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CLUB TAURIN DE PARIS : La profondeur d’Emilio De Justo.

Emilio de Justo à son arrivée au Club Taurin de Paris le 11 décembre 2024. ©JYB

Ce 11 décembre, Emilio de Justo était l’invité du Club Taurin de Paris : accueilli avec chaleur, se mêlant à la cohorte des aficionados, il captait d’emblée l’attention et l’intérêt, après l’introduction du président Thierry Vignal.

Thierry Vignal, président du CTP accueille Emilio de Justo à Paris le 11 décembre 2024. ©JYB

Il évoque d’abord sa vie de torero : son enfance en Estrémadure, région taurine s’il en est, où il voit beaucoup de corridas à la télévision. Il est séduit surtout par l’émotion qui se dégage du spectacle et à 15 ans, il se lance dans la formation taurine : ses débuts sont simplement le toréo de salon avec Rafaël Canada et ce qu’on appelle en Espagne, le toreo de « tapia », où les jeunes apprentis attendent assis sur un mur lors des tientas que les toreros confirmés veuillent bien leur laisser la place. Puis il entrera à l’école taurine de Plasencia suivie par celle de Caceres.

En 2000, il revêt pour la première fois l’habit de lumière : une véritable fête et une grande émotion.

Il passe en novillada piquée en 2002, là où, dit-il, « les choses sérieuses commencent » et avec l’aide de son école taurine toréera 70 novilladas pendant les 5 années suivantes avec de nombreux succès dans les férias de novilladas (Arnedo, Arganda del Rey, etc.) et dans des grandes arènes. C’est là où il comprend l’exigence du toréo.

L’alternative survient en 2007 des mains de Talavante avec Cayetano pour témoin devant des toros de Jandilla. Après 2 saisons il subit en 2010 un fracasso monumental à Madrid où il entend les 3 avis. Sa carrière est suspendue pour 6 années très dures pendant lesquelles il ne perd pas courage. Pour continuer, avec l’aide du matador colombien Guerrita Chico, il se rend 4 années de suite en Colombie car il n’aura eu en Espagne qu’un seul cartel dans un pueblo d’Estrémadure. En 2013, il gracie un toro, ce qui lui vaut de nouvelles invitations et lui permet de retrouver le plaisir de toréer et de se rendre compte que Madrid n’avait été qu’un accident.

Emilio de Justo avec Thierry Vignal et Araceli Guillaume-Alonso pendant sa conférence au CTP le 11 décembre 2024. ©JYB

C’est Luisito, matador français retiré à San Lucar de Barrameda, qui le prend en mains et lui offre une opportunité à Orthez où il coupe 2 oreilles à une corrida de Hoyo de la Gitana. S’ensuivent des cartels dans tout le Sud-Ouest, notamment une rencontre avec les Victorino à Mont-de-Marsan où il coupe à nouveau 2 oreilles, puis l’année suivante avec les Adolfo Martin et le même résultat.

Ces succès attirent l’attention en Espagne et lui ouvrent des contrats (Valladolid, Azpeitia,..) et il revient à Madrid avec les Victorino et sort pour la première fois par la puerta Grande à la féria d’Automne.

L’année suivante, Bilbao et Pampelune lui ouvrent leurs portes, avec succès, mais la crise du COVID éclate bientôt et brise l’élan. Il a peur d’être oublié.

2021 est pour lui une année de consolidation avec des grandes portes à Madrid et à Séville pour la San Miguel, devant les Victorino.

Emilio de Justo sort en triomphe de la Maestranza de Séville après une grande faena au toro n°51 de Victorino Martin, le 23 septembre 2021. ©JYB

En 2022, l’empresa de Madrid lui propose un geste avec une encerrona le dimanche des Rameaux. Les arènes sont pleines et après une faena intense au toro de Pallares, c’est l’accident à l’estocade : la voltereta lui brise les vertèbres cervicales, heureusement sans déplacement, mais les médecins prévoient 1 an ou 1 an et demi d’arrêt. Suivent 4 mois et demi d’immobilité complète dans un corset et surtout de douleurs intenses, mais il savait qu’il devait tout donner. Et il revient au toréo, 5 mois plus tard à Almeria, avant de toréer 10 corridas dans des plazas de secunda pour retrouver le sitio malgré la douleur (sous calmants) et la gêne qui n’ont pas disparu. Intérieurement, « il pleurait pendant le paseo ».

En 2023, il torée de nouveau dans les grandes plazas ; les séquelles sont toujours là, surtout dans le cou, qui lui donnent 60% de ses capacités. Mais il s’entraîne à fond pendant l’hiver car il est sûr de réussir et d’être prêt en 2024. Cette temporada sera des plus importantes avec de grands succès à Madrid, Séville, Pampelune, Malaga, etc. et son vœu de revenir au sommet s’accomplit grâce à un moral d’acier.

De chaleureux applaudissements saluent cette évocation de sa carrière et préparent certaines questions qui vont suivre.

Emilio de Justo en naturelle devant Portezolano, n°51 de Victorino Martin, à Séville, le 23 septembre 2021. ©JYB archives

Q : Il a une relation particulière avec Victorino Martin : peut-il en donner l’explication ? Et quels sont les toros de Victorino qui l’ont le plus marqué ?

Cela a commencé par hasard : il vivait dans un village non loin de la finca de Victorino et vers 16 ans il faisait du stop pour aller à une tienta. Victorino s’arrête : lui-même est très impressionné de cette rencontre, mais Victorino lui indique que la tienta dans son élevage c’est dans l’autre direction et qu’il se trompe. Réponse : « Non, non, je ne suis pas encore prêt pour aller chez vous, on verra plus tard ! ». Ceci explique assez bien la qualité de leurs rapports futurs..

Pour les toros : en 2016 le premier toro de Mont-de-Marsan auquel il coupe 2 oreilles. En 2021, le toro de Séville auquel il coupe là aussi 2 oreilles et le toro de Madrid auquel il donne une des faenas les plus intenses de sa carrière et enfin la corrida de Victorino à Cali, une de ses après-midi les plus complètes.

Q : En 2024, Ses triomphes lui ont valu 6 rabos coupés dont 2 indultos. Lesquels lui ont apporté le plus de plaisir ?

Il doit réfléchir : La saison a été tellement riche qu’il a du mal à détacher l’une ou l’autre de ses faenas. Peut-être celle à un toro de Vellosino dans un pueblo qui lui a donné beaucoup d’émotions.

Emilio de Justo pendant sa conférence au Club Taurin de Paris, le 11 décembre 2024. ©JYB

Q : En parlant de force mentale, comment se remet-on après 2 toros rentrés vivants à Madrid puis après l’accident ?

C’est une question profonde et difficile. « je me pose la question : comment ai-je pu en être capable ? J’ai passé tant d’années sans toréer et comment ai-je pu faire tout ça ? Peut-être l’aficion et l’amour du toréo.

Le torero doit penser, faire ses choix et décider seul. La solitude et la réflexion sont absolument indispensables, car dans sa tête il se voit tout le temps en train de toréer ou se demande quel est le toro qu’il voudrait voir. »

Q : Dans le même ordre d’idées rêvez-vous de toros ?

Oui il y a un rêve dans sa vie. Et il rêve toujours de faenas. Mais de toute façon, la réalité est toujours meilleure que le rêve !

Surtout qu’il y a aussi des cauchemars.

En tout état de cause, il voit toujours le côté positif, même dans les moments désagréables : il voit le bon qui va arriver après.

Q : Quels sont les toreros avec lesquels il apprécie le plus de toréer ?

Tous. D’abord parce qu’ils l’ont admiré après l’accident de Madrid, lui-même les admire tous. Sur le concept du toréo, les grandes figuras l’ont impressionné Joselito, Ortega Cano, Manzanares. Il a pris beaucoup de plaisir à les voir toréer, mais cherche surtout son propre style.

Emilio de Justo répondant aux questions des aficionados du Club Taurin de Paris, le 11 décembre 2024. ©JYB

Q : Que sera sa temporada 2025 ?

(sourire) Ce sera une temporada où faire un pas de plus et améliorer son toréo. Il ne faut pas être conformiste et avoir l’humilité de savoir qu’il y a encore des choses à faire.

(Bien entendu, aucun détail concret sur ses perspectives de cartels en 2025.)

Q : Quel est son toro idéal : facile, difficile ? Celui qu’il faut attendre ou celui qu’il faut aller chercher ?

Il ne sait pas. Car c’est au torero de s’adapter au toro. Il faut donc le laisser tel qu’il est mais bien connaître les élevages pour être capable d’anticiper toutes ses réactions.

Il préfère le toro qui vient avec caste et bravoure et qui embiste bien. Il aime la bravoure, mais la bravoure franche, le toro encasté, mais avec de la classe.

Q : Est-ce important d’être chef de lidia ?

Le chef de lidia doit être attentif, mais c’est quelque chose qui relève plus de l’étiquette aujourd’hui. Tous les toreros sont extrêmement attentifs à ce qui se passe en piste. En fait, le seul problème est qu’on doit tuer le premier toro alors que le public est froid et que le torero lui-même n’est pas échauffé ni au plus haut de ses capacités. Mais il faut assumer son expérience.

Q : Comment abordez vous la peur après tout ce que vous avez subi ?

La peur est toujours là ; mais la peur de ne pas toréer est la plus dure !

On a envie de la ressentir quand on ne peut plus se retrouver devant les toros.

En outre, quand on dépasse sa peur, cela use terriblement.

Estocade d’Emilio de Justo à Portelozano, n°51 de Victorino Martin à Séville le 23 septembre 2021. ©JYB archives

Q : Emilio De Justo est reconnu comme un grand estoqueador. Quelles sont ses références ? Peut-il citer des estocades dont il se souvient ?

L’estocade est personnelle ; c’est une question de synchronisation des mouvements. La coordination est donc très importante et pour cela l’entraînement au carreton est fondamental. Il faut se sentir à l’aise au moment où on se profile, d’où le carreton car c’est le moyen de créer son propre style à partir d’une base technique.

L’estocade pour le souvenir celle donnée au toro du Puerto de San Lorenzo qui lui a permis d’ouvrir sa première grande porte de Madrid.

Emilio de Justo reçoit le livre Toreros dans la ville lumière, au CTP le 11 décembre 2024. ©JYB

Cette question conclut la soirée et Emilio de Justo peut saluer une nouvelle ovation avant de recevoir en cadeau le dernier livre de l’UBTF Toreros dans la ville lumière, car à son arrivée il n’avait pas manqué de poser la question : Y a-t-il eu des toros à Paris ?

Signatures et dédicaces d’Emilio de Justo pour les aficionados du CTP, à paris, le 11 décembre 2024. ©JYB

Après signature du livre d’or du Club et dédicace de quelques photos, la soirée se poursuivra autour d’un bon repas avant que les aficionados parisiens ne se retirent enchantés de cette soirée.

Jean Yves Bloin https://facealacorne.fr/

Le festival de Villaseca de la Sagra, animé d’un bon esprit… mais longuet, parfois !

Villaseca de la Sagra (Toledo), dimanche 8 . Festival sans picadors au bnéfice des victimes de la DANA Plus de 2/3 d’entrée.

Novillos, par ordre de lidia La Olivilla, Toros de San Román,  La Buitrera, Mariano de León, San Isidro, ; José Cruz, Juan Carlos García Rivera, et Conde de Mayalde, bravo. Le troisième Nicotina, numero 7, tostado chorreado, né en 06/22, de La Buitrera, vuelta al ruedo; comme le 8ème Conde de Mayalde, « Entrador » n° 58, castaño salpicado, bragado y meano, né en 01/23. 

Esaú Fernández, ovation et saluts; 

Cristian Escribano, ovation et saluts,

Álvaro Lorenzo, deux oreilles; 

Francisco Montero, deux oreilles après avis; 

García Pulido, oreille après avis; 

Sergio Rodríguez, ovation et saluts après avis; 

Jorge Molina, palmas après avis

Alberto Seseña oreille.


Villaseca de la Sagra, bien connue pour ses novilladas participe elle aussi au grand élan de solidarité pour les victimes des intempéries de la province de Valence. Le festival sans picadors de cet après midi participait à ce grand mouvement du monde taurin. Huit erales (novillos de deux ans) de huit ganaderias différentes étaient lidiès par sept toreros du second niveau de l’escalafon et un novillero de la province nous étions loin du festival de luxe de Madrid la semaine dernière mais animés par le même esprit.

Le festival a duré plus de trois heures ce qui fait beaucoup surtout pour un spectacle sans picador et il faut bien dire que les faena ont été particulièrement longue selon la mode du temps et parfois particulièrement ennuyeuses.

Esaü Fernandez essayera beaucoup avec un exemplaire du Juli qui bien que qualiteux possédait le pire vice une faiblesse indigente.

Cristian Escribano paraît bien brouillon devant son opposant de San Roman qui à plusieur reprises le prend en défaut. La faena ne montera jamais à un bon niveau malgré quelques détails.

Il faudra attendre le troisième novillo pour voir un animal brave et noble disposant des forces suffisantes pour livrer un combat intéressant. Le salut capotero d’Alvaro Lorenzo montre d’entrée le niveau auquel le jeune torero veut s’élever. Une série de véroniques particulièrement lente mène les deux protagonistes au centre. Montero donne un quite baroque à une main auquel Lorenzo réplique par tafalleras d’une grande lenteur conclue d’une formidable larga. Cette lenteur , la profondeur des passes et leur précision domineront la faena de muleta. L’estocade est d’école portée droit en décomposant les temps.

Que dire de la prestation de Francisco Montero ? Ce torero a, c’est le moins que l’on puisse dire, sa personnalité. On aime ou on n’aime pas et pour ma part je suis mitigé. Ce qui est certain c’est qu’il a porté sur le public de Villaseca. Revenons sur sa prestation. L’entame se fait à puerta gayola, Montero nous avait habitué à utiliser pour ce faire son capote de paseo il il prit son marseillais(la veste chaude de campo) doublé du drapeau valencien . Le novillo n’en a cure et secoue durement l’imprudent. Taléguilla déchirée et boitant bas Montero se relève et poursuit au capote. Par la suite il pose deux paires de banderilles alternant avec son péon. La faena bien dans le style très particulier du chiclanero sera particulièrement longue le premier avis venant le rappeler à l’ordre alors qu’il aimerait poursuivre. Montero se résout à prendre l’épée et conclut d’une série de bernardinas à genoux. Nouveau détail broque la mise à mort sans muleta à cuerpo limpio heureusement l’épée rentre malgré une nouvelle voltereta et elle sera suffisante. Montero est content, le public aussi.

Le San Isidro de Pulido est lui aussi faible d’entrée de jeu . De la faena particulièrement longue nous reteindrons la première série à droite conclue d’une belle trincherilla. La série suivante est liée et templée, le novillo aurait du rythme mais beaucoup trop faible ne tient pas la distance. Pullido donnera de bons détails sans plus.

Le novillo de Sergio Rodriguez paraît noble mais est trop exigeant pour le torero qui se fait souvent accrocher à droite le final à gauche est intéressant.

Jorge Molina se trouve en face d’un animal très faible qui ne lui permet pas de s’exprimer . Ici encore il fera durer des débats stériles d’u n’émergent que quelques passes intéressantes au milieu des scories.

Le novillero de Tolède Alvaro Sesena a la chance de tomber sur un excellent exemplaire du Conde de Mayalde qui sera certainement le meilleur de la soirée, cela valait le coup d’attendre trois heures ! l’érale dispose de toute les qualités pour une bonne faena bravoure noblesse et force et le jeune novillero se retrouvera parfois un peu débordé par son antagoniste. La faena est intéressante mais sans jamais atteindre les niveaux auquel le novillo aurait permis de s’élever. Les séries sont bonne bien dessinées mais l’animal domine souvent en fin de série. Le mise à mort est en deux temps, un mete y saca et une entière et le bilant d’un mouchoir bleu pour le toro me paraît plus justifié que le blanc au torero.

Jean Dupin


Matias : La Passion de la Corrida Depuis l’Enfance ( suite et fin)

Aujourd’hui, nous avons le plaisir de plonger dans la seconde partie de l’interview captivante de Mathias Sauvaire, alias « Matias » ! .

Préparation lors de la nsp de Maurrin 2024

Nous poursuivons notre exploration avec lui pour découvrir ensemble ses projets passionnants pour la saison 2024 et ses goûts taurins !

Lien vers la première partie de l’interview : https://corridasi.com/2024/12/10/matias-la-passion-de-la-corrida-depuis-lenfance-1er-partie/

Matias et Denis Loré

« – N.C Parlons un peu de l’avenir. Tu as rejoint Denis Loré. Quel sont tes attentes à son égards ?

-Matias : Comme je l’ai évoqué auparavant, j’ai rejoint oui le maestro Denis Loré, mais au sein de la section « El Toreo Nîmes » dirigé par Hervé Galtier ! J’attends d’eux qu’ils m’aident dans ma progression dans le but d’atteindre la novillada con caballos dans un futur proche. Je me retrouve totalement dans les valeurs véhiculées par Hervé et Denis !

NC : Comment perçois tu la temporada 2025 ?

-Matias : pour la saison qui arrive, on espère que je pourrai intégrer un maximum de cartels et montré mon envie au public. Tout cela avec beaucoup de triomphes !!« 

Portrait Chinois

– Ton maestro préféré ?

-Matias : Mon maestro a été et restera Manolo Vanegas. Mon père le suivait depuis son époque de novillero piqué. Je faisais partie de sa pena et j’ai donc eu l’occasion de le voir assez régulièrement. C’est un torero qui m’a donné beaucoup d’émotions et qui tout au long de sa carrière a incarné des valeurs et une force mentale et physique qui m’a particulièrement plu !

– L’arène ou tu aimerais passer ton alternative ?

Matias : mes professeurs m’ont toujours appris depuis le début qu’en tauromachie tout se fait un pas après l’autre donc je n’y pense pas encore, on verra au moment voulu.

– Ton pasodoble préférée ?

Matias : J’aime les pasodobles avec un rythme assez lent, j’essaie lors de mes faenas d’adapté le rythme de mes séries et de mes déplacements a celui de la musique. Je dirais « Caridad Del Guadalquivir »

– Cape ou muleta et ta passe préférée ?

Matias : question difficile ! Muleta, car c’est avec elle qu’on coupe les oreilles. Je dirais les bernadinas, c’est un final qui lorsqu’il est bien réalisé permet une fin de faena explosive afin de finir sur une bonne note avant d’allée chercher l’épée. C’est un final que j’aime beaucoup réaliser !

– Description de ton habit de lumière que tu souhaiterais porter ?

Matias : Depuis petit, j’ai toujours aimé les costumes blanco y oro rématé de noir. J’ai eu la chance d’en porter un lors d’une becerrada sans mise à mort en 2023.

– Ton encaste ou ton élevage préféré ?

Matias : Je n’ai pas encore eu l’occasion de tous torée. A ce jour, je dirais le Santa Coloma. J’ai eu l’occasion d’toréer régulièrement, de plus en parallèle de la tauromachie, j’ai réalisé pour mes études un stage à la Ganaderia Turquay et à ce jour depuis 1 an et demi chez François André. J’ai donc l’occasion d’approfondir chaque jour mes connaissances de cette encaste  !« 

Je tiens à remercier chaleureusement Matias d’avoir pris le temps de répondre à mes questions avec autant de passion et de sincérité. En espérant une magnifique temporada 2025, je vous invite vivement à découvrir ce talentueux novillero dans les arènes qui auront l’opportunité de l’inscrire à leur cartel.

Texte Nicolas Couffignal

Photos Eloise Huan et Nicolas Couffignal

Matias : La Passion de la Corrida Depuis l’Enfance ( 1er partie)

J’ai découvert Matias chez un éleveur, et depuis ce jour, j’ai eu le privilège de le suivre tout au long de cette temporada 2024. Au-delà de ses compétences techniques et de son talent naturel pour la tauromachie, Matias se distingue par une belle personnalité qui le rend aussi captivant dans l’arène qu’en dehors. À travers cette interview en deux parties , nous allons explorer son parcours, ses inspirations et ses aspirations.

« N.C Quels éléments ont suscité ton intérêt pour la corrida et t’ont conduit à commencer en tant que novillero ? 

Matias :Tout commence à l’âge de huit ans lorsque j’ai vu ma première corrida. C’était une corrida équestre au domaine de Méjanes. Avant mon seul contact avec le milieu taurin était des extraits de vidéos que je regardais avec mon père. En sortant des arènes, j’ai dit à mes parents que je voulais être torero, mais « sans chevaux », à pied ! Après trois ans d’attentes et la passion qui persistait, mes parents m’ont inscrit à l’école taurine d’Arles où j’ai commencé mon apprentissage jusqu’à mon début en tant que novillero sans picador, avant de rejoindre tout récemment la section jeune El Toreo Nîmes dirigé par Hervé Galtier et le maestro Denis Loré.

N.C – Nous avons eu l’occasion de se croiser plusieurs fois à la Ganaderia Malabat. Quelle est la raison de venir régulièrement chez eux ?

Matias : J’ai eu l’occasion de rencontrer cette famille incroyable grâce à Serge Almeras. Ils m’ont donné l’opportunité de toréer leur bétail et offert généreusement un novillo pour leur dernière journée. Je les remercie de tout cœur d’avoir partagé ces moments avec moi !

le novillero lors de sa première novillada à Ales

N.C : Peux-tu décrire ton parcours d’apprentissage avant de te présenter à Alès,ainsi que l’état d’esprit qui t’a permis à te préparer pour faire face au jugement du public ?

Matias : J’ai fait mes gammes au sein de l’école taurine d’Arles ainsi que ma première épée à la monumental de Gimeaux. En plus de ça, je m’entraînais régulièrement auprès du maestro Denis Loré, car je voulais être vraiment prêt pour ce jour si important. Denis m’a également appris le maniement de l’épée qui était une lacune pour moi, car je suis gaucher et qu’il fallait que je tue de la main droite. Les entraînements ont été très intenses pour ne laisser aucun détail de côté ! Mon état d’esprit était que j’avais toujours rêvé de porter l’habit de lumière donc forcément que l’émotion était au maximum, mais j’ai la chance d’être très bien entourée par mon équipe ainsi que ma famille ce qui m’a permis d’apprécier cette journée et d’arriver le jour J avec l’envie d’exister malgré le stress.

Matias lors de la nsp de Arles

« N.C Quel est ta novillada de cette temporada la plus aboutie  ?

– Matias : La novillada la plus aboutie et celle de la Féria d’Arles. J’ai ressenti beaucoup d’émotions et je pense avoir transmis au public, j’ai su profiter à fond de cette matinée et mieux gérer la pression que lors des autres novilladas où je l’avoue, le stress m’avait un peu gagné.

Fin de la première partie de l’interview ( la suite à venir)

Texte Nicolas Couffignal

Photo Philippe Gil Mir et Nicolas Couffignal

Nouveauté ,retour et fidélité concernant les élevages pour la temporada dacquoise 2025

Après  une très belle temporada 2024, la commission taurine de Dax vient de  dévoiler  les élevages qui seront présents lors de sa prochaine temporada.

La Feria de Dax aura lieu du 13 au 17 août 2025 et Toros Y Salsa du 12 au 14 septembre 2025.

On peut noter avec intérêt la présentation en France de la Ganadéria El Freixo, appartenant au célèbre maestro El Juli.bb

La Ganaderia Victorino Martin après six ans d’absence dans le ruedo dacquois

En outre, la saison sera marquée par le retour des renommées Ganaderías telles que Juan Pedro Domecq, Pedraza De Yeltes, Victoriano Del Río, Santiago Domecq, ainsi que la Ganadería Marge, qui ont toutes démontré leur sérieux et leur engagement lors de la temporada deux mille vingt-quatre.

La corrida à  cheval se fera avec la Ganaderia Murube   et la novillada piquée la Ganaderia Juan Manuel Criado

Les toros de CAMPOS PENA fouleront le sable dacquois pour la corrida portugaise de septembre.

Texte et photo Nicolas Couffignal

BRINDIS D’OR (épisode 2)

Après ce lancement vibrant, (voir épisode 1) on entre dans le vif du sujet avec l’attribution des premiers brindis.

Arnaud Agnel rappelle que le choix des nominés a été fait par un jury qui associe compétence et aficion et que 4000 aficionados ont ensuite voté pour l’attribution de ces Brindis. Leur vote est prioritaire, même si le jury a conservé 25% de la note finale.

Les premiers brindis attribués ont pour ambition de montrer la force du collectif et les résultats qu’il obtient quand tous s’engagent.

Les 3 premiers nominés pour le titre de Brindis de l’organisation sont : la programmation de Dax, la novillada de Seissan, 1 toro pour un rêve d’enfant.

Florent Moreau. ©JYB

Florent Moreau qui révèle des discussions passionnantes au sein du jury pour ce Brindis et le rugbyman Nolan Le Garrec se partagent la lecture du verdict et la nomination du vainqueur.

C’est Marc Serrano pour son opération 1 toro pour in rêve d’enfant qui reçoit le prix.

Marc Serrano brinde son prix des Brindis d’or 2024. ©JYB

Depuis 2013, le festival a été organisé par Marc Serrano avec le soutien des ganaderos, qui offrent les toros, des matadors et des cuadrillas, qui officient gratuitement, des propriétaires d’arènes, qui les mettent à disposition. Ces 3 dernières années, il a permis d’offrir 56 000 €, dont 18000 en 2024, aux services pédiatriques d’hôpitaux et à des associations œuvrant en faveur de l’enfance. Aux yeux de l’aficion, c’était un Brindis incontournable et parfaitement mérité.

Le deuxième Brindis dans l’esprit de la force du collectif est attribué à une action de transmission de l’aficion.

Les nominés qu’il va être difficile de départager sont l’AFAP, le bolsin de Nîmes métropole, la Novillada Sans Picadors gratuite de Tyrosse. À l’évidence les 3 méritent la victoire !

Le président du Cercle Taurin Tyrossais. ©JYB

L’aficion ayant tranché, c’est Le Cercle Taurin Tyrossais qui reçoit le Brindis. Le président, Angel Mora, évoque la première de cette novillada gratuite montée avec les bénéfices d’une bodega des années précédentes et souligne que le lleno y a été constaté tous les ans depuis 20 ans. Il cite les noms de tous les toreros français passés par Saint Vincent de Tyrosse et l’on peut constater que tous les matadors d’aujourd’hui y sont ! Sa conclusion : il faut être fiers de nos traditions !

Léo Pallatier ovationné par la salle des Brindis d’or. ©JYB

En transition, Zocato qui doit présenter le Brindis suivant, fait ovationner Léo Pallatier, (fils du peintre Loren et de Cécile Mesplède directrice de Cactus Event, étudiant en sciences po à Madrid et Bordeaux et à l’école taurine de Madrid), qui représente dans l’assistance les novilleros sans picador, catégorie qui n’a pas été sélectionnée par le jury. C’est la deuxième ovation debout depuis le début de la soirée, le premier ainsi honoré étant le sénateur Laurent Burgoa pour sa défense de la tauromachie lors du renvoi de la dernière PPL.

Ovation debout pour le sénateur Laurent Burgoa pour sa défense de la tauromachie et des traditions. ©JYB

Le Brindis suivant est celui du coup de cœur du public avec comme nominés : les adieux d’Enrique Ponce, les chirurgiens taurins de France, Juan de Castilla pour son défi Vic/Madrid

Sans hésitation, dans le contexte actuel, le Brindis est attribué aux chirurgiens taurins.

Le président des chirurgiens taurins savoure son Brindis d’or. ©JYB

En recevant le prix, leur président soulignera qu’ils sont tous bénévoles de même que leurs infirmiers, aides-soignants, ambulanciers. Ils méritent tous un grand coup de chapeau !

Avant d’enchainer sur le Brindis suivant, un hommage particulier, défini comme le brindis des valeurs humaines est accordé à Sébastien Boueilh, président de l’association « colosses aux pieds d’argile », qui défend les jeunes victimes de viol ou d’agression sexuelle dans le milieu sportif notamment : pour lui, les écoles taurines ne sont pas à l’abri, un cas ayant été repéré en Espagne il y a quelque temps.

Sébastien Boueilh président de l’association Colosse aux pieds d’argile, reçoit un Brindis d’or d’honneur. ©JYB

Dans son discours de réception, il évoque son propre cas : violé entre 11 et 17 ans chaque fois qu’il revenait des entrainements de rugby, reconnu victime par la justice en 2013, il a surmonté le traumatisme qui l’empêchait de ressentir des émotions pendant 17 ans ! Ce qui l’a conduit à créer son association et à lutter pour les jeunes victimes. Aujourd’hui, bien que sans aide de l’état, il gère un budget de 200 000 € grâce à l’appui d’innombrables donateurs, du monde du rugby, et de l’aficion. Et il proclame son admiration au courage des toreros.

JY Bloin https://facealacorne.fr/

CULTURAFICION ACCUEILLE POSADA DE MARAVILLAS.

Posada de Maravillas, à Paris le 1 er décembre 2024. ©JYB

Comme chaque dimanche, les aficionados practicos de Culturaficion se sont réunis pour une classe pratique avec aujourd’hui comme maestro instructeur Posada de Maravillas.

Posada de Maravillas à la muleta lors de sa classe pratique avec Culturaficion. ©JYB

Juan Luis Ambel – Posada de Maravillas – fait partie d’une des plus anciennes dynastie de toreros d’Espagne: le premier ancêtre, cavalier en plaza dans les années 1860 a eu 5 fils dont 3 matadors et 2 banderilleros! A chaque génération successive on a retrouvé de grands professionnels taurins jusqu’à aujourd’hui où les deux plus connus sont Javier Ambel (son cousin) banderillero dans la cuadrilla de Talavante après avoir servi sous Castella et Perera et Juan Luis, matador d’alternative depuis 2015, qui fêtera donc ses 10 ans de carrière lors de la prochaine temporada.

Posada de Maravillas, attentif à observer le travail des aficionados practicos de Culturaficion. ©JYB

Au cours de cette classe pratique, le maestro a pris les trastos pour démontrer différentes passes, puis conseillé individuellement chaque élève, corrigeant les gestes ou les mouvements.

Posada de Maravillas en classe pratique avec les aficionados practicos de Culturaficion. ©JYB
Posada de Maravillas en classe pratique avec les aficionados practicos de Culturaficion. ©JYB
Posada de Maravillas en classe pratique avec les aficionados practicos de Culturaficion. ©JYB
Posada de Maravillas a pris les cornes, en classe pratique avec les aficionados practicos de Culturaficion et leurs invités. ©JYB
Les aficionados practicos de Culturaficion pendant la classe pratique avec Posada de Maravillas. ©JYB

Posada de Maravillas devrait rester en France quelques jours pour renouer des contacts et tienter dans quelques élevages notamment du Sud-Est très prochainement. On se souviendra de ses succès comme novillero et au début de sa carrière de matador dans les arènes françaises.

Jean Yves Bloin facealacorne.fr

L’aficion solidaire et triomphale à Madrid

Vistalegre (Madrid). Festival “Madrid torea por Valencia”, en memoria de los damnificados por la DANA. LLeno de no hay billetes.

Novillos-toros de Garcigrande (1º, 2º et 7º), Jandilla, El Freixo (nº47, Niñero, vuelta al ruedo), Domingo Hernández (nº95, Lindo, vuelta al ruedo) Núñez del Cuvillo.

Enrique Ponce, vuelta al ruedo; 

Sebastien Castella, oreille;

José María Manzanares, ovation et saluts,

Alejandro Talavante, deux oreilles; 

Fernando Adrián, deux oreilles; 

Roca Rey, ovation après avis

La novillera Olga Casado, deux oreilles et la queue.

Une fois de plus l’aficion a su répondre à l’appel de la solidarité. Nous avions déjà vu de nombreux toreros et aficionados pelle en main nettoyer les villes et villages de la province de Valence après la terrible catastrophe du mois dernier. Ce soir c’est l’aficion madrilène qui a répondu présent dans les arènes de Vistalegre qui pour la deuxième fois de leur existence ont affiché le lleno de no hay billetes pour un festival de bienfaisance en faveur de la province martyre. Tous les protagonistes toreros bien sûr, mais aussi areneros, service médical ou présidence et ganaderos ont offert leurs services. L’émotion était au rendez-vous dés le début lors du solo d’El Soro ou lorsque la banda de musica entonnait l’hymne de la province. Émotion énorme d’Enrique Ponce venu toréer pour sa province et sa ville natale de Chiva si durement touchée lors du cataclysme.

Le vétéran Enrique Ponce se devait d’aider sa province et c’est visiblement très ému que le torero de Chiva accueille au capote son adversaire qui bien dans le type de la maison est d’entrée très distrait caractère dont il ne se défera point tirant même vers le manso. Le professeur Ponce réussira à tirer quelques bons détails sans pouvoir atteindre des sommets. Un pinchazo et une entière lui ouvrent toutefois le chemin de la vuelta al ruedo .

L’exemplaire du même fer de Castella a lui aussi les mêmes défauts inhérents au fer. Une tendance à sortir seul tirant sur le mansedumbre. Pourtant l’animal possède cette noblesse qui permet de belles choses quand on le garde dans la muleta. Le début de faena est intense et de très haut niveau pour le seul mérite du torero mais le manso finit par dominer et la faena va vers le bas. Les dernières séries ne permettent que quelques détails à un Castella très au dessus de son toro. Il coupera cependant une oreille après une entière concluante bien qu’en arrière.

Jose Maria Manzanares ne peut rien tirer d’un novillo aussi vilain dehors que mauvais dedans dont il se débarrasse d’une demi suffisante.

Talavante, bien aidé par le pensionnaire du Juli, paraît renaissant toréant de capote dans un style très personnel et varié conclu d’un quite assez inédit de gaonéras et saltillas. Les qualités de noblesse du novillo permettent un bon début de faena suivi de séries de naturelles très templées et exigeantes. Le novillo se plie aux volontés du diestro qui se régale et nous régale de sa grande personnalité enfin retrouvée. Certes le novillo manque un peu de force sur la fin mais le final par naturelles toute en douceur est remarquable. La grande estocade et la mort en brave sans puntilla provoque la joie du public qui réclame les deux oreilles et la vuelta al ruedo du toro.

Le niveau monte d’un cran avec Fernando Adrian qui amène le quasi cinqueno Domingo Hernandez au centre par une longue série de véroniques au ralenti d’une rare profondeur. Adrian se révèle un des grands toreros de capote du moment ce qu’il confirme dans son quite. Sa faena est un modèle de profondeur et d’intensité tant à gauche qu’à droite. Les séries s’enchaînent toutes templées et parfaitement dessinées, la main très basse, et le novillo se plie à l’exercice sans broncher.. La dernière par doblones est le point final à une authentique œuvre d’art. L’estocade portée droite permet l’octroi sans discussion des deux oreilles. La vuelta al ruedo du toro me semble un peu généreuse.

Andres Roca Rey ne tirera rien d’un plus que fade Nunez del Cuvillo ses recours habituels aux circulaires inversées et toréo de proximité n’y changeront rien le toros terminant totalement immobile.

« La valeur n’attend pas le nombre des années et pour leur coups d’essai veulent des coups de maître » Quoi de mieux que ces vers du « Cid » de Corneille pour qualifier la prestation d’Olga Casado ce soir. La jeune novillera sortie des rangs de l’école taurine de Madrid se présentait pour la première fois de sa vie dans un plaza de la capitale et qui plus est entourée des plus prestigieux matadors de toros du moment. La jeune fille ne s’est pas laissé impressionner par la gageure pas plus que par l’ovation que lui a offert le public à sa sortie en piste. Elle ouvre les débats au capote par un travail varié, véroniques et chicuélinas élégantes. D’entrée le novillo, de décembre 2020 quand même, montre de bonnes dispositions de noblesse. Chose bizarre il sera le seul à aller deux fois au cheval, le président refusant le changement demandé. Ce ne furent toutefois que deux picotazos. Olga conclut le premier tiers par un bon quite par gaonéras très exposé.

La faena débute à genoux au centre par des inversées dans le dos et une série de derechazos dans un mouchoir le poche. La suite est un régal d’élégance et de finesse torera. Olga Casado offre à son opposant une faena fleurie et bien construite ornée de farols du plus bel effet. Le novillo répond avec noblesse el le ballet est parfait. On pensait la faena terminée mais celle-ci se devait de se conclure par quelques poncinas sous les yeux de l’inventeur de la passe. La faena avait beaucoup duré et je dois reconnaître commencer à craindre pour le final. L’estocade parfaitement exécutée et en place survient après une série de malonetinas. La mort sin puntilla du novillo libère le public qui réclame et obtient les trophées maximums.

On ne pouvait rêver meilleure conclusion pour ce festival qui n’est que le premier d’une longue série pour venir en aide au valencianos.

Jean Dupin

Madrid, Vistalegre: « rien de vulgaire, rien de commun »

Cet après midi à Madrid, devant des gradins remplis à rabord s’est déroulé un magnifique festival taurin de bienfaisance pour les malheureuses victimes des inondations de la région de Valence.

Sept vedettes de la tauromachie avaient répondu présent et une jeune femme novillero nommée Olga Casado. Atmosphèreebtrès recueuillie dans les arènes, émotion palpable tout au long de la soirée.

Comment ne pas être ému devant les larmes du vieux maestro El Soro dans son fauteuil roulant ( si je ne m’abuse il en est à sa  cinquantième opération chirurgicale de ses foutus membres fracassés à de nombreuses reprises. Il joua de la tropette comme il le fait toujours dans les gradins de Valence, puis le paseillo se déroula pour former une seule lignes avec d’un bord à l’autre Ponce, Castella, Manzanares, Talavante, Fernando Adrian, Roca Rey et Olga Casado.

Tous les brindis furent d’une tenue et d’une authenticité touchante, Ponce aux habitants de sa région, Chiva petite ville près de Valence dot il est originaire a été particulièrement abimée par les fleuves de boue, perdans de nombreux habitants, Castella  brinda au ciel avec pudeur et  l’élégance naturelle qu’onlui connait. Tous les torerosse donnèrent dans des faenas où ils ne se ménagèrent pas, m^me si le bétail offert par des élevages sans trop d’aspérité permit souevnt des gestes de grande valeur. Et à aucun moment nous ne vîmes de triomphalisme facile ou vulgaire, tout fut offert en retenue et grâce à  leur distinction peronnelle, les vueltas furent d’honneur au drapeau valencien et non aux toreros triomphants. 

Rien jamais rien de commun ou de vulgaire à aucn moment. Un drapeau portait cette belle expression, comme pour marquer labsence des politiquesnationaux ou valenciens: le peuple soutient le peuple.

Et en effet, le peule était là, de Madrid ou d’ailleurs, digne et ému .

Aucun membre du gouvernement régional, aucun du gouvernement de Pedro Sanchez qui se serait sans doute fait huer, évidemment pas le ministre de la culture qui fait tout pour combattre la corrida.En revanche, en barrera Isabel Diaz Ayuso la présidente de la communauté de Madrid(région), l’infante Elena toujours là, des célébrités du sport, des enfants et des jeunes en grand nombre, tout n’est donc pas perdu.

Alors dans ces conditions et compte tenu des circonstances, les critiques qui pourraient venir ternir cette tarde de toros seront méprisées ou considérées comme méprisables. Et d’ailleurs qu’aurait- on à reprocher? Castella fit de choses superbes au capote et en première partie de sa faena, Talavante nous offit sa personnalité et une gaonera enchainée par une saltillera a vous faire frissonner, Fernando Adrian qui avait hérité d’un toro toro de cinq ans se joua la vie comme si son avenir en dépendait.

Roca Rey fut mal servi par un toro soso, mais…Olga qui clôturait le bal toute de blanc vétue mit le feu aux poudres, faena complète, estocade parfaite… Le seul qui nous déçoit chaque fois qu’il sort maintenant, comme s’il avait perdu le sitio ou l’envie, c’es  JMM…In fine, des toros ou novillos bas mais de bon jeu, braves les 4, 5 et 7.

On a vibré, pensé aux victimes des inondations, compris que la solidarité n’est pas un vain mot,.

L’Espagne tient par les toros, n’en déplaise aux animaliste.

Jean François Nevière

Rencontre avec Patrick Laugier à Arles pour faire le point sur sa préoccupante situation…

 

Certaines visites ne se font pas de gaieté de cœur… C’était le cas ce mercredi en début d’après-midi où je me suis rendu avec l’ami Serge Alméras sur la Place de la République d’Arles afin de rencontrer le ganadero. Autour de lui, quelques personnes étaient présentes pour le soutenir avec en outre les jeunes de l’Ecole taurine du Pays d’Arles venus s’entrainer sur ce lieu insolite, aux pieds de la mairie.

Sur cette place, rien ne ressemble à un camp retranché, tout est à la vue, les gens passent, certains s’arrêtent pour prendre des nouvelles ou pour un simple bonjour, chacun peut écrire un mot sur un livre qui recueille tous les messages de soutien et au pied de son fourgon, Patrick reçoit les uns et les autres. Aussi pénible que soit sa situation, il est loin d’être seul, famille, personnalités, amis, tous passent pour un moment de réconfort. Samedi dernier, un premier rassemblement a eu lieu au même endroit et Patrick a particulièrement insisté sur celui qui se prépare pour samedi et qui devrait avoir encore plus de répercussion…

« L’histoire, c’est que le Conservatoire du Littoral a hérité de la propriété dont je suis fermier. Au départ, j’avais un fermage stipulant que l’on ne pouvait pas m’exproprier, ce qu’ils ont pourtant voulu faire. Le propriétaire qui est décédé le leur a cédé en héritage, on s’est assis alors autour d’une table et leur façon d’exploiter cette propriété était incompatible avec mon élevage. Il fallait que je continue, mais en refusant de recevoir tous ces gens qui promènent, des pseudos ingénieurs et des sectes qui gravitent autour, et j’ai donc refusé. Ils n’ont pas voulu accepter mon point de vue et ont cassé mon fermage. Il a fini en 2021, mais il faut savoir qu’il ne pouvait pas terminer car il était renouvelable par tacite reconduction. Donc en 2021, ils me cassent le bail, ils voulaient que je signe pour six ans, mais il, y avait un cahier des charges pas possible, on a donc décidé d’une indemnisation. Ils ont nommé un expert et lorsqu’il a terminé, ils sont revenus, ils étaient alors d’accord de me payer. Mais coïncidence, est-ce qu’ils ont appris ma maladie, c’est d’ailleurs ce que je pense, ils ont dû se dire ce type va bientôt mourir et on va économiser cette indemnité ! Le malheur pour eux et le bonheur pour moi, c’est que grâce à Dieu je suis encore là et maintenant, leur plan ne marche plus. Alors, comment fait-on ? S’ils me paient, je m’en vais…

En outre, ils ne peuvent même pas revenir en arrière car c’est inaliénable. Un nouveau directeur a été nommé, apparemment il n’était pas au courant de tout, je lui faisais confiance, il devait me rappeler lundi ou mardi, mais finalement, c’est comme avec les autres puisque aujourd’hui mercredi, j’attends encore (NDLR : il était environ 16h, assertion au bénéfice du doute car journée non terminée). Bref, jusqu’à samedi, je lui ferai encore confiance, mais après… Il faut qu’il sache que je n’ai plus rien à perdre !

Concernant les soutiens, je dois dire que je n’avais jamais vu ça de ma vie ! Tout le monde m’appelle, du Pérou, d’Espagne, du Portugal, mes amis, Simon Casas, Didier Lacroix, Robert Margé, le maire qui est exceptionnel envers moi, des professionnels, des politiciens, des sportifs, des artistes, des aficionados… Franchement, tous ces soutiens m’émeuvent et ça va même jusqu’à me faire penser que quelque part, notre pays n’est pas foutu ! Ça va si mal en ce moment qu’on se dit quand-même qu’il existe encore des braves gens et que la vie continue. Peut-être que nos enfants auront encore un avenir…

Au sujet du rassemblement de samedi prochain, les gens m’appellent de partout, il y aura non seulement des particuliers, mais tous les gens concernés par l’injustice de ma situation, des membres d’associations diverses, éleveurs, cavaliers, arlésiennes… Parce que mon combat, c’est celui de tous, après ce sera la famille Yonnet, mais d’autres encore… J’ai des appels du Doubs, où le problème existe aussi. Ce n’est plus de l’écologie, alors que les premiers protecteurs de la nature, c’est nous, on devrait nous donner des médailles, mais au lieu de ça, on nous assassine !

Je compte donc beaucoup sur cette manif de samedi, sur les gens, les professionnels, comme Christian Chomel, une authentique star, mais aussi Marie Sara, Lalo et Joachim Cadenas… Ne serait-ce que pour eux et tous les autres, je n’ai pas le droit de baisser les bras, et pourtant, je suis au bout !

En outre, c’est notre culture, qu’elle soit taurine ou provençale. Parce qu’ils sont en train de bousiller non seulement les toros, mais aussi les vignerons, tout le monde rural…

J’ajoute que je remercie tous les médias qui véhiculent les informations, c’est évidemment très important pour moi… »

Ce soutien, c’est l’affaire de tous, du moins de tous ceux qui souhaitent que Patrick, compte tenu de sa passion et de sa détermination, et malgré les affres d’une maladie pour le moins contraignante, puisse voir bientôt le bout du tunnel ! Ojalá…

Paul Hermé http://torofiesta.com

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