
Jerez en pleurs a accompagné Rafaël de Paula dans sa tombe. Que nous reste-t-il de ce torero singulier dont la carrière et la vie ont été semés de triomphes brillants et d’échecs calamiteux ? Pourquoi y-a-t-il des « paulistas » comme il y a des « poncistes » ou des « curristes » (pour évoquer Curro Romero effondré lors de l’enterrement du torero gitan) ? Qu’est ce qui motive cette ferveur autour de cette figure le plus souvent défaite mais qui, comme un phénix, a pu renaître de ses cendres ?

Il faut le dire en premier lieu, enracinée à Jerez où pourtant leur icône fut controversée -comme l’est Ojeda à Sanlucar-, la majorité des aficionados gagnés à la cause du torero calé viennent de son quartier, le barrio de Santiago, qui s’est toujours mobilisé pour lui. Même si la féria de Jerez a connu son heure de gloire avec jusqu’à une semaine de corridas ininterrompue et une corrida concours de référence, Jerez n’est pas Séville et les troupes dédiées à Rafaël n’ont rien à voir avec les seguidores de Curro Romero qui en ont fait un Dieu. Cela dit du point de vue quantitatif bien sûr et ce n’est en rien diminuer le Faraon de Camas que de constater qu’il a bénéficié de l’idolâtrie de toute une métropole qui l’a statufié de son vivant devant la Maestranza.









