou une bonne série vers le bas aurait bien mieux convenue. La mise en suerte de mort est compliquée mais c’est là que survient le miracle, aux innocents les mains pleines, Alors que Queseda se profile le toro charge, bon réflexe ou chance on ne saura jamais, il entre à récibir et le toro s’effondre la foule en délire qui a oublié les approximations réclame les deux oreilles et surtout la vuelta à ce superbe novillo .

La tension va vite redescendre le cinquième est bon mais Miguel Vasquez n’est pas au niveau, il est totalement dépassé par la noblesse de son novillo à coté duquel il passe totalement. Si celui-ci n’avait peut être pas toutes les qualités du précédent il n’en épait pas loin mais il faut un torero pour montrer un toro. La mise à mort est laborieuse une entière contraire au quatrième essai après avis.

De Juanmi Vidal nous ne retiendrons pas grand chose à part peut être une puerta gayola peu convaincante, des banderilles qu’il aurait pu se passer de mal poser, une muleta souvent accrochée et une grande superficialité qui se paiera à la mort deux estocades transperçantes dans les côtes l’une à gauche et l’autre à droite.

Bon début pour cette féria d’Algeciras qui se poursuit par la corrida concours de ganaderias et un cartel peut être surprenant pour l’exercice : Ponce, Talavante et David Galvan avec des toros de diverses ganaderias de la Province de Cadiz.

Jean Dupin

Avant sa venue à Castelnau, Jaime Padilla : « mon objectif est de satisfaire le public français »

Avant le grand rendez-vous de Castelnau Rivière Basse, j’avais rendez vous ce matin avec Jaime Padilla père et fils. Le jeune novillero, 18 ans dans deux jours, rêve de la France et de l’aficion française. Il la sait exigeante et fera tout pour la satisfaire pour la novillada du 6 juillet.

Jaime a débuté sans picadors l’an dernier à Belmes (province de Cordoue) et compte à ce jour cinq novilladas à son actif. J’ai eu l’occasion de le voir l’an dernier à Olvera, où dans des conditions apocalyptiques, il a démontré toute la race des Padillas.

Depuis un an son entraînement est permanent alternant quotidiennement toreo de salon, préparation physique et tentaderos. Son oncle Juan Jose, le Cyclone de Jerez, est très proche de cette préparation et lui prodigue tous les conseils possibles ; Juan Jose Padilla fera d’ailleurs tout pour l’accompagner à Castelnau malgré la féria de Pampelune à laquelle il est invité.

Si Jaime Padilla profite de l’enseignement de son oncle, il est aussi élève de l’école taurine du Puerto de Santa Maria avec le maestro Galloso. Lors de ses tentaderos dans de grandes ganaderias comme Bohorquez, Santiago Domecq, Bucarez , Fuente Ymbro entre autres, il a pu bénéficier de l’aide de toreros de renom en particulier Talavante ou Boja Jimenez et Finito de Cordoba.

Notre collaborateur Jean Dupin avec Jaime Padilla dans sa bonne ville de Jerez

C’est donc avec beaucoup de sérieux et plein d’espoir qu’il vient à la rencontre du public français espérant convaincre et se faire un prénom dans la saga des Padilla.

Jean Dupin

PS Juan José Padilla, l’oncle de Jaime, le fameux cyclone de Jerez qui suit son neveu de prês sera bien à Castenau-Rivière-Basse où il passera la journée du 6 juillet. Il sera le lendemain à Pampelune où il sera honoré pour ses nomberux succès sur la piste navarraise. C’est un immense honneur et un privilège pour la petite commune de Castelnau-Rivière-Basse de recevoir ce grand nom de la tauromachie.

Deuxième demie-finale de la Copa Chenel : Molina domine les débats

Les petites arènes de Alalpardo étaient pleines au trois quart cet après-midi pour la deuxième demi-finale de la Copa Chenel. Trois toros de la ganaderia d’Aurelio Hernandez (Madrid) et trois de Salvador Gavira (Cadiz), bien présentés, compliqués pour le premier fer et nobles pour le second, ont été combattus par :

Rafael de Julia : ovation et silence

Fernando Molina ; deux oreille et ovation après avis

Christian Parejo : silence aprés deux avis et silence

Rafael de Julia qui est le plus capé des trois protagonistes du jour entend mettre la barre haut en allant s’agenouiller à la porte du toril. Si la larga est bonne elle est suivie d’un désarmé et d’une fuite aux callejon. Sur l’incident le torero est traumatisé au poignet et cela le gênera peut être pour la suite. En tout état de cause on le trouve sur la défensive dans la lidia d’un toro qui profitant de la faiblesse du torero relèvera la tête protestant fortement. La mise à mort est longuette deux pinchazos une entière plate et six descabellos.

A son second de Gavira pourtant beaucoup moins compliqué que celui d’Hernandez il est aussi mal assuré reculant en permanence la jambe et toréant sur le voyage. La muleta est très souvent accrochée. Ici encore la mise à mort et difficile un pinchazo et une demi tombée.

Molina s’entendit d’entrée avec son toro de Gavira: beau travail au capote par véroniques à la réception et saltilleras au quite le tout bien templé et dessiné. L’accord des deux protagonistes se poursuit dans la faena par de longs derechazos bien liés et des naturelles profondes. En fin de faena Molina donnera une circulaire inversée prolongée d’un changement de main d’une longueur et d’une douceur infinie. L’entière, peut être légèrement contraire, est efficace et lui permet de couper les deux oreilles.

Son Adversaire d’Hernandez n’a pas les mêmes qualités et l’accord ne se fera jamais. Molina fera durer la faena pour une naturelle ou dérechazo de-ci de-là. La mise à mort sera laborieuse.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas pour Christian Parejo: après son triomphe d’Istres et sa bonne prestation madrilène son passage à Alalpardo restera un jour sombre. Certes il donnera une bonne faena au Gavira sorti en troisième mais tout sera oublié aux aciers j’ai arrêté de compter les pinchazos puis les descabellos.

Son Hernandez est comme ceux des ses confrères, compliqué, et il ne résoudra pas les problèmes, laissant toutefois quelques bons détails. Ici encore il tuera mal et repart dans le silence.

Si Molina est directement qualifié pour la finale il reste à désigner le troisième parmi les quatre autres toreros qui ont œuvré ce jour et samedi dernier.

Jean Dupin

https://x.com/i/status/1804602693820071945

𝗣𝗔𝗥𝗧𝗘 𝗠E𝗗𝗜𝗖𝗢 Rafael de Julia a dû se rendre à l’infirmerie où il a été opéré après avoir terminé le combat: blessure par corne de toros sur la face avant de l’avant-bras gauche.

Séville, dernière novillada piquée de la temporada

Plaza de toros de La Maestranza, Séville. 21ª de abono. Novillada avec picadores. 1/2 entrée. 

Novillos de Albarreal, de correcte présentation et de peu de jeu.

VILLITA, ovation après avis et vuelta al ruedo après pétition.

DAVID LÓPEZ, ovation et silence.

AARÓN INFANTES, silence et ovation

Le banderillero Raúl Palancar a salué au second.

Les trois novilleros faisaient leur présentation dans la Real Maestranza de Caballeros et n’ont vraiment pas été gâtés par le lot qui leur était présenté, pas un novillo pour en racheter l’autre.

A son premier Villita donnera deux bonnes premières séries à droite et le novillo se mit sur la défensive protestant en permanence tête haute avant une mise à mort en deux temps mal placée la dernière.

A son second, un manso de gala, Villita s’arrima et donna quelques bonnes séries des deux mains réussissant à templer et lier avant que l’animal ne prenne définitivement la direction des planches . L’estocade en place et efficace fit sortir une pétition minoritaire et le novillero fit une vuelta chaleureusement applaudie.

David Lopez manque singulièrement d’élégance. Il torée en permanence en sortant l’arrière train ce qui est loin d’être esthétique. De plus il paraît peu assuré à la muleta faisant systématiquement un pas en arrière à chaque passe. Pourtant ses adversaire n’avaient aucune mauvaise intention sinon d’aller se réfugier aux planches pour le premier à la porte du toril pour le second. Les mises à mort furent compliquées au premier et désastreuses au second, s’entêtant à donner une sortie naturelle à un toro qui ne demandait qu’à aller de l’autre côté.

Aaron Infantes parut bien vert à son premier dont il ne put rien tirer sinon une faena particulièrement ennuyeuse. A son second il anima un peu les tendidos en allant s’agenouiller à la porte du toril pour une bonne larga cambiada et un capote par véroniques et chicuelinas serrées. On crut un instant qu’enfin la soirée allait commencée. Las le tercio de pique fut catastrophique, conclu qui plus est par une vuelta de campana. Le novillo sortit de l’épreuve totalement arrêté refusant tout effort supplémentaire. Le novillero s’efforça de donner une faena qui ne convainquit que sa famille venue particulièrement nombreuse le soutenir, Maman oncles et tantes cousins et cousines agitèrent frénétiquement leurs mouchoirs après une épée concluante, et se contentèrent de l’applaudir à la sortie du ruedo.

Dommage pour cette dernière qui ne dénote pas dans la tristesse générale du bétail qui sort trop souvent cette année.

Jean Dupin

Communiqué des associations de matadors, banderilleros et picadors

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les quatre associations et syndicats professionnels de toreros français et espagnols dénoncent les organisateurs et le gérant de Beaucaire.
En engageant directement les picadors et les banderilleros, puis en tirant au sort la composition des cuadrillas, l’association « Associacion taurine beaucairoise » et monsieur Thierry Cazaubon, gérant de la SAS Poderosa, respectivement organisatrice et gérant des novilladas programmées les 27 et 28 juillet 2024, à Beaucaire, portent atteinte aux droits des novilleros et aux usages de la profession qui confèrent à chaque torero le droit d’engager la cuadrilla de son choix, droits garantis par le Règlement taurin municipal de l’UVTF (art. 71.1) et par la Convention collective du secteur.
Afin que cette initiative condamnable ne crée pas un précédent préjudiciable au libre exercice de leur profession, l’Asociacion des Matadors français, l’Association des picadors et banderilleros français, l’Union des Matadors et l’Union nationale des picadors et banderilleros espagnols dénoncent cette violation de leurs droits et présenteront des réclamations auprès de l’Union des Villes Taurines françaises et
devant la Commission permanante de suivi de la Convention collective.

Association des Matadors de Toros Français
Association des Banderilleros et Picadors Français
Unión de Toreros
Unión Nacional de Picadores y Banderilleros Españoles

Avant La Brède samedi: Paul Hermé rencontre Adriano

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Rencontre avec Adrien Salenc « Adriano » ce mercredi à la ganadería d’Olivier Fernay y sus Hijas…Chez l’éleveur de Pont de Crau, aux Jasses de la Ville, deux vaches l’attendaient, avec de seconds les jeunes aspirants Clovis et Manuel Fuentes. Deux vaches qui ont étalé de fort belles qualités, la seconde toutefois un peu juste de forces, et qui ont constitué un bon entrainement pour Adrien avant son rendez-vous de La Brède samedi prochain.


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Un Adrien visiblement affûté ayant gagné au printemps le Scapulaire d’Or de Puquio, au Pérou, et qui malgré quelques déceptions, semble remonté à bloc pour attaquer de front les rendez-vous importants qui l’attendent chez nous dans le cours de l’été… 
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TEMPORADA 2023« Sur le plan comptable, j’ai participé à une quinzaine de corridas. Pour moi, ça a constitué une bonne saison que j’ai commencée en Espagne pour la Copa Chenel où je n’ai pas eu trop de chance. Après, je suis revenu pour un remplacement tambour battant du lundi de Pâques pour la corrida de Victorino. Je suis arrivé à 14h, revenant du Pérou, enfilant le costume de lumières pour affronter cette forte corrida cinqueña. J’ai coupé deux grosses oreilles après une faena inventée et de beaucoup d’efforts au dernier toro. Franchement, j’ai été quelque peu surpris de ne pas avoir été répété cette année. Je vois qu’année après année le temps passe, d’autres toreros plus jeunes arrivent et forcément, dans ce cas, on se demande ce qu’il faut faire pour retrouver le ruedo. Je crois que j’ai prouvé être capable devant tous types de toros et c’est pas mal décourageant de devoir poireauter et ne pas avoir la place que je pense avoir méritée. A savoir que dans les ferias de plusieurs cartels, je pense avoir gagné un meilleur traitement.  

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Ensuite, il y a eu Istres avec une grande après-midi sur le plan artistique où j’ai pu totalement m’exprimer, coupant trois oreilles aux toros de Cuvillo, et deuxième surprise, toujours pas reconduit… tout comme à Nîmes où j’ai coupé deux oreilles en septembre aux toros de Robert Margé… Dans le Sud-Ouest, à Dax, j’ai obtenu deux oreilles à la corrida de Pallarés, une à Bayonne à un toro de Garcigrande où heureusement, je retournerai cette année dans ces deux plazas. Outre ces succès, j’ai connu quelques triomphes au Pérou, notamment à Chota et à Cutervo, qui m’ont bien permis d’ouvrir quelques portes aux côtés notamment d’Andrés Roca Rey et Joaquín Galdós. En définitive, malgré le bémol des engagements auxquels je croyais pouvoir prétendre, je pense que le solde est positif. Finalement, c’est peut-être bien de se faire attendre !!!  De toute façon, il n’y a pas de frustration de ma part dans la mesure où c’est quelque chose qui échappe à mon contrôle. Si j’avais pégué des pétards, je saurais pourquoi on ne m’engageait plus, mais là, j’ai fait tout mon possible, ça s’est super bien passé, donc ça ne dépend pas de moi…

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2024J’ai commencé en Espagne, à Villarobledo, où j’ai été pour la première fois parrain d’alternative de Sergio Felipe, torero d’Albacete.  Je suis sorti a hombros avec mes deux compañeros pour avoir coupé deux oreilles aux toros de Voltalegre. Ensuite, je suis parti au Pérou pour la première grande feria, celle de Puquio, à 3200 mètres d’altitude, douze heures d’avion et onze heures de fourgonnette ! On ne peut pas recréer à l’entrainement les conditions liées au manque d’oxygène, mais pour mettre toutes les chances de mon côté, je suis arrivé quelques jours avant afin de m’acclimater. J’ai coupé trois oreilles pour cette corrida télévisée, ce qui a entrainé une bonne répercussion puisqu’une dizaine de corridas m’attendent à présent. Je vais d’ailleurs passer tout le mois de juillet au Pérou.

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Avant, l’actualité, c’est la corrida de la Brède le samedi 22 avec Uceda Leal et Dorian Canton, toros de Margé, un élevage que je connais bien. Puis après le Pérou, je reviendrai pour Villeneuve de Marsan le 6 août pour affronter les Pagès-Mailhan. Retour ensuite au Pérou pour deux corridas de plus, puis un rendez-vous très important m’attendra à Dax le 18 avec Román et David de Miranda, toros de Pedraza de Yeltes, pour la corrida de l’Agur !On sera alors fin août avec une corrida à Saint-Gilles le vendredi 30 août avec Thomas Joubert et Roca Rey, toros de Rocío de la Cámara, et deux jours plus tard, le 1er septembre, retour sur Bayonne pour la clôture de la Feria de l’Atlantique avec Juan Ortega et Andrés Roca Rey, toros de Zacarías Moreno

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J’aurais peut-être encore quelques opportunités, mais je ne veux pas trop en parler car il n’y a rien de définitif pour le moment. Sinon, on peut dire que je suis globalement respecté en ce qui concerne mes engagements, je ne peux pas pour autant accepter n’importe quoi et si je pense que les conditions ne sont pas réunies, je préfère laisser ma place. Par mes propres convictions et par rapport à ce que je pense valoir sur le marché et au chemin que je veux tracer dans ma trajectoire, je tiens à me tenir sur une ligne qui me corresponde. Et aussi pour que le public s’y retrouve dans ma carrière…TOREOJe pense avoir évolué, en ne perdant jamais de vue que la tauromachie, c’est aussi passion et alegría. Je donne beaucoup de ma personne et c’est vrai que j’ai des facilités pour connecter avec les gens. Pendant une corrida, je dépense énormément d’énergie, c’est naturel chez moi. Il faut bien sûr respecter la base d’un bon toreo, mais surtout intéresser le public, lui transmettre ton envie. Manuel Benítez « El Cordobés » a d’ailleurs dit : « Le plus important dans le toreo, c’est l’ouïe du public ! »

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Maintenant, après cinq ans d’alternative, je pense avoir évolué vers plus de maturité, de réflexion, le concept est beaucoup plus défini avec l’expérience, avec une sensation de davantage de sécurité, d’affirmation, une tauromachie plus posée, plus profonde, pour extirper au mieux la charge que le toro a au fond de lui. C’est ce que je recherche dans mes affrontements avec l’animal…ENTOURAGEJ’ai la chance d’être entouré de bons banderilleros et de bons amis qui savent me conseiller, ainsi que de matadors avec qui je parle et je m’entraine. as19e

El Juli ? J’entretiens toujours de bons rapports avec lui. Il m’a d’ailleurs félicité pour mes cinq ans d’alternative, avec un message très sympathique. J’ai aussi pas mal de relations avec les Péruviens Roca Rey et Galdós qui sont des amis intimes. Toutes ces relations sont très importantes dans le domaine humain et de ma progression. Je suis toujours très heureux d’être entouré par tous ces gens qui ont autant d’expérience et qui sont forcément de bon conseil…OBJECTIF 2024Toréer le plus possible, évidemment, notamment à Madrid où j’ai confirmé face à deux toros de Fuente Ymbro qui m’ont malmené. J’avais fait un effort important, mais en vain. Plus généralement, toréer davantage en Espagne et marquer le public à chacune de mes sorties. Où que ce soit… »

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Après l’avoir suivi attentivement lors de ce tentadero, j’ai pu constater combien il mettait de cœur à l’ouvrage, ne ménageant jamais sa peine pour tirer le meilleur de chaque confrontation. Alors Adrien, suerte pour samedi à La Brède, et bien sûr, pour une suite estivale propre à remplir ton esportón…
Paul Hermé texte et photos torofiesta.com

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